Chapitre 10 Partie 5

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Cela va faire trois heures que je suis partie en claquant la porte.

J'ai d'abord couru le plus loin possible de mon appartement, ne voulant pas que les élus puissent me retrouver s'il leurs prenait l'envie de me chercher. Puis, considérant que j'étais suffisamment loin, je me suis mise à cogner dans un bâtiment pour évacuer ma rage, ignorant la douleur dans mes mains ensanglantées. Tout en cognant, je me promettais de fabriquer et vendre le plus de bijoux possible pour clouer le bec à ce crétin de Seb. Sérieusement comment Gaïa a pu tomber amoureuse d'un idiot pareil ! Et les autres élus qui n'ont absolument rien dit, ils auraient pu prendre ma défense, merde !

Je fus malheureusement (mais au plus grand bonheur de mes mains) arrêtée dans mon activité fort épuisante, par un des habitants de l'immeuble dans lequel je cognais, m'hurlant de partir immédiatement d'ici si je ne voulais pas me prendre une raclé. Je fis ce qu'il me dit. Vu qu'il faisait deux fois mon poids, je ne voulais pas prendre le risque de me faire écraser comme une crêpe.
Mais, ayant encore un peu de fierté (et de colère) en moi, je pesta, assez bas pour qu'il ne m'entende pas, un très sympathique "connard", sans oublier un bras d'honneur dès qu'il eu le dos tourné.

Je me dirigea ensuite vers le parc de mon quartier, enfin parc c'est un bien grand mot. Il s'agit juste d'un terrain en terre battu avec trois pauvres grains d'herbes qui se courent après, et un banc en fer rouillé au milieu.

Je m'installa sur le banc, faisant attention ne pas m'asseoir sur un endroit où le métal ressortait en pointe, je ne voulais pas m'arracher la cuisse. Et je réfléchis pour la première fois depuis que j'étais partie en claquant la porte.

D'abord j'insulta mentalement Seb, le traitant de tout les noms. Puis je commença à reporter ma colère sur les autres élus qui ne m'avaient pas soutenu.
Puis, petit à petit, ma colère redescendit, et je me remémora les paroles du crétin aux cheveux rouge. Je me rendis compte de ses réelles intentions. Il voulait me motiver, mais il savait que cela n'aurait jamais marché s'il le faisait comme une personne normale, en disant des trucs bidon du style : "courage ! Je sais que tu peux le faire". Je ne me serai jamais bougé, je l'aurai même mal pris, avec ma fierté encore plus grande que celle d'un Gi.
Le fait d'avoir été manipulée comme ça,et surtout que je ne m'en rendais compte que maintenant me fit encore plus enrager. Je maudis silencieusement Seb, et les autres élus qui avaient très clairement compris les intentions du Fiotien, et l'avaient soutenus.

Puis, ma rage redescendant encore une fois, je commença à regretter de m'être emporté ainsi. C'est vrai, si Seb m'avait parlé comme ça, c'était pour mon bien. Il voulait que je me prenne en main et que je crois en moi. Et moi, je lui ai crié dessus et je suis partie en manquant d'exploser la porte. Elle doit d'ailleurs être dans un état pitoyable en ce moment.

C'est donc emplie de regret, que je partis au marché pour acheter des aliments de premier choix, dans le but de préparer un festin pour me faire pardonner auprès des élus. Je fis durer les courses le plus longtemps possible, n'ayant aucune envie de rentrer à l'appartement.

Et me voilà maintenant à attendre depuis dix minutes devant ma porte et les bras chargés de deux énormes sacs remplis de nourriture, et la douleur à mes poings ensanglantés se réveillant. J'hésite à entrer, j'ai encore honte de mon comportement.

La porte s'ouvrit d'un coup, me laissant voir une Gaïa avec un sourire bienveillant collé au visage.

-Tu ne vas pas attendre des heures devant chez toi, rentres. En plus de ça, on t'attend pour le dîner, et Seb commence à se plaindre du fait qu'il a faim.

Mais... Comment a t-elle sue que j'étais derrière la porte ?

-Tu ne voudrais pas le faire crier encore une fois ? Demande t-elle pour me faire entrer.

Je reprends mes esprits, abandonnant définitivement l'idée de comprendre le mystère qu'est Gaïa un jour, et dis d'une voix qui se veut ronchon :

-Il se plaint vraiment pour rien.

A ses mots, j'entre dans l'appartement.

Nina se tourne vers moi à mon entrée et me salue avec un immense sourire.
Alex a les yeux fixés sur sa pierre, sûrement en train de batailler pour comprendre le fonctionnement de la machine, j'ai cru comprendre qu'il avait du mal avec la pierre. Il marmonne un vague "salut" à mon intention.
Enfin Seb est dos à moi, son corps face à la cheminé. Il est en train de farfouiller quelque chose, mais je n'arrive pas à voir quoi, avec lui juste devant.

-C'est pas trop tôt, ça allait cramer à force que je le laissais sur le feu !

Tout en disant cela, il se tourne vers moi et pointe du doigts une marmite remplie de nourriture dans la cheminée.

-Tu cuisines !?!? M'exclamais je, surprise.

-Oui pourquoi, ça te surprends tant que ça que je sache faire la cuisine ? Demande il sur la défensive.

-Bien sur que ça me surprends ! Moi qui croyais que tu savais juste jouer au cogadh cairt, et encore...

-Et bien détrompe toi, Seb est le meilleur de nous tous en cuisine, c'est un vrai cordon bleu, déclare Nina.

Le "cordon bleu" me regarde avec un regard satisfait et je lui tire la langue. Ce qu'il peut m'énerver !

-D'un côté pour être le meilleur de la bande, c'est pas très compliqué, fais remarquer Alex. Je déteste passer plus de dix minutes en cuisine, toi Nina tu oublies toujours une étape, et enfin Gaïa mange la moitié de ce qu'elle prépare.

-C'est pas ma faute si je suis gourmande de nature ! Proteste la fille aux cheveux d'argent.

Tout les deux se disputèrent pendant encore quelques minutes sur leurs talents de cuisinier, et je pouffa silencieusement en mettant mes mains sur ma bouche.
A cause de cela, Nina vit mes mains que j'avais soigneusement cachées depuis que j'étais rentrée, se précipita vers moi et s'écrie en me prenant les mains :

-Mon dieu, Celia tes mains, qu'est ce qu'il c'est passé, elle sont en sang !

-Ho, ça... Commençais je légèrement gênée. Ce n'est rien, juste quelques égratignures que je me suis fait à la mine l'autre fois.

-Bien sûr, c'est tout frais arrête de mentir, me répond la Nerόienne avec une voix dure. Maintenant tu vas t'asseoir immédiatement et tu vas me laisser te soigner.

-Mais je-

-C'est un ordre, me coupe elle avec une voix qui fait froid dans le dos.

Je m'assois docilement et elle fait apparaître des bandages, désinfectants et pommades grâce à sa pierre.
Elle prend ensuite le chiffon qui est toujours dans la bassine à côté d'elle et commence à nettoyer mes plaies. Elle met le désinfectant et je lâche un petit gémissement de douleur.

-Des égratignures disais tu, dit sarcastiquement Nina.

Une fois désinfectées, elle passe de la pommade sur mes plaies et met un bandage autour de chacune de mes mains.
J'observe mes bandages et la remercie.

Après les soins de la Nerόienne, on mangea le ragoût de Seb, qui, je dois bien l'avouer, était délicieux. Bien sûr je ne lui dirai jamais, il en va de mon honneur.

~

Tous confortablement installés et le ventre plein, nous sommes en train de discuter de tous et de rien. Lorsque Gaïa demande notre attention et déclare :

-Celia, nous avons élaboré notre plan pour vaincre le clone d'Arrostos qui dirige la ville, mais pour cela on a besoin de toi.

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Désolé pour ce chapitre beaucoup plus court que les autres, mais il faut bien laisser du suspens. 😉
Je suis aussi désolée pour tout ce retard mais mon portable beug de plus en plus c'est horrible, du coup c'est vraiment compliqué pour écrire. Heureusement le change dans la fin de semaine.

Les quatre élémentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant