Chapitre 13 Partie 1

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-Quoi ?!?! Vous êtes la femme qui nous espionne depuis l'enfance !!! Crie Nina ahurie.

Je comprends mieux maintenant. Shaï Nafari était colonel de l'armée impériale de Gi avant d'être générale de Gi (ce qui correspond au titre de reine dans les pays comme Nerό ou Fiota) , sa force et son incroyable  capacité à ressentir les auras est donc totalement justifiée.

-Mais pourquoi nous attaquer ? Demande Seb avec une mine perplexe.

-Pour nous tester, répondis je à la place de la générale. Elle voulait savoir si nous étions aptes à combattre Arrostos. C'est d'ailleurs pour ça que l'informateur a collaboré.

-Tout à fait la mioche, et vous avez totalement foiré le test.

C'est incroyable, cette femme est la dirigeante d'un pays, mais elle jure comme un charretier ! Qu'est ce que ça devait être lors des conseils entre les dirigeants des quatre pays.

-Je suis désolé pour tout ça, mais quand la générale m'a demandé de jouer la comédie devant vous, je n'ai pas pu refuser, s'excuse le forgeron avec un sourire gêné.

Ça ce voit comme le nez au milieu de la figure qu'il a adoré nous piéger. Il dit ça juste par politesse.
C'est d'ailleurs étrange, normalement les Gi ne font pas de manières, c'est souvent jugé superflu. La générale en est la parfait exemple.

-Au fait, je ne me suis pas présenté, reprend il. Farid Iravani, ancien forgeron royal et propriétaire de cette minuscule et modeste boutique.

-Passer du palais royal à ce taudis, c'est vrai que ça a du vous changer ! S'exclame Seb en mettant les deux pieds dans le plat.

Je lui tape l'arrière du crâne pour lui signifier son manque de politesse.
Il gémit, avant de murmurer quelques excuses.

-Ho vous savez pas besoin de t'excuser mon grand, mieux vaut en rire qu'en pleurer ! En plus le lieu me convient très bien. C'est vrai que certaines choses me manquent, comme le fait de ne plus pouvoir produire d'arme. Forger les lames les plus tranchantes et les plus raffinées possibles à toujours été ce que je préfère.

Je suis sidérée, il est passé d'un mec renfrogné et aigri à quelqu'un de serviable gentil et passionné par son travail ! Quel jeux d'acteur stupéfiant.

-En parlant de ça, j'aimerai beaucoup observer vos armes plus longtemps. Pour pouvoir les étudier, renforcer et nettoyer leurs lames ? Bien sûr, je vous les rendrai cette fois, finit le forgeron en rigolant.

-Heu, bien sûr faites, répondis je, prise de court.

Mes amis à mes côtés acquièscèrent.

-Parfait !

Et il partit en sifflotant gaiement, nos armes sous le bras, dans l'arrière boutique.

Ce mec se fout éperdument de l'atmosphère tendue qui règne. La seule chose qui compte pour lui, c'est ses armes. Il est vraiment sur une autre planète...

-Bon, venez les merdeux, on a du pain sur la planche, déclare Shaï Nafari d'une voix irritée, brisant le silence présent dans la pièce.

Sur ces belles paroles elle lève le gigantesque tapis sale de la pièce, rependant dans la pièce un nuage de poussière. Derrière se trouva une vieille trappe en bois massive 

-Du pain sur la planche ?!

-La ferme le Fiotien, rentrez plutôt la dedans avant qu'un client arrive et nous voit, ordonne la générale en ouvrant la trappe.

Elle n'a pas tord, le commerce de Farid ne doit pas être au top, mais un client peut quand même entrer d'un moment à l'autre, ou pire, un démon.

Par contre, je la sens pas cette femme. Je suis sûre qu'elle veut planifier notre infiltration dans le palais Gi et le meurtre du clone d'Arrostos. C'est une leader dans l'âme, elle a du toujours diriger les autres, et là je suis convaincu qu'elle veut faire pareil.

Je vis Alex passer devant Nafari puis passer la trappe. Nina le suivit après quelques regards en direction de Seb et moi. Mon copain me regarda lui aussi d'ailleurs quelque secondes. On se concerta du regard, et après un accord commun, on passa aussi cette trappe. La générale ferma la marche, fermant la trappe et hurlant au forgeron de remettre le tapis en place.

Pendant ce temps j'observe la pièce où nous avons atterris. Elle n'est pas très grande, pas plus de quinze mètre carré, mais le couloir que je vois à l'autre bout suggère que le sous-sol est plus grand. Les seules lumières sont des bougies dans des soucoupes en métal, ce qui rend la pièce sombre.
Quasiment tout l'espace est occupé par des armes en tout genre. Des haches, des épées, des rapières, des lances, des sabres, des boucliers également. Tous ressemblent à des œuvres d'art, ils sont sculptés, gravés ou peints.
Je ne peux m'empêcher de m'approcher pour observer les gravures dorées faites sur un arc totalement noir. Au milieu des nombreuses arabesques, on peut voir un œil grand ouvert.

-Elles ont toutes été réalisé par Farid, nous indique Nafari en montrant d'un signe de têtes les armes. Ce crétin continu d'en fabriquer alors qu'il n'a pas le droit. Mais bon, comme vous avez pu le remarqué, ce type est passionné, alors lui faire changer d'avis est quasiment impossible. Il est têtu comme une mule, c'est bien la seule chose qui fait de lui un Gi.

Elle a l'air de bien le connaître, normal s'il était le forgeron attitré de l'armée. Je vois mal la générale choisir le premier venu.
Cette femme m'intrigue réellement. Et je ne pas satisfaire pleinement ma soif de curiosité, mon pouvoir télépathique n'étant toujours pas revenu.

-Vous êtes ici depuis longtemps ? Demandais je pour essayer de glaner quelques informations.

-Je suis arrivée en même temps que vous, mais j'ai préféré me rendre directement à Ramal. On m'aurait tout de suite repérée en tant que Gi dans les autres pays, et surtout je ne voulais pas aller chez ces bourges de Nerό, ces imbéciles heureux de Fiotà, ou encore ces intellos de Aéras.

Quel amour pour les autres peuples...

-Après, je suis venue ici. Dehors, on risquait de me reconnaître, et je devais vous attendre pour vous entraîner. Je n'ai pas confiance en ces scientifiques d'Aéras. Une machine ne peut pas faire de vous des combattants.

-Donc quand vous avez dit qu'on avait du pain sur la planche, vous parliez de s'entraîner ? Demandais je.

-Bien sûr, tu croyais quand même pas que j'allais vous aider dans votre plan pour infiltrer le palais royal ?!?! Vous êtes assez grands pour le faire tout seuls je crois.

-Mais pourquoi nous aider ? Se risque à demander Nina ne comprenant toujours pas les intentions de la générale.

C'est vrai, cette femme a l'air de nous haïr, mais pourtant elle veut nous faire devenir plus fort.

-Pourquoi ? Mais cette très simple, je ne veux pas voir mon peuple mourir. Mais ne vous inquiétez pas, je ne vais pas juste vous rendre plus fort. Vous voyez, avec votre statut "d'élus" vous êtes déjà appréciés et respectés du peuple. On a d'ailleurs déjà dû vous dire que vous risquez d'êtres les prochains dirigeants des quatre nations. Alors en plus de faire de vous des crétins capablent de battre le véritable Arrostos, je dois faire de vous des rois et reines. Dans votre monde, c'est peut être juste des beaux parleurs sans rien dans le pantalon, des gens nés dans la bonne famille, ou des bourges avec des manières. Mais ici, être le roi de son pays, cela veut dire que l'on a fait ses preuves, que le peuple a confiance en nous. Cela veut dire que l'on est capable de le protéger, de ne jamais être faible, de toujours garder la tête haute. Dans ce monde, on s'en fiche que vous parliez bien, ou que vous soyez plein aux as, tant que vous êtes un bon roi. Alors maintenant vous allez apprendre à donner de l'espoir, à gagner la confiance du peuple, à le protéger, non pas à travers vos paroles, mais à travers vos actes.

Un long silence suivit la tirade de la dirigeante. Mes trois amis et moi comprit que cet entraînement serait largement différent. Il serait beaucoup plus dur et long que tous ceux que nous avions subis jusqu'à aujourd'hui. Et au vu de la détermination de la générale, nous allions en baver.

-Maintenant, vous me suivez, votre entraînement commence maintenant.

Et elle avança dans le couloir. Je la suivit sans hésiter, mais avec une boule se formant au creux de mon ventre.

Les quatre élémentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant