𝐋𝐚 𝐍𝐞́𝐛𝐮𝐥𝐞𝐮𝐬𝐞 𝐝𝐮 𝐂𝐨𝐞𝐮𝐫

20. 𝐴𝑠𝑠𝑜𝑢𝑣𝑖𝑟 𝑚𝑎 𝑠𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑎𝑖𝑛𝑒𝑡𝑒́

En média 5 Seconds of Summer - Teeth

Je me fais tirer de ma sieste par ma charmante demi-sœur, qui m'attrape par les pieds et me fait brutalement tomber du lit.

— JE. VAIS. TE. TUER.

— Dépêche-toi, Isis, il est 17 heures passées, il faut qu'on y aille, me presse la blonde sans se soucier de ma dernière réplique.

Toujours en rechignant, j'enfile un legging et une brassière de sport en dessous d'un sweat large. Puis j'effectue un rapide saut par ma salle de bain. Dylan fait de même dans celle collée à sa chambre, avoisinant la mienne.

Je jette un œil critique à mon reflet. J'ai les yeux bouffis et mes cheveux ne sont qu'un amas de nœuds rose et noir. Tant pis ! Je vais en mission, pas à la fashion week. J'attache tout ça en une queue de cheval floue, chausse mes baskets, coince mon arme de poing dans mon legging, et fourre la clé U.S.B. à l'intérieur de mon soutien-gorge. J'accours ensuite vers la blonde, qui m'attend, déjà prête à démarrer. Je détaille sa voiture blanche avec admiration.

— Une jaguar I Pace, m'indique-t-elle. Il faut bien qu'exercer l'un des métiers les mieux payés au monde serve à quelque chose.

J'ignore sa remarque et prends enfin place sur le siège passager.

— Je te jure que si on rate le rendez-vous, je n'aurai aucun scrupule à expliquer à Wyatt que c'est entièrement de ta faute, lance la blonde en démarrant.

— Mais c'est toi qui m'éjecte sauvagement de mon lit à l'heure où on est censé partir aussi, je proteste.

— Parce que c'est à moi d'être ton réveil maintenant ? Tu sais, tu as un téléphone pour ça.

Je m'apprête à répondre mais elle me lance en pleine tête une casquette des yankees noir et une paire de lunettes de soleil, avant d'enfiler la même chose.

— On doit avoir l'air de parfaites touristes, rit-elle devant ma mine interrogatrice.

— Tu as conscience que les Yankees sont l'équipe de New York, n'est-ce pas ?

— Justement, c'est l'erreur typique ! Fais moi confiance, au fond c'est un peu comme si j'étais une étrangère dans cette ville, donc je sais de quoi je parle.

— Dois-je comprendre que tu ne vis pas avec ta mère ?

— On s'entend très mal, donc je m'arrange pour partir en mission aux quatre coins du globe aussi souvent que possible.

— Elle sait ? Pour l'espionnage, je veux dire ?

— Non, elle pense que je rends visite à mon père. Quant à lui, disons qu'il a d'autres préoccupations plus importantes que de se soucier de l'endroit où je me trouve.

Elle dit ça d'un ton léger, mais son sourire n'atteint pas ses yeux.

— Ouais, pas les parents de l'année, quoi.

Elle me lance un regard d'avertissement.

— Détends toi, je ne vais pas commencer à faire la psy, mais tu n'es pas la seule à pouvoir cerner les gens.

— Je sais, Wyatt m'a dit que ta spécialité était la manipulation mentale.

— Tu as lu mon dossier ? m'enquiers-je

— Non, pourquoi ? Il y a quelque chose que je devrais savoir ?

Je secoue la tête et Dylan quitte la route des yeux pour me scruter pendant quelques secondes.

— Toi, ils le savent ?

— Oui, les deux, je ronchonne, pas ravie-ravie du tournant que prend la conversation. Mais mon paternel s'est...retiré du milieu, on va dire.