32. 𝐿'𝑒𝑛f𝑒𝑟 𝑒𝑠𝑡 𝑣𝑖𝑑𝑒

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En média Numb - Linkin Park

PDV Nash

Je râle en surfant sur mon ordinateur. Rien ne va ! Ce n'est pas comme cela que les choses étaient supposées se dérouler. Passant ma main dans mes cheveux bruns, je me frotte la nuque en tentant de faire disparaître la colère qui s'infiltre dans mes veines comme un poison.

« Nash, calme-toi,» m'ordonné-je en faisant mes habituels exercices de respiration. Ce n'est qu'un autre imprévu, ce n'est pas ça qui t'empêchera de mener à bien cette mission.

Pourtant, malgré toute ma bonne volonté, impossible de me détendre. L'envie de me lever, et de détruire tout ce qui m'entoure, devient un peu plus oppressante à chaque seconde qui passe. Un petit tour devrait sûrement m'aider à faire redescendre la pression. Celle qui pèse sur mes épaules et m'empêche de me concentrer. Elle m'enserre comme un étau étouffant.

Le pire dans tout ça, c'est que je n'ai même pas envie d'y arriver. Le succès de cette mission m'est complètement égal. Tout ce que je veux c'est correspondre à leur attente, ne pas les décevoir, pour qu'enfin on me foute la paix.

J'attrape la chaise et la lance violemment contre la table basse, où elle va s'écraser dans un bruit de crissement atroce. Il faut vraiment que je m'aère, ou je vais finir par exploser. Je suis déjà allé faire un tour ce matin, mais tant pis. C'est d'ailleurs là que j'ai appris qui étaient mes nouvelles voisines de palier. Je ne crois pas avoir besoin de préciser que l'arrivée de ces deux pestes est loin de me réjouir. J'enfile rageusement un sweet, quand la sonnette retentit. Ce tintement agaçant a tout de même le mérite d'apaiser mon énervement. Peut-être que je n'aurais pas à aller bien loin pour me défouler. Il me suffira de passer mes nerfs sur la personne malchanceuse se trouvant de l'autre côté de cette porte. Je sens l'adrénaline crépiter dans mes veines et un sourire probablement à glacer le sang se dessine sur mon visage. Caressant du bout des doigts mon arme, je la repose finalement sur le bureau. Ce soir j'ai envie de n'y aller qu'avec les poings. Sentir mes phalanges s'entrechoquer contre leur os jusqu'à les briser, et voir le sang gicler dans d'épaisses traînées pourpres. Voilà ce dont j'ai besoin.

J'ouvre la porte lentement, histoire de faire durer le plaisir. Oui, je vais les tuer, mais en prenant mon temps. Je compte bien profiter de chaque instant, afin d'en faire un souvenir que je puisse graver dans ma mémoire en attendant ma mort.

Quelle n'est pas ma déception lorsque je tombe nez à nez avec Dylan et Isis, un grand sourire hypocrite plaqué sur le visage. J'ai un mouvement de recul, et la frustration m'engloutit.

— Nash ! s'exclame I'insupportable furie d'une voix dégoulinante de sarcasmes. Toujours vivant à ce que je vois ?

Dylan lui met un coup de coude dans les côtes et me tend un gâteau dans un plat kitsch et doré. Je les fixe dans l'incompréhension la plus totale en activant nerveusement mes doigts, histoire de m'empêcher de leur coller une droite dans la tête. Elles me cassent déjà les pieds en temps normal, alors venir me voir lorsque je suis à fleur de peau est la pire idée qu'elles n'aient jamais eue. Ça ne va pas bien se passer, pour moi, et encore moins pour elle.

— Tu nous fais entrer ? réclame Isis tout en pénétrant dans l'appartement, me refilant un coup d'épaule volontaire au passage.

Je grimage et serre la mâchoire si fort que j'en tremble. Il ne faut pas que je les tue, pas maintenant. Ce ne sont plus mes ordres. J'inspire profondément et me remémore les conseils de ma psy. Tout est dans le contrôle. Je contrôle mon corps, je contrôle mon esprit, je contrôle mes émotions.

Cette peste aux cheveux roses ne me facilite pas les choses en prenant place sur mon canapé comme si elle était chez elle. Elle ose même poser ses pieds sales, encore munis de ses chaussures, sur la table basse. Sa sœur l'imite après avoir déposé la pâtisserie sur le meuble en bois, et toutes deux jettent un coup d'œil suspicieux à la chaise renversée qui traîne à côté. Je croise les bras et me plante devant elles en les surplombant de toute ma hauteur, m'efforçant toujours de canaliser ma haine.

— Ok, à quoi vous jouez exactement ? dis-je en faisant mon possible pour ne rien montrer de la tempête qui fait rage en moi.

Dylan plaque une main sur son cœur.

— Mais on ne joue pas ! Cependant, il est vrai qu' Isis et moi nous sommes rendues compte que notre relation était très mal partie. Comme nous sommes voisins désormais, il serait peut-être temps d'enterrer la hache de guerre. Histoire de repartir sur des bases saines, tu vois ? On regrette beaucoup la façon dont on s'est comportées avec toi, ajoute-t-elle la mine coupable. Pas vrai, Isis ?

Elle lui refile un nouveau coup de coude et l'intéressée me lance un regard scrutateur avant de détourner les yeux, et de lâcher avec difficulté un « oui » qui semble lui arracher la gorge. Je n'ai certainement pas l'énergie de chercher quel est le petit stratagème que ces deux idiotes dissimulent derrière ces excuses peu honnêtes.

— Foutez le camp de chez moi, j'ordonne froidement.

Je vois Isis fulminer en silence. Malheureusement cela ne dure pas longtemps, et cette dernière retrouve bien vite l'usage de la parole.

— Espèce de petit imbécile ! On prend sur nous pour reconnaître notre part de responsabilité, et toi, tu réagis comme ça ? Grandis un peu !

Compte tenu de l'ironie de la situation, je manque de m'étouffer. Je pourrais presque rire si je n'étais pas aussi furax. Une colère que je peine d'ailleurs de plus en plus à contenir. Peut-être que les éliminer ne fait plus partie de mes ordres, mais je pourrais toujours trouver une excuse. Je ne peux plus me retenir. Je pense que j'étranglerais Isis. Je serrerais sa gorge très fort entre mes mains. Elle hurlerait au début, puis l'air commencerait à lui manquer alors elle la fermerait enfin, et cesserait de se débattre. Pour finir, l'étincelle de vie quitterait ses yeux brusquement et son cadavre retomberait sur le sol glacé de l'appartement. Mon regard devient fou. Je me sens comme un chasseur ayant sa proie en ligne de mire, juste avant de presser la détente. A ce moment unique et précieux, qui semble suspendu dans le temps, quelque part entre la vie et la mort. Il est temps pour Isis et Dylan de basculer de l'autre côté. Celui où la lumière blanche éblouit et où il se trouve peut-être un paradis et un enfer. Il ne fait nul doute du lieu où elles iront, et cela va sans dire que je les rejoindrai dans un futur que j'espère proche. Plus vite ma vie prendra fin, moins longue sera mon agonie. Shakespeare disait : « l'Enfer est vide, car tous les démons sont sur terre.» Je ne dis pas qu'il a raison, juste que l'expérience m'a rendue prêt à y croire.

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Hey !

Je crois que vous l'attendiez celle-là. La perte de contrôle de l'inébranlable Nash. Et puis je vous dévoile enfin le problème de ce dernier qui est en toute somme ...problématique : il n'a tout simplement pas envie de vivre ! Et oui, rien que ça...😂

Je voulais vraiment mettre en lumière dans ce chapitre le contraste qui sépare Nash des filles Dylan et Isis ne vivent pas dans le même monde. Elles ont chacune leurs blessures mais on gardé une certaine "distance" avec les événements. Cette part d'insouciance qui est totalement détruite chez Nash. Cette partie est supposé refléter leurs différences mais aussi leurs points communs. Au final ces trois là ne sont pas si différents. Avec un petit coup de pouce ils pourraient presque s'entendre !😂

Concernant le rythme de publication je ne sais toujours pas si je vais pouvoir l'accélérer pendant cette crise mais je fais tout mon possible. J'essaye d'écrire un chapitre par jour mais je vous avoue que je galère un peu. J'ai 50 chapitres écrits ( en contant ceux déjà publié ) mais seulement 5 corrigés ( en plus de ceux déjà publié.) ❤️

Bref je ne sais pas si vous avez tout compris mais en gros c'est la correction qui n'avance pas très vite mais je vous tiens au courant.

Sinon vos avis sur ce petit chapitre ? Nash ne vous fait pas trop peur ? 😅

N'oubliez pas le vote avant de partir si vous avez aimé ce que vous avez lu. J'en profite pour vous dire que j'ai publié un autre texte sur mon compte Instagram en lien avec ce que nous traversons aujourd'hui. Si le cœur vous en dit le lien est dans la bio. 💖

Prenez soin de vous et restez chez vous !🙏🏻

À dimanche !

🥀 Léna !

𝐋𝐚 𝐍𝐞́𝐛𝐮𝐥𝐞𝐮𝐬𝐞 𝐝𝐮 𝐂𝐨𝐞𝐮𝐫 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant