74. 𝐿'𝑎𝑝𝑝𝑒𝑙 𝑑𝑢 𝑑𝑎𝑛𝑔𝑒𝑟

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Les rayons du soleil viennent s'infiltrer jusque sous mes paupières, me tirant lentement du sommeil. Je cligne des yeux plusieurs fois et roule sur le côté. La vue de Nash et des tatouages qui serpentent sur son torse me ramène brusquement à la réalité. Je porte son T-shirt et il est torse nu, mon cerveau ne tarde pas à additionner deux plus deux et les souvenirs reviennent en cascade.

Merde.

Je voudrais dire que les regrets m'assaillissent, mais ce serait un mensonge. Cette nuit m'a apporté juste ce dont j'avais besoin. Elle a chassé la solitude qui s'était emparé de mon cœur et m'a fait me sentir vivante, ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps et m'a fait un bien fou.

Double merde.

Qu'est-ce que je vais faire de tout ça ? Les questions sans réponses me tombent dessus comme une averse subite. Je m'assois sur le lit et avant que je n'ai pu faire quoi que ce soit d'autre, le garçon endormi à mes côté se mets à gigoter. Il ouvre les yeux et pousse un grognement mécontent. Je me surprend alors à me demander à quel Nash je vais devoir faire face. Celui d'hier, ou le garçon dont les iris luisent en permanence d'indifférence. Je préférerais encore qu'il soit en colère.

Sur mes gardes, je ne lui laisse pas l'occasion de venir percer mes défenses à nouveau et adopte une attitude neutre et calme, le regardant se réveiller doucement. Il me lance tout d'abord un regard surpris, puis ses prunelles onyx tombent sur le cadavre de bouteille et la mémoire semble lui revenir. Il se passe une main sur le visage, comme pour se convaincre que ce qu'il a en face de lui est la réalité. Je continue de sonder ses iris flamboyantes en silence, à la recherche de tout signe.

— Sympa le T-shirt, lâche-t-il simplement avec désinvolture.

Je ne réponds rien, pas certaine d'être tirée d'affaire. Cette situation est bien trop complexe pour mes pauvres neurones fraîchement réveillé. Je suis tout de même soulagée de voir que son armure de glace n'a pas repris sa place. Ou du moins pas encore...

— Je pensais que tu serais partie, fait-il remarquer la voix encore marqué par le sommeil.

Cette fois mon cœur doit louper un battement. Je tente de paraître froide et je vois bien bien qu'il essaie de chercher dans mes prunelles sombres, des réponses aux questions qui dansent dans les siennes. Le rapport de force s'est enfin inversé, et j'adore ça.

— Moi aussi je pensais que tu aurais décampé, avoué-je enfin. Je ne sais pas si on t'a prévenue mais je ne suis vraiment pas du matin, grogné-je à moitié sérieuse. Me parler si tôt, c'est dangereux.

Ses iris me transpercent de nouveau lorsqu'il réplique :

— Je te l'ai dit princesse, c'est toi qui finira par prendre la fuite.

Il croise ses bras derrière sa tête, n'ayant pas l'air plus perturbé que ça par le moment que nous avons partagé hier. L'ombre d'un sourire serein plane même sur ses lèvres. Ces mêmes lippes que j'ai embrassé avec passion il y a quelques heures...

—  Je ne crois pas que des alliés soient supposés se dire se genre de chose, murmuré-je de plus en plus perdue.

— Alors peut-être qu'on est pas ça non plus, dit-il en plantant ses yeux dans les miens.

—  Et qu'est-ce qu'on est alors ? ne puis-je m'empêcher de demander.

Il prend appui sur ses coudes pour se relever et lâche un soupir.

— Et si on réglait d'abord toute cette histoire d'ange de la mort avant de trouver un mot pour définir tout ça ?

— Plus des ennemis, plus des alliés, quelque chose d'autre...énoncé-je pensive.

𝐋𝐚 𝐍𝐞́𝐛𝐮𝐥𝐞𝐮𝐬𝐞 𝐝𝐮 𝐂𝐨𝐞𝐮𝐫 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant