72. 𝑃𝑎𝑟𝑑𝑜𝑛𝑛𝑒-𝑚𝑜𝑖

2.9K 196 321
                                    

Dylan et moi avons décidé d'aller manger un bout après le match musclé des filles. Pour être tout à fait honnête ma demi-sœur m'y a carrément obligé en voyant qu'Aiden avait pris la fuite avec sa princesse. Alors que nous sortant du restaurant, la blonde m'explique la ruse qu'elle a mise au point pour tromper Wyatt.

— Il m'a appelé parce que nous avions loupé les deux derniers rapports que nous étions censés lui faire. J'ai paniqué et je lui ai dit qu'on avait trouvé la deuxième clé.

— Tu as fais quoi ? m'insurgé-je en sentant la panique s'infiltrer progressivement dans mon organisme.

— Détends-toi, Aiden a géré ça. J'ai acheté deux clés USB qui ressemblent aux vrais sur internet et il a mis un programme codé sur chacune d'elle. Ça leur prendra un moment à tout dépatouiller et ça nous laissera le temps de trouver une solution plus durable. On doit les apporter à un agent dans ce bar là, ajoute-t-elle en me montrant une devanture rouge à l'allure insalubre.

— Beurk, grimacé-je, ça a l'air charmant...

— De toute façon, on donne la clé et on s'en va, me dit la blonde.

Nous faisons donc notre entrée et nous installons au bar comme nous sommes supposées le faire.  À peine quelques secondes plus tard, une femme d'une vingtaine d'année s'assoit à la place à ma gauche.

— Bonjour, nous salue-t-elle juste avant que le barmaid ne vienne nous demander notre carte d'identité, pour témoigner d'un âge que nous n'avons pas. Quoique vu l'endroit, ça ne m'étonnerait pas qu'il nous serve tant qu'on paye.

— N'aie pas peur du bonheur, dis-je histoire de ne pas nous refaire la même frayeur que l'autre fois.

— Il n'existe pas, termine-t-elle simplement.

Je fais glisser le paquet contenant les deux clés vers elle et nous nous levons, prête à partir.

— Et bien, c'était facile pour une fois, me sourit Dylan.

Au moment ou cette phrase sort de sa bouche une chevelure blonde et des cris attire mon attention. Un jeune homme se débat dans les bras de ce qui semble être le propriétaire du restaurant. Aidé d'un serveur, il le pousse dehors.

— Ryan ? demandé-je, pas certaine.

— Vous le connaissez ? nous demande le gérant avec l'air profondément agacée.

Je hoche la tête et il me refourgue le basketteur avec un soulagement évident.

— Bonne soirée, dit-il en nous ouvrant la porte.

Le message étant clair, Dylan et moi quittons le bar avec un bras de Ryan sur chacune de nos épaules. Complètement ivre,  il peine à marcher et déblatère un charabia vide de sens.

— Qu'est-ce qu'on va faire de lui ? Et pourquoi s'est-il mis dans un état pareil ? demande la blonde affolée.

— On l'emmène chez Nash, et il a appris que sa mère avait été assassiné par son père, trouvé-je judicieux de l'informer.

— Quoi ? s'étouffe Dylan. Mais pourquoi ?

— Et bien j'imagine que c'est le risque lorsqu'on sort avec un espion. On est jamais à l'abris de sautes d'humeurs !

— Isis, c'est pas drôle, ferme là !

— Oh ça va, râlé-je. Il ne se souviendra même pas de cette conversation.

Ma demi-sœur lève les yeux au ciel, probablement excédée par mon manque de compassion pour ce garçon qui a déjà sûrement bien assez souffert.

𝐋𝐚 𝐍𝐞́𝐛𝐮𝐥𝐞𝐮𝐬𝐞 𝐝𝐮 𝐂𝐨𝐞𝐮𝐫 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant