61. 𝑃𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑒 𝑛𝑒 𝑠𝑎𝑢𝑟𝑎

1.9K 194 362
                                    

Tout ce que j'arrive à sentir, c'est une aiguille qui s'enfonce profondément dans ma nuque. On m'administre un sédatif qui doit sans aucun doute être puissant, puisque immédiatement après, c'est le brouillard.

Je tente de m'écarter de mon agresseur, mais mes jambes semblent être aussi molles que du coton. Je m'effondre au sol et tente de me relever d'un même mouvement. J'échoue lamentablement et m'affale à nouveau. Ma vision est brouillée, la pièce semble bouger lentement de gauche à droite. C'est comme si tous mes sens était profondément endormis, me laissant pantelante au beau milieu d'un territoire inconnu et hostile.

L'impuissance m'enserre comme un étau. Je ne peux rien faire et rien dire. Après tout, j'aurais du m'en douter. Me mêler des affaires de ceux qui se font appeler les anges de la mort, ne pouvait me mener que vers une fin tragique. Et celle que j'entrevois péniblement aujourd'hui pour mon corps et moi, est celle d'une house mortuaire.

PDV de Nash

Je m'arrête juste avant d'entrer dans la chambre de la mère de Brady. Mais où est donc passée cette chieuse ? J'attrape le bras d'Amanda, interloqué.

— Et Isis ?

— Elle est partie aux toilettes, m'indique la rousse avec une moue suspicieuse. D'ailleurs ça va faire un moment.

Cette garce n'aurait quand même pas reçu des infos sur notre mission sans m'en faire part ? Bien sûr que si, c'est du Loyd tout craché ! Je retiens un grognement.

— Je vais la chercher et je reviens, annoncé-je sans donner plus de détails.

— Soyez sage ! me recommande Amanda avec un clin d'œil tendancieux.

Je lève les yeux au ciel, agacé, et m'enfonce dans la foule. D'horribles souvenirs de ma mère m'assaillent de toute part. Je déteste les hôpitaux, ces couloirs froids et cette odeur de désinfectant persistante, servant sûrement à camoufler celle de la mort. Des flash-back aussi douloureux que chargés d'émotions me font lentement plonger dans une sorte de semi-conscience.

Nounou reçoit un coup de fil qui la fait beaucoup soupirer. Je vois bien qu'elle ravale ses larmes, car quelques-unes viennent s'écraser sur ses joues. Je lui demande si ça va. Elle se penche vers moi de son air bienveillant, et de ma petite main, j'essuie les quelques gouttes qui ternissent son joli visage.

— Il faut que tu viennes avec moi, mon ange, m'ordonne Tea avec douceur mais fermeté.

Je voulais continuer à jouer, mais nounou a l'air si malheureuse que j'obéi. S'il n'y a que ça pour lui faire plaisir...

Ma maman dit toujours qu'il n'y a aucun problème au monde qu'une bonne glace ne puisse résoudre, peut-être que Tea veux aller en acheter une ? Pourtant, ce n'est pas au glacier du coin qu'elle m'emmène, mais à l'hôpital. Je connais cet endroit parce que je viens souvent y voir maman. Papa dit qu'elle n'a pas le choix, mais moi, je lui en veux un peu. Je voudrais qu'elle soit à la maison avec moi, Tea et papa, et pas ici. En plus, la nourriture est dégeu, c'est elle qui le dit, pas moi. Nounou presse le pas, elle veux surement demander des conseils à maman pour aller mieux.

Elle devrait vraiment essayer la glace.

Je me dépêche de la suivre, avec mes petites jambes qui ne me permettent pas de courir aussi vite que je le voudrais. J'arrive devant la chambre et papa est devant. Il pleure, c'est bizarre. Je n'ai  jamais vu papa pleurer. Il me prend dans ses bras et me serre très fort, je ne comprends pas trop pourquoi. Je me détache de lui et pousse la porte de la chambre. On va vraiment avoir besoin de maman avec tous ces gens tristes. Pourtant, son lit est vide quand j'arrive. Je comprends pas. Je me tourne vers mon papa.

— Elle est où maman ? demandé-je d'une petite voix.

Tea éclate alors en sanglots et ceux de mon père redoublent. Je comprends toujours pas. Il me refait un câlin et me serre si fort que ça me fait mal. Je ne sais pas ce qui se passe, mais cette fois, je crois bien que même la meilleure glace de l'univers ne saura pas capable d'arranger les choses.

J'inspire très fort et force mon esprit à se calmer. Je me rappelle encore parfaitement de cette nuit, des larmes que j'ai versées, de cette sensation de brûlure insoutenable dans ma poitrine et de ma naïveté d'enfant, qui ne se doutait pas que mon supplice ne faisait que commencer.

Il faut que je trouve le moyen de me concentrer sur autre chose. Isis, par exemple. Peut-être que cette dernière a des infos sur la mission et n'importe quelle occupation qui tient mes pensées loin de tout ça est la bienvenue. Même si elle consiste à retrouver la plus grosse teigne que cette terre ai jamais porté. Je me mets à trottiner jusqu'aux toilettes pour échapper à l'emprise que ces murs blancs exercent sur moi. C'est là que Loyd à dit à Amanda qu'elle serrait. C'est très probablement un mensonge, mais il me faut essayer.

Alors que je continue mon avancée, une épaule heurte durement la mienne. Je me retourne sur une femme portant un masque de soin. Ses iris gris me déstabilisent. Son regard sur moi est bien trop appuyé pour passer inaperçu. Elle m'indique le couloir à sa gauche d'un imperceptible mouvement de tête et je lui emboîte le pas.

Je pense avoir réussi à débusquer notre sorcière...

Nous nous rendons au sous-sol de l'hôpital et j'entre dans une salle sombre. La porte claque brusquement derrière moi et quelque chose d'encore plus froid que la température de la pièce vient s'appuyer sur ma tempe : une arme à feu.

C'est pas vrai...

Je me suis fait avoir comme un bleu, trop déstabilisé par l'environnent qui m'entoure. Soudain, la lumière s'allume et une deuxième femme me fait face. Identique à la première, elle porte également un masque, ne laissant voir que deux prunelles hypnotiques. Des jumelles, peut-être. Pourtant, ce n'est pas ce qui me trouble. Cette même femme en face de moi, tient dans sa main gauche une enveloppe cacheté, ressemblant étrangement à celle donnée par le Guérisseur. De sa main droite, elle a attrapé Isis par le col de sa veste. Ses cheveux roses retombent devant son visage dans un triste tableau. En soit l'espionne de la Triade pourrait facilement se dégager, pourtant, elle semble ailleurs, dans les vapes sûrement. Les jumelles diaboliques ont dû lui administré un tranquillisant. Qui pourrait leur en vouloir, je sais d'expérience que cette fille peut être incroyablement chiante quand elle s'y met.

— Choisis, m'ordonne la femme qui m'a toujours en joue.

La situation prend tout à coup une autre tournure.

— Si on avait voulu te tuer tu serrais déjà mort, continue-t-elle. Nous avons l'intention de te laisser partir, mais tu ne sortirais de cet endroit qu'avec un seul de ces deux biens. Alors, la fille ou l'enveloppe ?

Ma conscience émet une légère protestation en avisant ce que je m'apprête à faire, mais après tout, c'est de l'espionnage. Tout le monde le sait : les émotions n'ont pas leur place ici. Dylan m'en voudra peut-être, mais je m'en fiche complètement, je n'aurai qu'à inventer quelque chose. Il n'y a que nous deux ici. Personne ne saura.

— Je prends l'enveloppe, annoncé-je d'une voix froide et déterminé.
_______________

Coucou mes comètes ☄️

Ah ! Je suis si contente de vous publier enfin ce chapitre. Et vous qui pensiez tous que Nash allait voler au secours d'Isis tel un preux chevalier sur son destrier blanc ! 😭

💜 Vos réactions face au choix de Nash ? Ne soyez pas trop violents ! C'est le monde de l'espionnage pas des bisounours ! 😂

💜 Quel avenir pour Isis ?

Mais la partie qui m'intéresse vraiment beaucoup :

💜 Que pensez-vous du flashback sur l'enfance de Nash ? Il m'a donné pas mal de fil à retordre. Je voulais que ça reste quelques chose décrit avec des mots d'enfant sans que ce soit non plus trop incompréhensible.

À demain les loulous !😃

🌙 Léna

𝐋𝐚 𝐍𝐞́𝐛𝐮𝐥𝐞𝐮𝐬𝐞 𝐝𝐮 𝐂𝐨𝐞𝐮𝐫 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant