77. 𝑈𝑛 𝑚𝑎𝑙 𝑛𝑒́𝑐𝑒𝑠𝑠𝑎𝑖𝑟𝑒

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Je sors du véhicule la mort dans l'âme, en peinant à contenir le tremblement de mes mains. Nash m'attrape soudainement par les épaules et avec brusquerie, se place face à moi.

— Eh ! s'oppose immédiatement Dylan.

— Isis, écoute-moi, m'ordonne-t-il en me regardant droit dans les yeux. Tu auras le temps de pleurnicher après. On ne sait pas ce qui nous attend là-bas, et on a neuf chance sur dix de foncer droit dans un piège. On va avoir besoin de tout le monde. Tu peux le faire.

Il prononce cette dernière phrase avec une douceur qui contraste avec la dureté des autres, et une telle assurance que j'ai envie de le prendre au mot.

— On croit tous en toi, dit finalement Dylan en me serrant dans ses bras, écartant Nash de moi par la même occasion. Pas de cartier ! Imagine que nos adversaires sont Evie.

Ce prénom me donne envie de taper dans les murs, et la blonde le sait. Elle a conscience que je ne laisse même pas un dixième de la haine que je lui voue se manifester. Nous échangeons un regard entendu et toute cette rage que je garde en moi, me supplie de la libérer. J'obéi et sens mes veines se mettre à bouillonner. L'emprise que ce lieu exerce sur moi est rompu.

Du moins c'est ce que je croyait.

Lorsque j'arrive devant l'entrepôt,  tous les souvenirs forcent la barrière mentale que j'ai tenté d'ériger. Mon trouble revient avec deux fois plus d'ampleur. Je suis submergée par les émotions et les souvenirs qui ne me laissent aucun répit. Je n'y arriverai pas. C'est impossible.

— Attendez !

Nous nous retournons tous les trois d'un même mouvement. Ce que je vois me laisse bouche bée, alors que j'ai reconnu cette voix au moment exact où elle a franchit les lèvres de son possesseur.

Le grand brun qui me fait face à présent me lance un regard torturé.

— Aiden ? s'exclame Dylan tout aussi surprise que moi.

— J'ai essayé de partir, nous explique celui-ci sans attendre. Dieu sait que j'ai essayé, mais j'en étais incapable. Je pensais que ce serait plus facile de m'enfuir comme un voleur, mais je me suis trompé. Je n'arrêtais pas de repasser en boucle tout ce qui pouvait vous arriver, et j'ai craqué. Je suis retourné à l'appart et j'ai trouvé l'ordinateur et la carte sur la table. J'ai vite compris. On commence ensemble, on termine ensemble. Je m'occuperais de ma rédemption après.

Il dit cette phrase en me regardant droit dans les yeux, et je me jette sur lui. Mon ami me serre fort, posant sa tête sur le sommet de mon crane. Je sais que tout ne se réparera pas aussi facilement, nous avons tous les deux beaucoup fait souffrir l'autre, mais aujourd'hui, il est là, et c'est tout ce qui compte. Aiden adresse une accolade à Dylan et un signe de tête à Nash. Maintenant que l'équipe est au complet, nous pouvons y aller.

Nash me lance tout de même un regard inquiet, et je le rassure d'un signe de tête presque imperceptible, avant de pousser la lourde porte du bâtiment. Les armes de Dylan et Aiden sont pointées vers cette dernière, prêtes à intervenir au moindre mouvement suspect.

Le vieil entrepôt abandonné ne paye pas de mine de l'extérieur, mais l'intérieur est encore pire. Les murs usés sont décrépis, bon nombres de fenêtrés fissurés, et le sol jonchés de morceaux de verre. Des tags peu flatteur recouvrent les hautes surfaces de bétons, et trois vieux conteneurs sont ancrés dans le sol de béton craquelé.

Avant que je ne comprenne ce qui se passe, de la fumée opaque emplit les lieux et je me sens partir instantanément.

***

𝐋𝐚 𝐍𝐞́𝐛𝐮𝐥𝐞𝐮𝐬𝐞 𝐝𝐮 𝐂𝐨𝐞𝐮𝐫 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant