𝐋𝐚 𝐍𝐞́𝐛𝐮𝐥𝐞𝐮𝐬𝐞 𝐝𝐮 𝐂𝐨𝐞𝐮𝐫

24. 𝑅𝑒̀𝑔𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑡𝑒

En média YUNGBLUD, Halsey - 11 Minutes ft. Travis Barker

Je fais volte-face et découvre bien évidemment Nash, qui me surplombe de toute sa hauteur. Cela fait un petit moment que je ne l'ai pas vu, alors je prends le temps de le détailler avec attention. Ses cheveux bruns en bataille, ses larges épaules, ses longs tatouages, et toujours ce même regard d'où émane une aura aussi hypnotique que menaçante. Rien n'a changé, mise à part l'entaille à son arcade sourcilière. Tiens, tiens, il s'est donc battu...contre qui ? Et pourquoi ?

Il va falloir que je me renseigne auprès de Tia. Cette fille est au courant d'absolument tout ce qui se passe dans ce lycée et constitue donc une inépuisable source d'informations. D'autant plus que comme dans n'importe quel établissement, les ragots, ce n'est pas ce qui manque. Ils fourmillent dans les couloirs, s'incrustent à la pause de midi et se répandent sur les réseaux sociaux. Si je veux me venger de Nash, il va falloir que j'arrive à déterrer ces vilains petits secrets, et il m'a l'air d'en avoir un paquet. Ça ne me laissera que l'embarras du choix.

— Tu ne dis rien ? Ça c'est nouveau, enchaîne-t-il de sa voix de ténor.

— C'est fou ce besoin que tu as de nous casser les pieds, assène Dylan, qui apparaît à mes côtés, comme par magie. Tu es antipathique avec tout le monde et ça ne te pose aucun souci, mais dès qu'Isis ouvre la bouche, tu trouves toujours quelque chose à y redire.

Je me tourne vers la blonde, réellement surprise par son intervention. Certes nous nous supportons dans le cadre de la mission, mais je ne pensais pas qu'elle irait jusqu'à me défendre publiquement.

Nash s'avance vers Dylan, l'air menaçant, prêt à lui jouer son petit numéro d'intimidation, comme il l'a fait lors de notre première rencontre. Hors de question de lui donner cette satisfaction. Je me place devant ma demi-sœur, et soutiens son regard, étant devenue familière avec ses iris meurtrières. C'est à celui qui craquera le premier. Il finit par abandonner lorsque la cloche sonne, et se détourne pour aller en cours.

— C'est ça, baisse les yeux, t'as raison.

Au moment même où ces mots sortent de ma bouche, il revient sur ses pas et se poste si près de moi que je sens son souffle sur mon visage. Il respire tellement fort que son torse touche pratiquement ma poitrine à chacune de ses expiration. Petit imbécile, j'ai littéralement inventé cette technique. La violation de l'espace personnel est un vrai cliché de la manipulation psychologique.

— Tu devrais te détendre, je te trouve un peu sur les nerfs, raillé-je.

La blonde approuve d'un ricanement sonore.

— Oh, les jeunes ! Ça vous dérangerait de faire comme tout le monde ? nous appelle le professeur de sport, en train de compter ses élèves.

Ma langue me démange de lui hurler que oui, ça me dérange, mais je me mord violemment l'intérieur des joues, et réprime mon envie de l'envoyer bouler. Nous obéissons donc tous les trois, sans rechigner plus que ça. Évidemment, je bouscule cet imbécile au passage. Dylan prend ma suite, tête haute, le même sourire hautain et arrogant que moi collé aux lèvres. Lorsqu'il rentre dans le rang, j'entends Ryan questionner Nash :

— C'était quoi ça ? Pourquoi est-ce que tu l'agresses tout le temps ?

— Reste en dehors de cette histoire, Lane, ou je te jure que tu vas le regretter, râle ce dernier en se dégageant.

— Charmant, ironise Dylan.

Sur le chemin qui nous mène à la salle de sport, le basketteur blond se rapproche de moi.

— Isis, on n'a pas vraiment eu le temps de parler depuis Halloween. Où est-ce que tu as disparu ? Quand je me suis réveillé tu n'étais plus là.