𝐋𝐚 𝐍𝐞́𝐛𝐮𝐥𝐞𝐮𝐬𝐞 𝐝𝐮 𝐂𝐨𝐞𝐮𝐫

41. 𝐿𝑒 𝑡𝑎𝑙𝑜𝑛 𝑑'𝐴𝑐𝘩𝑖𝑙𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑁𝑎𝑠𝘩

En média OneRepublic - Didn't I

Lassée par cette dispute absurde, et consciente d'en être la cause, je m'écarte. D'accord, je me suis loupée, mais il est encore temps de rattraper ma bêtise. Mon père m'a toujours répété qu'il n'était jamais trop tard pour prendre la bonne décision. Bien que je le méprise au plus haut point, ce n'était pas un mauvais conseil.

Je sors mon téléphone et appelle Wyatt, tant pis pour les remontrances. Il est temps de prendre mes responsabilités en main. La coopération de Nash en dépend, et donc par intermédiaire la survie d'Aiden. Mon patron répond à la première sonnerie.

— Isis ? Tu as vraiment du culot.

—  On verra les reproches plus tard, j'ai merdé et je le sais. Maintenant dis-moi comment je peux me rattraper, le coupé-je.

Un silence se fait au bout de la ligne, avant que sa voix éraillée ne se fasse de nouveau entendre.

— C'est dans des moments comme celui-là que je me souviens pourquoi je t'ai embauché. Heureusement, j'ai des agents plus doués que toi à mon service...vérifie ton sac.

Je farfouille dans ma pochette et remarque un paquet qui n'y était pas avant.

—  Mia ? interrogé-je mon patron.

—  Peu importe, ayez bien conscience que c'est le dernier service que je vous rends tant que vous ne m'aurez pas livré Aiden.

Il raccroche tout de suite après, ne me laissant pas l'opportunité de dire quoi que ce soit. Sans perdre plus de temps, je m'élance vers les autres et les trouve au bout de quelques secondes. Tous trois sont à l'endroit exact où je les ai laissés.

— Hey ! les apostrophé-je. J'ai ce que nous sommes venus chercher.

Ces trois abrutis me fixent sans comprendre.

— En voiture, insisté-je en sortant le paquet Craft de mon sac, pour l'agiter sous leurs nez.

Nash me lance un regard à en faire trembler les murs, avant de se diriger vers la voiture de Dylan, avec laquelle nous sommes venus. Peut-être qu'Aiden et ma demi-sœur passeront l'éponge, mais il semblerait que celui-ci ne soit pas prêt de me pardonner ma bourde.

***

Une fois rentré à l'appartement de Nash et d'Aiden, nous sortons l'ordinateur à la pointe de la technologie qui suit ce dernier dans tous ses déplacements. Rien de bien étonnant de la part d'un hacker tel que lui. Puis nous nous tournons vers Nash, qui ne bouge pas d'un pouce, apparemment peu pressé de nous donner la seconde clé.

C'est pas vrai...

Aiden et Dylan me jette un regard craintif auquel je ne peux répondre.

— Nash, commencé-je prudemment.

Il plante ses yeux dans les miens, et me foudroie de ses prunelles gelées.

— Quoi, princesse ?

Aïe, cette suffisante avec laquelle il prononce ce surnom m'électrocute. Comment peut-on placer autant de haine et de mépris dans un seul mot ?

— Tu vois, continue-t-il d'une voix dangereusement calme, ce soir, tu viens juste de confirmer tous mes doutes quant à cette alliance hasardeuse. Tu es incapable de travailler en équipe, parce que tout ce qui t'a toujours importé c'est ta petite personne. Tu es tellement égocentrique que tu ne vois que toi. Que ton malheur, que tes blessures, que tes états d'âmes. Mais il est temps d'arrêter de se voiler la face, Isis. Si tu prenais ne serait-ce que la peine d'ouvrir les yeux, tu verrais que tu n'es pas la seule à souffrir. On a tous nos démons avec lesquels on tente de vivre chaque jour. Ce n'est en aucun cas une excuse pour se permettre d'être aussi insupportable que tu l'es. En plus ce n'est pas comme si tu avais à chercher bien loin. Ton prétendu meilleur ami, que tu tentes vainement de sauver, pullule les dommages collatéraux, et tu ne me feras pas croire que ton comportement enfantin n'y est pour rien. Tu t'es déjà demandé ce que ça faisait de devoir te gérer tous les temps ? Quant à Blondie, pas besoin d'être un expert en déduction pour remarquer les casseroles qu'elle traîne derrière elle.