28. 𝐶𝑒 𝑝𝑎𝑡𝘩𝑒́𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑚𝑜𝑡 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑣𝑒𝑛𝑡𝑖𝑜𝑛

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En média Foxes - Devil Side

Le lendemain matin, je me réveille en mettant un moment à me rappeler où je suis. Tendant le bras pour attraper mon téléphone, je remarque que plusieurs messages m'attendent. Un de ma demi-sœur, sept de la part de mon père et trois d'Allie, ils me demandent tous où je suis. Comme si ça intéressait réellement ces deux-là ! Qu'ils retournent se bécoter et me laissent tranquille, je n'ai pas besoin de baby-sitter. Je ne réponds qu'au SMS de Dylan, que j'ai enregistré sous l'adorable nom de contact « l'emmerdeuse professionnelle. » Elle me demande de rentrer immédiatement, et quand je lui demande pourquoi, sa réponse arrive instantanément. Notre conversation ressemble à peu près à ça :

Ne pose pas de question

Je vais pas rentrer si tu ne me donnes aucune raison de le faire !

Tu veux passer ta journée à maquiller un double homicide en suicide ?

Non...?

 ALORS VIENS TOUT DE SUITE !   

Je rouspète, certaine que les deux futurs cadavres ne sont autres que mon père et sa mère. Dylan et moi, de par notre formation d'agent, sommes bourrées de capacités, littéralement. L'art de la patience devrait en faire partie, mais j'ai l'impression que ma demi-sœur à fait l'impasse là-dessus. De ce que j'ai pu en voir, cela représente sa plus grande faiblesse, elle ne réfléchit pas et fonce tête baissée. Je suis prête à parier qu'elle ne dépassera jamais ses vingt ans. Son impatience lui vaudra tôt ou tard un projectile dans la poitrine. Et encore, je fais preuve d'optimisme.

Je renfile mes affaires de la veille et descend  les escaliers en veillant à ne faire aucun bruit. Une fois dans le salon, je me saisis d'un bout de papier et d'un stylo pour griffonner un mot à la vas-vite :

«J'ai dû partir.»

Je rajoute un désolé en grimaçant et signe. Isis Loyd ne s'excuse pas, mais une nouvelle fois, ma mission passe avant mes caprices. Je reprends la voiture, et me sauve à toute vitesse. Quelques minutes plus tard, je suis devant la maison de mon paternel. J'hésite pendant plusieurs secondes avant de pousser la porte, sachant pertinemment que je m'apprête à pénétrer en zone de guerre.

J'entre finalement, et trois paires d'yeux se braquent immédiatement sur moi. Allie et mon père ont l'air furieux, et fatigués. Quant à Dylan, elle est affalée sur le canapé, les bras croisés, un sourire amusé aux lèvres comme pour se moquer silencieusement de la situation. Je me laisse tomber à ses côtés en soupirant.

— Qu'est ce qui se passe encore ?

— Nous...commence Allie, mais je l'interromps immédiatement.

— Ce n'est pas à toi que je parle.

La blonde daigne enfin me répondre d'une voix où perce clairement l'ironie.

— Ton père et ma mère traversent actuellement une crise existentielle et ressentent donc le besoin oppressant de nous faire un petit speech pédagogique visant à assouvir leur autorité.

— Isis, Dylan ! gronde mon père. C'est justement de ça que nous voulions vous parler. Je serais bref, et j'irai droit au but, alors enlevez-moi ces expressions blasées de vos visages et ouvrez grand vos oreilles. Compte tenu de la complexité de la situation, nous avons été patients et indulgents, pensant qu'il était tout à fait normal qu'un temps d'adaptation soit nécessaire. Avec le recul, peut-être que nous n'aurions pas dû. Vous vous êtes crus tout permis et notre attitude laxiste n'a fait qu'empirer les choses. Alors laissez-moi mettre les points sur les I, histoires de vous rappeler certains petits détails que vous sembliez avoir oubliés. Nous sommes vos parents. Vous nous devez le respect, et votre attitude est intolérable ! À partir de maintenant vous vivez sous notre toit, donc vous respectez nos règles. Plus de remarques désobligeantes, plus de réparties insolentes, plus de crises de colère, et surtout, plus de sorties à tout bout de champs comme si vous étiez à l'hôtel. Vous êtes des adolescentes, je comprends que vos amis soient une partie importante de vos vies, mais je veux savoir où vous êtes, avec qui, et que vous répondiez à nos appels ou textos quand on vous en envoie.  Enfin, le couvre-feu est fixé à vingt-deux heures, je le prolongerai si je vois que vous êtes capables de le respecter, mais il est tout simplement inacceptable que vous disparaissiez  en plein milieu de la journée pour ne réapparaître qu'au petit matin !

Celle-là m'était clairement destinée. Je reste ébahie, et sens la colère s'infiltrer peu à peu dans chacune des cellules de mon organisme. Même ma mère n'a jamais daigné me servir un aussi long discours de remontrances. D'autant plus que mon père n'est pas complétement stupide, il doit se douter que je suis ici dans le cadre d'une mission. Certes il ne veut même plus entendre parler du monde de l'espionnage mais ce n'est pas une raison pour m'en priver. Je me lève brusquement, droite comme un piquet et crache d'une voix haineuse :

— Tu te paies ma tête ? Tu viens juste de passer des mois à te moquer de ce que je pouvais bien devenir, et là, tu te pointes avec ton joli mode d'emploi d'une famille parfaite, espérant que je m'y plie sans rechigner ? On parle beaucoup de mon comportement, mais moi c'est du tiens dont je veux discuter.  Je ne suis pas responsable de cette situation ! C'est toi, et toi seul qui l'a provoqué.

— Isis, je suis le premier à reconnaître mes tords, mais je reste ton père.

C'est plus fort que moi, j'éclate de rire, hystérique.

— Alors là, c'est vraiment la blague de l'année ! Tu n'es rien pour moi. Rien du tout. Tu as perdu ce statut le jour où tu t'es sauvé comme un lâche, en nous laissant livrées à nous-mêmes. Tu n'avais juste pas le courage d'affronter les conséquences de tes actes ! lui reproché-je, hors de moi.

Cette colère, toute cette colère. Je pourrais le tuer, là, maintenant.

— Isis, je suis désolé, pour tout, me dit-il comme si cela pouvait arranger quoi que ce soit.

— Désolé ? j'hurle, les larmes dévalant à présent librement mes joues. Tu crois que ce pathétique mot de convention va effacer tout le mal que tu as fait ? De toute façon, ne le sois pas, Maman et moi on s'en sort vraiment mieux sans toi ! Ton départ, c'est la meilleure chose qui nous soit arrivée.

Mes mots le touchent, mais pas assez. Je veux qu'il souffre autant que je souffre. Autant que nous avons souffert.

— J'aurais préféré que ce soit toi, pas elle, j'assène avec toute la haine qui m'anime.

____________________

Salut !

Bon je n'ai toujours pas de téléphone et donc je ne peux toujours pas répondre à vos commentaires, je suis désolé, vraiment. Mais ne vous en faites pas, dés que j'en récupère un j'irais lire tout ça et vous soûler avec mes réponses à rallonges !

Sinon, tout va bien dans vos vies j'espère ?

Qu'avez-vous penser de ce chapitre ? Si vous l'avez aimé je vous invite à me laisser un petit vote avant de partir, ça ne vous prend qu'une milliseconde et vous n'avez pas idée d'à quel point ça peut faire plaisir.

Donnez-moi vos théories sur le départ du père d'Isis ! Je veux savoir ce qui se trame dans vos petites têtes.

Contente de cette alliance en train de naître entre Isis et Dylan, ou vous auriez préféré qu'elles se bastonnent ?

Si tout va bien je boucle le chapitre 48 dans l'après-midi pour continuer à prendre de l'avance, puisqu'on en est déjà presque au chapitre 30, ça va vraiment beaucoup trop vite.

Prenez soin de vous, on se retrouve vendredi.

PS : la musique en média est vraiment trop cool, si vous avez le temps je vous conseille d'aller  l'écouter.

Léna

𝐋𝐚 𝐍𝐞́𝐛𝐮𝐥𝐞𝐮𝐬𝐞 𝐝𝐮 𝐂𝐨𝐞𝐮𝐫 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant