Rose (Univers Harry Potter)

10 mai 1996

Les mois qui ont suivis la découverte de l'Armée de Dumbledore, l'atmosphère est devenu de plus en plus sombre. Ombrage a pris la place de Dumbledore suite à son départ précipité, elle tiens le château d'une main de fer et jubile de pouvoir enfin mener son histoire comme elle le souhaite. Les réunions de l'Ordre se font plus rare voir inexistante depuis, nous sommes tendu sans vraiment savoir ce qu'il se passe à l'extérieur car nous savons très bien qu'une surveillance est présente, nous ne pouvons pas prendre le risque d'être découvert suite à des communication. Seul quelques élèves se réjouissent de la situation, et Drago en fait bien évidemment parti, nous essayons d'éviter au maximum le sujet lorsque nous nous voyons, mais il est clair que nous ne sommes pas sur la même longue d'onde sur ce sujet. Lorsque nous nous retrouvons dans la salle sur demande, ce qui a attendu un certain nombres semaines le temps que la réparation de cette pièce magique soit faite, nous nous retrouvons, goûtons au plaisir que seul l'autre sait nous apporter mais nous ne parlons plus, ou très peu. Puis, appeler par son "devoir" il repart pour faire ses surveillance.

Nous sommes actuellement dans cette situation, je suis toujours allongé dans ses bras, sa main caressant mon dos. Je le sens tourner la tête plusieurs fois vers le coin de la pièce où est située la pendule. Cette attitude m'agace un peu, son attitude donne l'impression qu'il cherche à partir. Je sens encore sa tête se tourner et c'est le geste de trop je ne peux plus me retenir. Je souffle un grand coup pour me calmer, je n'ai plus vraiment besoin de contrôler à 100% ma colère grâce à la potion de Severus mais l'habitude reste et je préfère toujours garder cette sécurité, je me relève et attrape ma chemise et ma jupe pour me rhabiller. Je sens le regard de Drago dans mon dos mais je suis trop à fleur de peau pour me retourner.

- Rose, qu'est ce que tu fais ?

- Tu vois bien, je me rhabille. Notre rendez-vous se termine bientôt non ?

- Je ne vois pas de quoi tu parles, reviens s'il te plaît

- Non, je ne voudrais pas te retarder.

Sur cette réponse je prends ma cape et sors de la salle, je sens mon pouls beaucoup trop rapide, je respire de nouveau un grand coup et relâche la tension dans mes épaules, je ne m'étais pas rendu compte que j'étais aussi crispée. Une fois un peu plus détendu, je reprends la direction de la salle commune de Serpentard bien décidée à retrouver Blaise pour discuter un peu avec lui. Lorsque j'arrive au croisement avant les escaliers, j'entends quelqu'un arriver vers moi en courant, le temps que je me retourne je ne vois qu'une paire d'iris bleu/gris que je reconnaitrais entre milles, son propriétaire m'attrape le bras et me fait tourner dans le couloir opposé au escalier.

Une fois dans ce couloir, je me retrouve en face de ses iris, je peux y desseller de la colère mais aussi de l'incompréhension.

- Pourquoi es-tu partie comme ça ? Tu m'as laissé en plan.

- C'est ce que tu me fais à chaque fois que nous nous retrouvons je te rappelle, alors pourquoi je ne pourrais pas en faire autant ?

- Ce n'est absolument pas pareil, j'ai des obligations et tu le sais, je travaille pour la directrice Ombrage dans sa garde, je te l'ai expliqué.

Je rumine, c'est justement ça qui me mets en colère, il "travaille" pour elle, il voit en elle la nouvelle directrice. Il ne se serait pas engagé auprès d'elle, Dumbledore serait peut-être encore présent, c'est lui qui dirigerai l'école et je saurai ce qu'il se passe en dehors de cet établissement. Au lieu de ça Dumbledore a dû prendre la fuite pour ne pas se faire arrêter à cause d'elle, je n'ai plus aucun contact avec les personnes de l'Ordre qui sont à l'extérieur du château à cause d'elle et je ne sais pas ce qu'il se passe à part les conneries déblatérer par la gazette à cause d'elle ! Je suis comme un animal en cage mais en même temps je ressens une profonde tristesse, la distance entre Drago et moi, même si elle n'est pas physique, s'agrandit petit à petit, nos deux mondes s'éloignent, je sais que je vais le perdre un jour ou l'autre, mais la situation d'aujourd'hui me fait le perdre plus vite que prévu. Lorsque je lève les yeux vers lui, j'y vois de la colère. Je me demande soudain si pour lui ce n'est pas déjà fini et si je ne suis pas devenue juste un passe temps. Cette pensée ranime la colère que j'ai ressenti dans la salle sur demande, alors que j'étais dans ses bras et qu'il ne guettait qu'une chose : l'heure de son départ.

- C'est vrai tu as raison, jamais je ne travaillerai pour quelqu'un d'aussi horrible et rentre toi une chose dans la tête Drago, elle n'est pas directrice et est loin d'être légitime à ce titre.

- J'avais oublié que tu ne jugeais que par ce fou de Dumbledore, tu es comme Potter.

Je sais que cette parole venant de lui et comme une insulte, nous en sommes donc arrivés là dans notre histoire, peut-être est-elle arrivée à son terme...

- Je suis d'accord avec toi Drago, comme Potter je sais reconnaitre que Dumbledore est le plus grand sorcier de nos jours, sinon explique moi pourquoi ton cher maitre a peur de lui.

Ma réplique fait mouche, je vois au léger plissement de ces yeux que Drago est déstabiliser par ce que je viens de dire, il respire un grand coup, comme pour retenir une parole sur le point de sortir. Il ferme une seconde les yeux et quand il les rouvre, la colère a laissé place à un trouble que je ne serai pas identifier et avant que je ne puisse m'en rendre compte, Drago m'attire dans ses bras et me sers de plus en plus fort.

- Je suis désolé, je n'avais pas réfléchi que son départ t'affectait autant. Je comprends qu'il était important pour toi, je sais, enfin j'ai compris, qu'il était ton lien entre ici et l'extérieur. Excuse moi je n'aurai pas dû m'emporter.

J'inspire une grande bouffée d'air mélangé à son odeur, cette odeur que j'aime tant, avec laquelle je me sens en sécurité et sereine, l'envie d'entourer mes bras autour de lui et de me fondre dans les siens devient de plus en plus tentante. Mais je sais au fond de moi que je ne dois pas céder aussi facilement, je suis devenu faible avec lui mais je ne le dois pas. Je suis une Matthews par Merlin ! Je me recule donc légèrement, les mains posé sur son torse afin de mettre une distance raisonnable entre nous.

- Tu devrais y aller, ta chère Ombrage doit t'attendre.

Sur cette parole, je me détache de lui complétement, un mélange de colère et de tristesse me triturant l'esprit. Mais je pars, je fais demi-tour et descends les escaliers sans me retourner.