La Légende de Rome - Tome I

Chapitre 3 : Si proche...

Frontière de Narbonaise, en Gaule

Quand Rema se réveilla, le soleil était déjà haut dans un ciel bleu sans nuages. « Encore une autre journée à chevaucher sous la chaleur », pensa-t-elle en soupirant. Elle regarda autour d'elle et elle remarqua quatre soldats qui n'étaient pas là la veille, lorsqu'ils étaient arrivés à la frontière. Ces derniers étaient visiblement en grande discussion avec Octave, mais Rema ne pouvait les entendre. Elle aperçut l'un des soldats froncer les sourcils et répliquer d'un ton sec à Octave. Ce dernier soupira, grommela quelque chose, puis sortit une bourse remplie de pièces de monnaie de sa tunique. Le sac semblait contenir une nombre appréciable de pièces, car Rema vit les soldats empocher l'argent sans rien dire. L'un d'eux opina de la tête et échangea une poignée de main avec Octave.

Elle vit alors son maître se retourner pour se diriger vers elle et Rema s'empressa de feindre le sommeil. « Il ne doit pas savoir que je les ai vus », songea-t-elle. Octave lui annonça qu'ils allaient continuer leur route et Rema soupira. Une journée de voyage l'avait suffisamment fatiguée, mais elle savait qu'elle devait se rendre à Rome. Telles avaient été ses dernières volontés. Se rendre à Rome et les retrouver... Rema se demandait si sa mère avait parlé de Romulus et de son père ou de quelqu'un d'autre... Elle ne le saurait peut-être jamais.

Octave lui dit de se dépêcher de monter en selle et elle obéit. Rema dirigea son cheval vers la route dallée et son maître fit de même. Ils chevauchèrent durant des heures, ne s'arrêtant que pour manger et boire un peu. La nuit arriva et Octave et Rema durent s'arrêter pour dormir un peu. « Encore une autre nuit à la belle étoile », pensa-t-elle en grognant. Malgré tout, Rema ne tarda pas à fermer les yeux, fatiguée par le voyage.

Le lendemain, Octave la réveilla à l'aube, le soleil s'étant à peine levé. Elle grommela quelque chose d'inaudible et se retourna dans son sommeil. Visiblement, elle ne voulait pas se lever.

– Pourquoi doit-on repartir à l'aube ? grommela-t-elle en ouvrant qu'un seul œil.
– Il faut arriver à Rome le plus tôt possible, répliqua Octave.

Rema se leva et enfourcha son cheval, à moitié endormie. Elle somnola d'ailleurs durant presque tout le long du trajet. Ils apporchaient de l'Italie, et de sa capitale, Rome. Vers le début de l'après-midi, ils commencèrent à apercevoir de plus en plus de gens, certains, se dirigeant eux aussi vers la Ville Éternelle, et d'autres se dirigeant vers le sens inverse. Rema, impatiente, demandait régulièrement à Octave l'heure prévue de leur arrivée. Soudain, à un tournant, elle aperçut des maisons, et plus loin, vers la ligne d'horizon, des colonnes... Ils étaient presque arrivés à Rome...