La Légende de Rome - Tome I

Chapitre 4 : la Ville Éternelle

Italie, aux environs de Rome

— Enfin ! s'exclama Octave.
— Vous paraissez très heureux d'être arrivé, fit remarquer Rema.
— Tu ne l'es pas ? demanda-t-il. Nous n'avons plus de voyage pénible à faire.
— Mon dos est en miettes, soupira Rema en s'étirant.
— Allez, l'encouragea Octave. Nous sommes presque arrivés.

Effectivement, ils approchaient de Rome. Rema remarqua que la route pavée paraissait moins bien entretenue et en moins bon état que celle en contrebas de son village. Visiblement, ce tronçon de route était très utilisé, si bien que les autorités romaines avaient abandonné l'idée d'un jour entretenir cette voie à nouveau. Ici et là, Rema aperçevait toutes sortes de déchets : des écales de noix en passant par des fruits exotiques écrasés sur les dalles.

— Tout les marchands voulant vendre leurs produits à Rome passent ici, dit Octave, répondant à la question muette que se posait Rema.
– Vraiment ?
— Toutes les routes à travers tout l'Empire se réunissent vers le début de la province italienne. Certaines continuent plus au sud, mais la majorité s'arrêtent au niveau de la capitale, Rome. En parlant de la capitale, lève le regard.

Rema leva le regard et vit les mêmes colonnes aperçues avant. Hautes, elles étaient de couleur blanche et elles finissaient en haut en spirales de marbre blanc.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle.
— C'est probablement les rostres du Forum, la place publique la plus fréquentée de Rome. Tu veras ce que c'est en les observant de plus près.

Ils continuèrent leur chemin et approchèrent de l'entrée de la Ville Impériale. Des soldats étaient postés à l'entrée de la cité, comme des sentinelles. L'un salua Octave alors qu'ils pénètraient à l'intérieur de la ville. Ils descendirent de cheval, en raison de la foule. Rema vit de l'eau à gauche de la cité.

À l'ouest, le fleuve du Tibre délimitait les limites de la ville. Un port était situé de l'autre côté du fleuve, des ponts reliant les deux rives. Des maisons s'étalaient des deux côtés de la route sur laquelle ils marchaient. Il commença à avoir de plus en plus de gens qui circulaient sur la voie. La foule se bousculait, chacun désirant visiblement avancer le plus rapidement possible.

— Pourquoi y-a-t-il tant de monde ? demanda Rema.
— Je viens de m'en rappeler ! s'exclama Octave. Il y a un munus aujourd'hui !
— Un quoi ?
— Un munus. Un combat de gladiateurs. Les combats se déroulent tous à l'amphithéâtre Flavien. Tu vas voir, le bâtiment est juste...
– Magnifique, continua Rema.

Octave et Rema venaient effectivement d'apercevoir l'amphithéâtre Flavien à un tournant. Il surplombait les maisons de toute la ville et il était très haut. De là, les murs de l'amphithéâtre semblaient être d'une blancheur immaculée. En progressant à travers la Rome impériale, ils finirent par perdre de vue l'amphithéâtre Flavien. Ils étaient désormais à l'entrée du Forum. Rema aperçut les rostres, ces hautes colonnes, dont son maître avait parlé. Elle vit également de nombreux temples dédiés aux différents dieux romains ainsi que des arcs de Triomphe. Elle prenait le temps d'observer chaque détail. Le temple de Vesta, de forme circulaire, la fascinait beaucoup. Mais les Romains, eux, s'empressaient de traverser la place, peu fascinés par le Forum qu'ils voyaient tout les jours. Octave remarqua l'expression fascinée de Rema et lui demanda :

— Il n'y avait pas un Forum comme celui-ci dans ton village ?

La mention de son petit village d'Hispanie serra le cœur de Rema, qui n'avait pas encore fait le deuil de cet endroit où elle avait vécu. Malgré tout, elle se ressaisit et répondit à Octave :

— Non. C'était un petit village. Ils ont dû juger que la population était trop faible pour que ça vaille la peine d'en construire un.
— C'est surprenant... Mais puisque tu affirmes que ton village était petit...