Chapitre 8: Quelque chose se trame à Rome...

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Dans les rues du quartier de Subure, Rome.

Une jeune femme rousse marchait d'un pas rapide dans l'une des ruelles d'un quartier plutôt malfamé, voire louche de Rome. Les déchets jonchelaient la rue, et la jeune femme aperçut un rat au-dessus d'un amoncellement de pelures de fruits. Elle grimaça de dégoût et s'empressa d'accélérer le pas, sentant des effluves pestilentielles se rendre à son nez. Arrivée devant une haute et exiguë demeure en bois, elle ouvra la porte et la referma derrière elle, en prenant soin de vérifier que personne ne l'avait suivie. Visiblement, ce n'était pas le cas, alors la femme rousse s'avança au centre de la pièce, peu éclairée, puis elle retira sa cape à capuchon. Ses boucles d'un roux auburn encadraient son visage d'un blanc laiteux, et ses yeux verts brillaient dans la noirceur de la salle. Elle aperçut au centre de la pièce une table, puis elle vit indistinctement l'éclat métallique d'une arme, une épée.

– Vous êtes arrivée, à ce que je vois, dit une voix provenant du centre de la pièce.
– Oui, répondit la jeune femme. Mais le voyage a été plutôt... difficile....
– Pourtant, vous êtes là, Lucilla, répliqua l'autre voix d'un ton glacial. Vous êtiez au courant des sacrifices nécessaires pour notre projet...

La jeune rousse leva le menton; elle détestait qu'on lui parlait sur ce ton-ci, glacial et peu amical. Cependant, elle reprit contenance:

– Je suis au courant, sénateur, à n'en point douter.
– Le message ? demanda l'homme. L'avez-vous détruit ?
– Effectivement, pour éviter qu'il ne tombe en de mauvaises mains.
– Il ne reste qu'une chose essentielle à la réalisation de la phase un de notre projet...
– Je sais, murmura Lucilla. Du poison.
– Mais la tâche de l'administrer à la victime vous revient, et celle donc d'introduire ce poison dans la demeure même de l'aigle... C'est très risqué.
– Je le sais, sénateur. Je ne tenterais rien de stupide.
– Très bien. Voici ce qui conclut notre entretien, dit l'homme. Partez, mais faites que personne ne vous voit....

Lucilla hocha la tête, puis rabattit son capuchon sur son visage et ses cheveux d'un roux flamboyant. Elle quitta la pièce à la faible clarté, et se dirigea vers le centre de la Ville Éternelle. Au niveau de la rue, plus achanlandée que la ruelle, quelqu'un lança un coup d'œil dans sa direction. La jeune femme accélèra le pas, désormais certaine d'être épiée.

Amphithéâtre Flavien, Rome.

Le soleil venait à peine de se lever au-dessus de la Ville aux Sept collines. La chaleur de l'astre réveillait peu à peu ses habitants, à l'exception de quelqu'un en particulier....

– Réveille-toi, Remus ! dit Marcus en secouant Rema, qui dormait d'un sommeil profond.

La jeune fille se retourna dans son lit, et grommela quelque chose d'intelligible.

– Je ne veux pas me réveiller.... Laisse-moi dormir, murmura-t-elle. Ce n'est que l'aube...
– Tu vas devoir t'y habituer... Chaque matin, nous nous réveillons dès que le soleil se lève.

Finalement, au bout du plusieurs récriminations, Rema se réveilla.

– Ce n'est possible de laisser les gens dormir, ici ? Je ne suis pas un lève-tôt, moi, dit-elle d'une voix morne et fatiguée, à moitié réveillée.
– Malheureusement, non, dit Marcus en lui prenant le poignet et lui faisant signe de le suivre.

Ils longèrent l'étroit corridor, et une fois arrivés dans la salle aux grilles, ils prirent la première porte à gauche. L'ouverture à même le mur débouchait sur une pièce minuscule. L'air était étouffant et humide. Les murs nus semblaient constellés de moisissures, probablement causées par l'humidité de la pièce. Au centre se trouvait le responsable: un robinet qui s'écoulait à faible rythme sur le sol. Il semblait fait en cuivre, et il était rouillé, sa couleur s'approchant plus du verdâtre que de l'aspect métallique qu'il aurait dû avoir.

La Légende de Rome - Tome I   Où les histoires vivent. Découvrez maintenant