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De l'action, il y en a dans ce chapitre ! Bonne lecture...
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Amphithéâtre Flavien, Rome.
Le sang. L'arène puait la mort à plein nez, alors que les pauvres hommes et femmes mouraient dans un tourbillon d'éclats argentés et écarlates. Une famille, au cœur même du massacre, se tenait, les uns serrés contres les autres. Celui qui paraissait être le père de famille tentait vainement de protéger ses êtres chers, formant un bouclier avec ses bras. La mère serrait sa fille contre sa poitrine, tandis que le patriarche s'écroulait sur le sable rosé devant ses yeux fermés par la peur. Elle cria et se précipita vers son mari, la fillette laissée seule. L'un des meurtriers, jusqu'alors resté en retrait, répugnant à participer à cette barberie, leva le regard vers la petite.
— Tu lui ressembles.... murmura-t-elle, les yeux écarquillés à la fois par la peur et la surprise.
L'autre ne répondit pas et tourna la tête. Cet « autre » avait des cheveux courts. Et c'était une fille. Sa sœur. C'était la sœur de Romulus, prisonnier des mains griffues et cruelles de Morphée.
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Amphithéâtre Flavien, Rome.
Les pas se répercutaient silencieusement sur le sol du sous-sol, réveillant la seule personne qui cherchait en vain le sommeil : Rema. Cette dernière leva la tête de sa couche, aux aguets, et glissa son pied sur le sol de pierre nu. Elle fronça les sourcils ; qui pouvait bien être debout à cette heure-ci ? Elle se leva et se faufila en-dehors de sa minuscule chambre. Dans le couloir faiblement éclairé à la torche se dessinait une silhouette grande qui avançait pas à pas, calme comme un chat dans la pénombre. Rema tenta de reconnaître l'ombre qui déambulait dans les méandres de l'amphithéâtre la nuit, sans succès. Elle se décida alors d'interpeller l'inconnu :
— Qu'est-ce que tu fais-là, toi ?
La silhouette sursauta, prise sur le fait, et se retourna vivement. Elle parut sur le point de s'enfuir par le tournant du couloir, mais soupira finalement et fit signe à la jeune fille de la suivre sans bruit. Celle-ci obtempéra sans sourciller, les deux ombres glissant sans un murmure sur la pierre grossièrement taillée et nue.
Rema suivit dans le silence la silhouette, qui la mena jusqu'à ce qui paraissait être une prison. Le bâtiment carcéral était imposant, avec deux gardes postés à chaque extrémité de la porte grillagée. L'ombre que la jeune fille avait suivie se retourna, et elle put la reconnaître : c'était Gaius. Rema s'apprêtait à protester vivement, mais il la fit taire d'un signe, pointant les légionnaires devant la grille.
— Que veux-tu faire ? demanda-t-elle. Libérer quelqu'un ?
— Oui, chuchota-t-il. Je veux faire échapper une famille injustement emprisonnée... Mais j'aurais besoin d'aide.
— De la mienne ? fit Rema, surprise d'une telle demande.Alors que son interlocuteur allait répondre, une troisième silhouette se détacha de l'obscurité nocturne. Elle s'approcha pas à pas, tapie dans le noir.
— Esther ! interpella Gaius.
La dénommée Esther avait le teint mat, les cheveux crépus à longueur des épaules et les yeux perçants d'une grande curiosité, mais aussi d'une certaine naïveté enfantine. Elle s'avança, et il fit les présentations.
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La Légende de Rome - Tome I
Historical Fiction| Tome un : terminé | 180 après J.-C. Empire romain L'aiglon vient de prendre le pouvoir à Rome, Devenant maintenant un aigle, L'oiseau fier prend son envol... Le village en flammes, Le sang qui coule, Le fer qui se croise. Rema qui contemple, i...