Chapitre 5 : Amphithéâtre Flavien

654 65 28
                                    

*

Un chapitre riche en action, promis ^^

*

À l'entrée de l'amphithéâtre Flavien, Rome

— Vous ne pouviez pas faire plus attention ?! C'est irrespectueux de bousculer les gens comme ça !

La personne se tourna alors vers Rema et lui lança un regard méprisant. C'était un homme au ventre proéminent qui avait bousculé la jeune fille à travers la foule. Rema lui donnait une cinquantaine d'années, à en juger par ses cheveux épars et gris et les quelques rides qui traversaient son visage. Il semblait richement vêtu, avec sa tunique finement brodée et son épais bracelet plaqué or.

– Qui se permet de me réprimander ? demanda l'homme d'une voix hautaine.

Rema décida de ne pas se laisser impressionner ou intimider par cet homme qui visiblement pensait être au-dessus des autres à cause de son statut de patricien. Elle répondit alors d'une voix calme :

– Moi.
– Un pérégrin qui adresse des reproches à un Romain patricien ! Ça, c'est intéressant, dit-il, cynique. Il n'y a pas quelqu'un d'entre nous deux qui auraient oublié sa position dans la société ?
– Êtes-vous en train d'insinuer que les étrangers valent moins que les plébéiens et les patriciens ? demanda la jeune fille, offusquée.
– C'est exact.
– Pourquoi ?! s'exclama-t-elle. D'ailleurs, même si je ne suis pas née à Rome, je me considère comme Romain, dit Rema en butant sur le dernier mot.
– Vous parlez peut-être notre langue, priez les mêmes dieux, mais vous restez et resterez toujours des barbares, bref des sauvages! Ce n'est pas pour rien que l'empereur et son défunt père Marc-Aurèle ont quitté Rome cet été pour aller en Germanie. C'était pour combattre des gens de votre espèce !
– De mon espèce !? s'écria Rema, furieuse qu'on la traite de la sorte.

Elle se rendit alors compte qu'elle était peut-être allée trop loin et se mordit la lèvre. Des nombreuses personnes, ayant entendu ce tumulte, s'étaient retournées et avaient tendu l'oreille pour mieux écouter leur conversation, ou plutôt, leur dispute. Malgré tout, Rema ne regrettait pas un mot qu'elle avait dit à cet homme. « Il se prend vraiment pour quelqu'un! Il n'a même pas daigné s'excuser ! C'est tellement... », pensa Rema. Ses pensées furent malheureusement interrompues par l'ouverture des portes de l'amphithéâtre Flavien par des soldats. Elle lança un regard noir au patricien qui ne le remarqua pas, puis se dirigea vers l'entrée. Elle sentit une main se poser sur son épaule, se retourna, puis elle se retrouva nez à nez avec Octave.

– Il ne s'est rien passé de grave durant mon absence ? demanda-t-il en fronçant les sourcils.

Il avait probablement remarqué son expression contrariée. Cependant, Rema reprit contenance et décida de mentir. « J'ai beau avoir remarqué qu'il semble être quelqu'un de bien, on ne sait jamais. Octave pourrait très bien partager l'opinion de cet homme... » pensa-t-elle.

– Non. Tout va bien, répondit Rema d'une voix qu'elle espérait neutre.
– Alors, suis-moi, ordonna-t-il.

Ils passèrent les portes grillagées, et se retrouvèrent derrière les gradins. Un mince couloir coupaient les gradins en deux et permettait aux Romains d'y monter. Au centre, Rema aperçut un mur séparant les gradins de l'arène, dont le sol semblait recouvert d'une mince couche de sable.

Octave se dirigea vers l'étroit couloir qui séparait les places assises des murs extérieurs de l'amphithéâtre et Rema le suivit. Ils descendirent une volée d'escaliers, puis se retrouvèrent dans une salle circulaire au plafond bas. Elle remarqua la présence d'ouvertures grillagées au plafond. Cependant, son maître ne s'attarda pas dans cette salle. Il se dirigea vers l'un des passages au fond de la pièce et ils débouchèrent dans une vaste salle au plafond haut. Une simple large table en bois était disposée au centre, avec de nombreux bancs autour. De nombreux hommes y étaient assis, en train de converser, de boire, ou de jouer au dés. « Des gladiateurs », songea Rema. L'un d'eux avait une cicatrice lui traversant la joue, de l'œil gauche au menton. Ses cheveux, indisciplinés, semblait être d'un blond-roux pâle. Un autre arborait fièrement une cicatrice à l'avant-bras. Ce dernier paraissait plutôt musclé. Ses cheveux, noirs, étaient coupés négligemment au niveau des épaules. Ce fut le premier à remarquer la présence de Rema et d'Octave. Il donna un léger coup de coude à son voisin et les désigna d'un signe de tête. Octave prit alors la parole :

La Légende de Rome - Tome I   Où les histoires vivent. Découvrez maintenant