*
Deux chapitres la même journée, oui !*
Prison de Rome.
— Sortez, fit un soldat d'un ton impérieux.
La petite famille obtempéra. La mère sortit la première, tremblante, et son mari la suivit, lançant un regard de pure haine aux légionnaires réunis devant eux. Le prisonnier de la cellule voisine lança un coup d'œil moyennement intéressé. Tous savaient ce qu'il allait leur arriver.
Le même soldat qui avait donné l'ordre demanda - ou plutôt ordonna - à la pauvre femme de se mettre à genoux. Il dégaina son arme et la plaça sur sa nuque. L'homme se précipita sur le garde, mais ses compagnons l'arrêtèrent avant qu'il ne commette quelque chose de regrettable.
— Tu ne mourras pas, toi. Pas encore, cracha le soldat, un air mauvais sur le visage.
Le prisonnier se débattit, mais c'était trop tard. Le temps d'apercevoir fugacement un éclair argenté, la tête de la pauvre femme roulait sur le sol, ensanglantée. L'homme hurla sa colère et sa tristesse, et les gardes le retinrent violemment pour le pousser dans sa cellule. L'un s'empressa de fermer la porte de la cage de fer tandis qu'un autre ramena le corps en-dehors des murs. Ces murs, ils avaient servi de tombeau à plus d'un...
Palais impérial, Rome.
— Maman ? Qu'est-ce qu'il y a ?
Le petit garçon s'approcha du corps maternel qui tremblotait et se glissa sur le lit. Il caressa délicatement son bras et demanda :
— Pourquoi es-tu triste, maman ?
— Pour rien, murmura sa mère en reniflant. Il ne vaut même pas la peine qu'on pleure pour lui !
— Qui ne vaut pas la peine ? chuchota Lucius. Qui ?
— Personne, fit Lucilla, amère. Personne.Lucius étreignit sa mère et celle-ci appuya sa tête noyée de larmes sur son épaule.
— Ça va aller, maman, ça va aller...
— Va jouer, ordonna-t-elle.L'enfant se mordit la lèvre, mais ne contesta pas l'ordre maternel. Il se leva et laissa ainsi sa mère à son chagrin...
En arrière de la prison de Rome.
Romulus buta soudainement sur quelque chose. Il descendit le regard et croisa celui d'un cadavre, mort. C'était... c'était la mère de la petite.
Hurlant sa rage et sa colère intérieure, il se précipita vers le bâtiment carcéral et dégaina son glaive, tuant le premier garde qu'il vît. Animé d'une fureur meurtrière, il blessa plusieurs soldats superficiellement et plongea la geôle dans un capharnaüm inimaginable. La vengeance était décidément très mauvaise conseillère... Et cela, Romulus allait l'apprendre bien vite.
Palais impérial, Rome.
La salle du trône, supportée par maintes colonnes finement ouvragées, était drapée d'or et de pourpre. L'empereur voulait bien évidemment affirmer sa position par toute cette opulence...
Le trône, objet-maître de la pièce, était là, entrelacé d'argent, de bronze et d'or. Sur le haut du siège était sculpté un aigle qui brillait dans tout Rome d'une lueur flavescente. Le confortable fauteuil était capitonné de soieries pourpres et rouges, et les fenêtres étaient en partie cachées par des longues draperies brodées de pierres étincelantes - incarnat, bleues, ou même d'un éclat adamantin -.
Et dans le trône était assis celui qui régnait en maître sur l'Empire : Commode.
Les lourdes portes s'ouvrirent et Tarrutenius surgit dans la pièce. Il s'inclina rapidement et dit :
— César, j'ai quelque chose à vous annoncer... Ou plutôt à vous déclarer, ajouta-t-il précipitamment sous le sourcil levé de l'empereur. Romulus a... disons... créé un véritable carnage dans la prison de Rome.
Le chef de la garde impériale attendit, le César de Rome tapotant des doigts l'accoudoir du fauteuil. Ce dernier fit :
— Et ?
— Mais il faut le punir, le châtier une bonne fois pour toute ! Nous pourions l'enfermer comme son père, ou alors le tuer...
— Non.La voix résonna dans la salle, et Tarrutenius s'empressa d'incliner sa tête à nouveau, mû d'une peur soudaine.
— Je ne vous croyais pas aussi lèche-botte que Gacius, Tarrutenius...
Le concerné osa lever la tête mais ne répliqua pas. Commode soupira et se leva, se drapant dans toute la prestence qu'il avait.
— J'irais moi-même lui parler.
C'était dit. Un pauvre homme allait bientôt subir le courroux impérial...
*
Je suis nullement en panne d'inspiration, on dirait ! Que croyez-vous que Commode fera ou dira à Romulus ? Qu'arrivera-t-il au père de famille ? Reverra-t-il un jour sa fille ?*
VOUS LISEZ
La Légende de Rome - Tome I
Historical Fiction| Tome un : terminé | 180 après J.-C. Empire romain L'aiglon vient de prendre le pouvoir à Rome, Devenant maintenant un aigle, L'oiseau fier prend son envol... Le village en flammes, Le sang qui coule, Le fer qui se croise. Rema qui contemple, i...