Ti Varye
Les douleurs avaient finalement diminuées et mon morale avait également chuté à moins de zeo degré. Non seulement à cause du savon que cette bonne femme m'avait passé mais également à cause de tout ce luxe dans lequel "je baignais". Aujourd'hui je suis rentré dans un supermarché ou un chewing-gum de je ne sais quelle marque coûtait cinq cents gourdes, le pire elle me l'a acheté parcequ'elle à cru que mon observation était dûe à la convoitise. Loin de là, ce prix exorbitant m'avait ramené au debut du film tumultueux de ma pitoyable vie. Les yeux brillants avec la conscience qui s'éteint, je me rappelle de comment j'ai changé tout ce que j'ai sous ma chair en pierre ; combien de fois suis-je tombé sur des corps en décompositions, massacrés et méconnaissables? Sur des morceaux de cervelles décapités, combien put*in ?
J'observai à nouveau l'emballage que j'avais vaguement enfouis dans ma poche, dehors les miens étaient traités comme des chiens en plus de Monsieur policier qui nous respectais pas ! La nuit, possédé comme un comédien, je m'endormais à l'heure où le piteux spectacle de ma journée fermaient les rideaux. Torturé, automatiquement que les pensées claquent la porte du réel dès le lever du jour. Petit, c'était dur d'être torturé, la maintenant c'est encore dur et ça va encore durer. Dans la cité avec des visages qui font flipper, je vis dans la cité avec des gens qui viennent d'être acquitté, je me ballade avec des individus pas très docile. Dans ce taudis à rats, il y avait certaines personnes à éviter, chacun essaie de s'en sortir comme il pouvait, je suis conscient que je suis coincé comme les jeunes dehors. Face aux magnifiques vitres de luxueuses automobiles, nous nous étions
à genoux, j'avais l'impression qu'ils me prennaient tous de haut ! Mon tremplin social est décédé, il n'y a plus de ressort, de toute façon le mien n'a jamais existé. On se piétine les un les autre et crèvent si ça t'emmerde.La porte se referma sur la "gouvernante" que je m'amusais à draguer vulgairement. Mais bien sûr le pauvre salaire qu'on lui payait lui permettait de se croire mille fois mieux que moi. Des injures obscènes traverssaient mes lèvres à chaque fois que l'une des domestiques me repoussaient, moi ma baise j'en avais besoin, c'était mon anti-stress. Elle m'apporta un plateau où il y avait mes médicaments et un verre d'eau, sans hésité je lui tapai les fesses. Estomaqué, elle se retourna vers moi.
- Jeune homme respecte toi !
- hmhm kom si foli ou gen la poutet wap travay kay grannèg la, ou te gentan paka pale kreyol ? Tchuiiip ala rans ! [ C'est quoi cette folie de parler que le français? Parce que tu travailles pour une bourge, tu te crois déjà pas capable de t'exprimer en Créole ?]
- Fransè a se pa yon lix li ye ! Moun sipoze gen dwa pale ni kreyol ni franse jan yo vle san yo pa bezwen sipoze swa paskel zizi li pale fransè, swa paske li pa al lekol li pale kreyol, Moun kon gwo entelektiel li chwazi pale kreyol, Moun kon pòv yo chwazi pale fransè ..se lang peyi an yo ye..men level ou ye a ou pap ka konprann...ou twò bóne... [ La langue Française n'est pas un luxe, les gens ont le droit de s'exprimer en Français si cela leur chantent, qu'ils soit pauvres ou riches, il y'a des intellectuels qui choisissent de parler le Créole et vice-versa, ils sont tout deux le dialecte du pays, mais tu ne comprendras pas, tu es trop borné pour cela !!]
Les sourcils arqués je la regardai sortir sans oser rajouter un commentaire. Je me levai du lit en me soutenant sur ma bequille, en enfilant mes vieilles guenilles contre les vêtements neufs beaucoup trop luxueux à mon goût, tout cela me donnait l'envie de vomir. Je n'étais pas à l'aise, je n'étais pas à ma place. J'étais trop souillé pour un lieu puant autant la pureté et de noblesse. Je descendis en rogne décidé à ne pas rester ici une minute de plus, minutes après minutes j'atteignais petit à petit les marches imposants de l'escalier de marbre. Je fus intercepté par la propriétaire des lieux qui apparement revenait d'une salle de gym vue les"out fits"qu'elle portait, queue de cheval accompagnée, un sac plus brillant que moi a l'appuie, elle m'arrêta sur mes pas en criant presque..
- Non mais ça ne vas pas la tête? Tu vas où comme ça ? En plus tu as encore refilé ces "kazak" de vêtements. Non mais c'est quoi ton problème mon petit bonhomme ! [ kazak : fripouille ]
- Mwen m pap f**t rete nan vye tintin kay sa mwen menm ..se ak pousye ak kras mwen abitue se ladann map tounen.. [ Je ne reste pas dans ce château de Versailles, moi je vis de poussière et de crasse, c'est là-bas que je veux être ]
Elle eut un air exaspérée..
- Je t'interdis de faire un pas de plus et c'est impératif..
- Madan'm banm telefon mwen pou'm ale ! [ Madame mon portable pour que je pars] Recidivai-je
Au moment où elle ouvrit la bouche sans doute dans le but de me convaincre de rester, la gouvernante nous interrompit suivit d'une ravissante jeune fille aux longs cheveux frisés qui avait les yeux uniquement rivés de partout sauf sur moi, elle devrait avoir au moins mon âge. La femme de service s'éclipsa, madame Debhra l'accueillit chaleureusement, elles se firent la bise.
- Ah Sory comment vas tu ? Demanda Mme Debhra à son égard
Elle lui sourit comme un ange, je faillis tomber à la renverse de ma béquille, déjà je regrettais d'avoir enfilé mes vieilles sapes puant la sueur de plus d'une semaine. Lorsqu'elle ouvrit la bouche, je cru que j'allais defaillir, mon coeur se derappa à la vitesse V, mes mains moites, sa voix était polie et wow juste wow ! Elle tendit un beau sachet blanc signé Weiner en italique.
- Mon papa à dédicacée pour vous ! Pronnonça-t-elle
Dédicacé ? Ce mot putain je le connaissais, ça signifiait quoi encore ? Alors que je me torturais la tête à me rappeler de la définition, ses pas étaient déjà à des centaines de mètres de là où elle se trouvait. J'entendis le moteur de la voiture s'éloigner, je ne l'avais même pas enttendue dire au revoir. Mon ange gardien reporta son attention sur moi..
- Toi tu ne fais pas un pas de plus ...c'est clair...
Malgré moi, j'obtempérai sans récidiver, ni aucun geste déplacé. Elle me fixa étonné que j'ai pu l'obéir aussi facilement..
- Et Pour l'amour du ciel ..enlèves moi ces salopris sur toi. M'accabla-t-elle
Pour une fois, j'étais d'accord avec elle, je ne voudrais pas que si jamais la fille frisée revient, qu'elle me retrouve fringué aussi pauvrement !Non je ne le voudrais vraiment pas...
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.Ti Varye.
Ficción General-Je t'........ Putain !!!!!! Lorsque j'ouvris les yeux j'étais encore là....