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Stephan

Ce soir j'aurais du m'endormir en rêvant de Sory, car depuis la journée à Pistachio je ne pouvais m'empêcher de penser à elle. Avant de m'endormir, j'écoutais h24 Easy to love you de Culan un flow électro reggae super tendance ; ce qui me concentrait mon subconscient uniquement sur elle !

Mais même si elle me donnait l'impression de peindre la vie en couleur sur un petit tableau, les rêves ne sont pas tout le temps roses et ce fut exactement le cas en cette nuit rigide ou j'avais passé les derniers quart d'heures à bosser les maths et à écouter Culan ! Je m'étais endormi une heure plus tard, avec le cerveau en compote mais fin prêt pour mon premier contrôle de maths du premier trimestre. Ma nuit de sommeil aurait pu être calme si lorsque Morphe m'avait emporté, je ne m'étais pas vu dans la cité, les balles pleuvaient, les cris stridents des pauvres habitants criblés de cartouches dechiraient l'air fétide de la nuit ; des hommes, des femmes, des jeunes, des gosses, des bébés tombaient sous le poids des ombres de ces barbares qui écoulaient du sang sur le sol crasseux de la cité.
Mes membres furent secoués de violents spasmes à leur tour car comme d'habitude le petit trou crasseux dans lequel je vivais avec mes amis tremblaient sous le bruit assourdissant qui ressortait des munitions des deux belligérants. Mais Lorsque brutalement, le maigre barrage en tôle qui me servait de porte tomba à la renverse sur le coup des balles, mon cœur ressortait totalement de mon t-shirt surtout quand j'affrontai le regard injecté de sang de mechanste, j'émis un cri horrifié alors que des gouttes de sueurs perlaient sur mon front . Il me foutu un coup violent avec la pointe de son arme et par mirage, il n'y avait plus de Mechanste ..c'était Ti lapli qui dangereusement avança vers moi et sans hésiter me tira deux balles en plein poumon... mon sang se répandit sur le sol crasseux... .je cris..je cris à nouveau... jusqu'au moment ou une voix féminine, prononça mon prénom..

- Stephan...ouvre les yeux ... arrêtes de crier mon chéri..ouvre les yeux... viens on va t'asperger le visage...

Lentement j'obeis, elle me prit la main et me conduit vers ma salle de bain. Petit à petit je repris toute ma lucidité, mais mon corps tremblait encore sous l'effet de ce cauchemard dont le seul fait d'y repenser me donnait des frissons. Ses doigts me caressèrent le visage en m'arrangeant mes cheveux qui obstruaient mon front..

- Tu es tellement fragile. Dit elle d'une voix attendrie.

Elle me posa un bisou sur le front, je roulai un peu des yeux mais ne pu nier la chaleur affective qui s'empara de mon âme. Je déglutis un peu, je me sentais encore secouer. Combien de fois ais-je tant rêvé de vivre l'instinct maternel, ce que je croyais qui m'étais interdit ! J'expirai légèrement puis retournai me coucher ; je fermai les yeux en repensant à ce cauchemard. Je n'ai jamais été du genre à croire en la révélation des songes mais et si Ti lapli avait besoin de moi ? Et si il subissait le pire des atrocités sous le bras de fer de Mechanste, sous le joug malfaisant du ghetto. Fallait que j'y retourne, que j'aille les voir. C'était décidé après la fin des examens du premier trimestre, j'irai les voir...

Ma résolution étant officielle, j'arrangeai mon oreiller afin de retrouver le sommeil. Je fermai les yeux, en espérant cette fois que je m'endorme sans que ma nuit ne soit pertuber, au moment sacré ou mes cils s'ecrasèrent sur mes paupières, les pas de Debhra se rapprochèrent et je sentis son poids sur mon lit...

- Je vais dormir avec toi pour m'assurer qu'aucun cauchemard ne vienne nuir ton sommeil. Déclara-t-elle.

Ti varye l'aurait certainement repoussé en cherchant à être borné, malveillant et pervers mais Stephan non, Stephan était peut etre un peu different! Il était peut être temps que je laisse l'entrée libre, que j'arrête de mettre certaines barrières.. M.Debhra méritait bien mieux.

Le sommeil tarda à nous rendre visite, du coup elle m'expliquai des tas de choses sur elle et sa vie ; la mort tragique de son mari et de celle de son fils survenue douze plus tard. Elle continuai de parler de lui au présent un présent sous entendue, ça devait être sa façon à elle de garder son fils chaud dans son coeur. Elle s'était relâché... et les seuls minables mots que j'avais pu prononcé étaient un "désolé... un jour ça ira" qu'elle avait acceuillit en e caressant les cheveux. Et avant qu'on s'endorme tout elles avait ajouter ces douces phrases.

- Maintenant que t'es là... je sais que ça ira !

Et là j'avais souris ; une larme avait ruisselé sur ma joue..oui j'avais une mère... j'en avais une...


*

Temps qui passe...

.Deux mois plus tard.

Le renforcement de mon amitié avec Sory avait augmenté jusqu'au jour où tout à basculé à cause d'Haïs. Son père Sebastian avait été le meilleur ami du feu fils Ludovic de M.Debhra ! Il avait surpris une conversation entre son père et Debhra qui discutait sur moi ; du coup en bavardant avec Sory en cours de Sc mécanique, il à tout balancer imprudemment. Il savait que je sortais de la rue, de quel lieu pitoyable je venais, et là Sory avait sorti un Awch le pauvre ! Cette remarque d'elle m'avait anéanti. Sa pitié avait provoqué ma chute du gratte-ciel que j'essayais durement d'escalader. Je me sentis rabaisser et c'était malheureusement pas un sentiment qui dessinait de joli couleur sur mon visage et
bien que l'aveu d'Haïs à Sory ne sortait pas d'une mauvaise intention, il me rappellait à quel point que leur monde n'était pas le mien. Durant ces deux derniers mois je me suis beaucoup amusé avec eux mais ça devrait s'arrêter là... C'est l'heure de la pluie et de l'orage maintenant...

Mes sentiments pour Sory augmentaient de secondes en secondes et tout les jours elle restait incrustée dans ma tête. Je les étouffais du mieux que je pouvais mais ça me faisait mal tout ça. D'ailleurs souvent quand j'étais chez elle, le regard assujetti de son père me poussait à me minimiser. Mise à part Sudra, j'évitais de leur parler surtout à elle, en cours et sur la cour de récré. Je n'allais plus chez elle pour mes cours de rattrapage et c'était mieux ainsi. Trop de kilomètre séparait nos modes de vie ! Je l'ai même envoyé balader plusieurs fois et je crois qu'à force de se faire rembarer où d'être trempée jusqu'aux os par mes douches froides l'avait fait comprendre que je ne voulais plus rien avoir avec elle ; elle me fait la gueule et c'était tant mieux ainsi...Le nord et le Sud ne s'allie pas...ça moi je l'ai compris...

J'inspirai puis expirai calmement, aujourd'hui j'avais écouté un morceau titré "Regarde moi" d'Antoine ; je l'avais écouté en laissant mon regard valser sur son corps, centré sur elle et j'avais fantasmé sur elle ! Lorsque ses iris devenus assez méprisant à mon égard m'avait surpris en train de lui fixer à l'autre bout du terrain de football de l'école, elle s'était deplacé de mon champs de vision alors que moi je mourrais de honte, parceque matter et fantasmer sur une fille comme elle était irrespectueux, elle ne le savait pas mais j'aurais voulu recevoir une belle gifle venant d'elle..elle me manquait putain..elle me manquait !

À la fin des cours avant que je parte, Haïs m'avait retenu par l'épaule..

- Salut mec j'ai remarqué que tu ne nous parlais plus à Sory et moi, j'en ai fait le tour de la question et je me suis dit que peut être t'avais entendu quand je lui avait dit pour toi... je suis désolé, je voulais pas te causer du tort ; tu nous manque un peu enfin si jamais j'en suis la cause je m'excuse... sincèrement je m'en veux..

- Non c'est rien..c'est ok.

Je lui avait sourit sans vraiment y mettre du mien ! Ce qu'il ne savait pas c'était que le mal était déjà fait ; et c'était son inconscience qui était la cause de la naissance de ces millions de kilomètres que j'avais instauré..et ça sera ainsi jusqu'à la fin de l'année..


.Ti Varye.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant