34

316 76 12
                                    

Stephan

Une semaine plus tard

Nous étions à la veille du festival, toute le monde s'activait à la décoration de la cour.J'étais venu parceque il était obligatoire que chaque étudiant de l'école donne sa participation aux différentes effets spectaculaires.Dans ma classe, Sudra et Jean Mark était responsable des diverses idées pour les effets spéciaux en partenariat avec les techniciens d'installation ; Sory gérait les jeux de sociétés ; son rêve c'était d'être directrice de festival et créer des jeux d'où sa fameuse collection de centaines de mini jouets dans sa chambre que je trouvais très originale. Haïs et moi s'occupions des dessins ; lui et moi avions un talent en commun mais on avait chacun notre style. Lui,il dessinait le vécu haïtien dans sa fantaisie, son surréalisme démontée, sa sensualité et son désordre hallucinant ! sa peinture et ses toiles entraînaient n'importe quel regard à l'intérieur d'une sarabande macabre et burlesque..un peu effrayant mais fascinant alors que moi je plongeais mes admirateurs d'arts dans un vortex légendaire de tout ce qui peut respirer, un mixage de graffitis et de personnages évoluant à travers nos couleurs vives et obscures de notre société au final notre featuring était un succès car elle attisait bien les regards de tous..

Je me sentais utile, pour une fois j'apportais mon aide grâce à ma passion pour le dessin. Je finalisai le chef d'oeuvre en ajoutant certaine correction à travers les contours. Mon travail s'acheva vers quinze heures au moins, mais il était satisfaisant ; doucement je repliai les ustensiles alors qu'Hais ajoutaient les dernières touches à sa peinture ; il était si absorbé et tellement en transe dans son travail que je m'éloignai doucement de lui ! Souvent, il faisait un peu peur quand son regard bleu s'intensifiait et devenait aussi perçant sans sciller..

En revenant de l'atelier d'art plastique, je fis collision à Sory qui transportait des boules de chocolats enveloppés dans du papier en or signé côte d'or. Le tout s'éparpilla sur le sol et c'est comme si c'était mon cœur qui s'était répandu dessus tant nous étions proche, on s'agenouilla simultanément

- Désolé... Bredouillai-je

- Non c'est rien ...c'est moi qui suis trop maladroite..

Nos mains se frolèrent, elle l'ôta hâtivement... je m'efforçai de lui sourire simplement, mais elle avait l'air d'avoir saisi mes messages car aucune lueure de sympathie ne vint illuminer sont joli minois... Elle poursuit son chemin menant au stand à dessert sans se retourner. Je me relevai à mon tour ; Haïs se plaça devant moi..

- Je sais que ce ne sont pas mes affaires mais pourquoi d'un coup tu déteste autant Sory ?

Comme une fusé, je l'interrogeai confus.

- Qui à dit que je l'a détestait ?

- C'est ce que tu laisses voir. Dit-il en haussant ses épaules.

Quelqu'un le héla.

- Je reviens mec !

Il abandonna son pinceau et s'y dirigea sans se faire attendre alors que pendant ce temps, c'était moi que d'un coup je me mettais à détester. Cette distance que j'avais instauré me compliquait ; j'aimerais enfreindre le sud de mes pas pour rejoindre le nord de ses yeux ; mais comment pourrait-elle se contenter d'une version abjecte de moi ; je suis loin d'être ce genre de mecs comme Haïs ou son frère...
Pourtant, savoir qu'elle pense que je la détestais m'était insupportable ; moi qui ne peut même plus me contenter uniquement de regarder ces photos, et à ces moments je remplaçais ce manque par une nouvelle initiative. Je prenais mon cahier et mes couleurs pour la dessiner telle qu'elle était dans mon esprit ; je cherchais à travers chaque traits à me souvenir d'elle et de ses yeux imaginaires mais quand son image devenait réelle et qu'elle se retrouvait à quelques misérable mètres de moi ; tout devenait flou.

Sory Weiner était la fille qui m'avait donné et apprit quelque chose, la première de mon âge ! Dès que je fermais les yeux, tout ce que je vois c'est elle, debout devant moi, elle occupait constamment mon esprit, parfois Je n'arrivais même plus à dormir..toute la journée et toute la nuit, elle me tient réveiller sans arrêt, et le comble j'en ai jamais assez.

J'émis un souffle de désarrois, et en même temps un sourire bête ; elle me manquait et ça ça me rendais fou ! Aller lui parler ? L'appeler ? L'écrire ? J'ignorais quoi faire..
Le reste de la journée se déroula ainsi avec cette unique préoccupation dans la tête ; Lorsque je rentrai chez moi, je pris à nouveau mon cahier et mes crayons en m'y plongeant à fond dans la réalisation de son corps, ses yeux, sa bouche, son nez..ses doigts ,mes écouteurs à fond dans mes tympans, je traçai, dessinai ses courbes timides, effaçai ce que j'ajoutais en trop et passionnément mixai les couleurs selon son look de la journée...Un sourire se dessina sur mes lèvres et d'un mouvement automatique, comme emporté par cette magie érotique et amoureuse qu'elle provoquait au cœur de mes sens, je saisis mon portable, il était déjà minuit ..sa voix raisonna à l'autre bout du combiné..je me mis à trembler ; j'adorais cet effet qu'elle avait sur moi. Je deglutis ma salive en cherchant les mots appropriés. Alors que sa voix electrifia mes sens derrière le combiné.

- Allo...

Je fermai les yeux peut-être que je devrais exprimer mes sentiments, d'un coup les mots devinrent aussi claire que de la vodka dans mon cerveau.. Mais le signal nerveux n'atteignit pas le récepteur d'où mes lèvres, les mots furent bloqués et eurent ce resultat suivant..

Mon cerveau criaient ceci "Désolé,j'ai pris ton cœur,je l'ai volé pour m'y installer sans ton avis ! "

Alors que mes lèvres diffuserent maladroitement ceux-là :

- Salut..tu vas bien ?

- Physiquement oui et toi ? Repondit-elle lestement

........Je voudrais te parfumé de mon odeur, te baladé,de poser mon regard dans ton reflet..

- Pareil...Quoi de neuf ?

- Rien et de ton côté..? Me demanda-t-elle

...Tu as tout ce que j'aime mais je ne peux pas te le dire...

- Pareil... Martela mes cordes vocales.

- Cool.

......C'est plus fort que moi et du coup je dois le cacher, donc je te mens..je me sens comme pris au piège par mes sentiments ; quand je te vois je ne sais même plus sur quelle pied danser .....

- Cool...

- Ok..cool... Répondis-t-elle.

...Ne vois tu pas que j'ai la voix qui tremble, je fais l'acteur..je fais semblant..je me dévoilerai mais si je le fais il faudra que tu sois patiente avec moi..personne ne m'a enseigné l'amour, je suis comme un bébé en apprentissage... je veux te suivre... je veux y croire mais je ne peux rien te dire !

- Bon ben bonne nuit... Reprit-elle après les quelques secondes de silence .

- Sory... attend !

...Dis ça te dis de m'apprendre à aimer ? Chuchotais la petite voix

- Ça te dis de m'accorder quelques minutes..

- Bien sûr...

J'inspirai profondément..rien ne sortait de ma bouche comme moi je l'ai voulu. Peut être qu'il faudrait tout simplement que je commence par le commencement...





.Ti Varye.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant