6

475 76 32
                                    

Debhra Akimi

Quelques minutes plus tôt

Je pris congé de ma meilleure amie en lui faisant la bise. Je sortis du resto chic ' La Cave à Cigare' puis laisser mes pas errer jusqu'à ma voiture en laissant échapper un soupir qui disait long sur certains périples de ma vie ! Je fis jouer en rétro une mélodie, que mon défunt mari et moi adorions écouter ; un morceau de Zazie tendance lors de notre folle jeunesse des années 90 ! La sonnerie de mon portable interrompit cette douce nostalgie, c'était Véronique, je décrochai à l'aide de mes écouteurs sans fil.

-  Tu es déjà rentrée ? Me sonda Véro au bout du combiné

-  Véronique, on vient juste de se quitter il n'y a pas cinq minutes et la tu me demandes si je suis déjà rentrée ?

- Tant mieux alors, devine qui je viens de voir ? Continua-t-elle enthousiaste

- Dis moi..

- Alysson ..

Mon cœur fit un bon dans ma poitrine

- Quel..quel Alysson ? Demandai-je sereinement

- Tu sais le meilleur ami de Dany TerSegen ! Il était présent à l'exposition de Moana, il t'avait même fait des avances auxquelles tu n'avais pas répondues..

Je traversai le carrefour encore sous le coup de l'émotion... Je me souvenais très bien de lui, et il avait quand même eut la délicatesse de me raccompagner jusqu'à ma voiture. Un peu perdu dans mes pensées, je ne me rendis pas compte du piéton qui se trouvait déjà entre la chaussée et mon véhicule, je freinai d'un bruit sec, mais il était trop tard ; ma victime était déjà étalé sur le sol ! À cette heure tardive, sa bande d'amis n'eut aucun autre choix de s'enfuir chacun de leur côté, sans se soucier de son destin. Je mis longtemps à hésité sur quelle décision prendre, il était vingt-deux heures et petit à petit les riverains se recalaient en évoquant des commentaires ou même des injures à mon égard. Je descendis de ma Tucson pour aller vérifier l'état du corps inanimé ; et là le jeune garçon que je vis permit à des sentiments refoulés depuis seize ans d'emprisonner mon âme encore en réparation. Quelques secondes s'écroulèrent sans que je ne puisse réagir correctement, un policier s'avança vers moi, il puait des aisselles et son haleine pestait un mélange de friture et de bierre Prestige.

- Madan'm sa wap fè...wap kitel atè a, oubyen wap lagel nan on lopital kelkonk ? M'interrogea un policier [ Madame qu'allez-vous faire? vous comptez lui laisser par terre, ou l'envoyer à un hôpital quelconque? ]

Les quelques piétons curieux qui avaient déjà encerclés la scène ne se gardèrent pas d'influencer ma décision...

- Vye ti vagabond sa yo e konsa yo ye ! Kounyan ou gen pou wè li tou sou ...tèt yo anlè,yo pap gad kote yap mete pye yo ! Commentèrent-ils [ Ces petit vagabonds sont ainsi, ils ne regardent jamais ou ils vont]

- Li pap okipel non ...lap annik lagel nan on vye lopital epi se fini ...moun anwo sa yo ...se vit monte yo ye ! Ajoutaient d'autres en me lorgnant. [Elle ne va rien faire pour lui, elle va l'avandonner comme un chiens errant ces gens de la haute société n'ont rien à faire de nous ]

Sans réfléchir une seconde de plus, je demandai au policier de m'aider à le porter jusqu'à ma voiture. À l'aide d'un volontaire, ils y arrivèrent sans difficulté. Je les remerciai en refilant à chacun d'eux, un billet de mille gourdes ! Ce qui me valut un sourir lèche-botte de la part de l'agent de police qui me proposa de me suivre jusqu'à l'hôpital car selon lui, des regards "malveillants" n'hésiteront pas à me braquer sans condition.

- C'est très gentil de votre part mais je vais faire un autre parcours...

- Et bien automatiquement que c'est encore à Petion-Ville pas de problème .... Insista-t-il

Je lui gratifiai mon sourir en priant le ciel que ce petit bonhomme s'en sorte sans aucune égratignure. J'arrivai à l'hôpital où Karen l'une de mes meilleures amies avait sa fille qui y travaillait; je me garrai sans difficulté et là mon chemin et celui du représentant de la protection prit fin. Je rentrai en accourant vers la réceptionniste qui me reconnut immédiatement. Il ne fallut que quelques secondes pour que des infirmièrs reviennent avec le jeune garçon toujours dans le coma. Rapidement, ils le transportèrent jusqu'aux urgences ; je m'assis à la salle d'attente en stressant un peu, je vérifiai mon portable et un petit 'oh' de surprise s'échappa de mes lèvres, ce n'est qu'a ce moment, que je me rappelai de Véronique ! Je recomponsai son numéro en inspirant bruyamment.

- Tout vas bien ? Fit-elle en décrochant

- Pas tout à fait, figure toi que je viens de frapper un jeune garçon avec ma voiture... on à dû lui transporter aux urgences !

- Oh mon Dieu ! Rassure moi qu'il n'y a rien de grave...

- Non t'inquiète mais ...

Ma phrase fut coupée par la venue de la fille de Karen. Célia, elle était médecin à temps plein ici et était considérée comme une candidate potentielle pour être nommée médecin générale d'ici quelques années. Elle me fit la bise en me prenant dans ses bras, une marque d'affection qui expliquait à quelle point elle tenait à moi. Je m'excusai auprès de Véronique en lui promettant qu'elle aura de plus ample explications plus tard.

- Comment vas t-il ? Il n'a rien de casser ? M'empressai-je de lui demander

Sans le vouloir, je m'inquiétais pour ce jeune inconnu.

- Il à surgit de nulle part sur la route, j'étais au téléphone et puis... Expliquai-je à Célia.

- Ne t'inquiète pas Debhra, il va bien... du moins il n'a eut aucune séquelle grave parcontre il s'est fracturé la jambe et le port d'un plâtre et d'une bequille lui sera recommandée mais je me demande s'il aura les moyens de subvenir à..

- Je me chargerai de tout..

Elle écarquilla les yeux..

- Tu es sûre de toi Debhra ,on a retrouvé une forte dose d'ectasye dans son sang..je lui ai procuré les soins nécessaires mais ...je ne crois pas qu'il soit un gentil garçon,vu ses vêtements, il est mal soigné...je crois que c'est enfin tu sais Debhra... un délinquant...et que...

Je l'intorrompis de manière déterminer.

- Peu importe ce qu'il est... c'est moi qui lui ai renversé,je vais payer les soins nécessaires et si personne ne le récupère d'ici soixante-douze heures, il sera en convalescence chez moi..

Elle ne partageait pas mon idée, mais tout de même la respectait... Elle me fixa un long moment comme s'il avait comprit mes intentions. Je détournai le regard, elle avait comprit que je n'étais pas prête d'en parler...

.48 heures plus tard.

Ti varye

Je me retrouve encore dans la discothèque puante, je me suis vidé les couilles totalement à l'intérieur de ses jambes pleines de sueurs ; cette fois je m'étais tapé deux putes de vingt-cinq ans et enculé une de trente. Je vois encore Leonie me refiler les ecstasies en me jurant que c'était la dernière fois qu'elle m'en fournissait, J'haussai mes épaules en descendant les escaliers où des couples de lesbiennes se donnaient sans gêne aux plaisirs charnels, ou des hétérosexuels sans doute trop agressifs pour se trouver une pièce ! Je sortis et l'air me procura un bien fou, j'avais la tête dans les nuages, je planais ; si bien que les feux d'une voiture me foncèrent dessus, et d'un coup je refais encore ce rêve étrange qui me hante depuis quelques temps, celui ou une femme se penche vers moi, elle me souffle quelque chose que j'ai du mal à cerner, à chaque fois que je me réveillais, je me retrouvais encore dans la cité, mais cette fois-ci lorsque j'ouvris les yeux, j'étais dans un lit. Un lit d'hôpital...

.Ti Varye.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant