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Ti varye

Trois semaines plus tard

L'utilisation de ma béquille n'était presque plus nécessaire. Par contre ma "Gardienne" exigeait au moins que j'utilise l'une d'entre elle, vu que je ne pouvais pas vraiment m'appuyer sur ma jambe fracturée sans grimacer de douleur ! Mes jours de convalescence étaient presque épuisés, et d'ici peu de temps je pourrai retournai dans ma jungle sans foi, ni loi. Je saisis le vieil engin me servant de portable, puis rallumai le bouton de démarrage. Depuis trois semaines, qu'on m'avait remis mon portable, les notifications provenant des multiples groupes WhatsApp étaient à la une sur mon écran, mais aucune d'entre elles ne me concernaient. Pas une fois quelqu'un s'est préoccupé du où j'étais, du comment j'allais, du si j'étais en vie ou enterré..Je soupirai et activai un rap titré "titré "Viré won" de Kanis...parfois j'oubliais souvent les paroles en restant "focus" sur le rythme de la mélodie...

Mme Debhra rentra dans la chambre et s'approcha doucement du lit en arrangeant soigneusement mes couvertures. Je la scrutai longuement en me demandant si sa patience n'était pas un don du diable. Depuis la jeune fille aux cheveux frisés que je n'avais plus du tout revu, jamais je ne m'étais replié. J'étais vulgaire, obscène, insolent et même capricieux, je m'étais même permis une fois de la matter ouvertement, et à chaque fois qu'elle se rapprochait de moi soit pour m'arranger un oreiller quelconque, je ne me gênais pas d'user de gestes déplacés qui me coûtaient des sermons digne d'un "Coupé lui la tête". À ce niveau là, n'importe qui m'aurait illico jeté à la porte. Mais elle, elle se contentait de me remonter sévèrement les bretelles et rien d'autre. Quand j'y pense, qui laisserait un délinquant tel que moi vivre sur son toit en toute confiance ? Qui ? J'ignorais si sa bonté envers moi était inconditionnelle, ou si elle voulait se racheté au près du très haut pour une faute commise au cours de ses dernières années. M'attarder la dessus m'intéressait peu, d'ailleurs ce n'était pas mon problème...

Quelques jours plus tard...

Mon pied s'était complètement rétablit et l'idée de pouvoir squatter la rue de mon plein gré m'arrangeait en quelques sorte. Je pris une douche, m'arrosai d'une bonne dose de parfum puis enfilai encore et encore mes fringues que j'avais passé pour la première fois à la machine lavé. Ils étaient maintenant tout propre et blasé. Je remis de l'ordre partout dans la chambre sans laisser de trace en déposant mes béquilles sur le lit. Je descendis jusqu'au grand salon où elle était assise en sirotant son café, je l'interpellai vaguement.

- Hey..Male oui.. [ he, je me casse]

Elle fut un peu surprise mais ne put le dissimuler. Elle déposa sa tasse puis s'avança vers moi .

- Quoi... tu...tu ..t'en vas juste ainsi ?

- Ou te vle'm baw on bagay en retou ? Répondis-je condescendant [ Vous-vouliez que je vous offre quelques choses en retour ? ]

Elle eut un petit air choqué

- Allons ne commence pas ! Ce que je veux dire c'est que tu pourrais rester pour reprendre des formes, ton pied vient tout juste d'être rétabli ! Continua-t-elle

- .....

Elle eut un air exaspéré puis saisis les clés de sa voiture.

- Bon ok, Écoute..je vais t'accompagner.

-Tchiips Madan'm annik ban'm kob machin nan poum fout al lakay mwen. [Madame donnez-moi de quoi payez le transport public pour que je déguerpisse de votre foutu interieur]

Elle s'estompa un moment, me fixa puis declara fièrement en haussant légèrement son épaule droite

- Je n'en ai pas !

.Ti Varye.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant