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Sory

Le vent soufflait en faisant flotter les rideaux, ce qui me procurait un bien fou, à l'autre bout du combiné..il soupira un moment puis se lança...

- J'ai mangé des coups bas, j'ai été martyrisé par le vent humiliant de la vie, j'ai lu la pitié, le dégoût dans les regards devisageant de tout ceux que je croisais sur ma route, j'ai mal à la vie, la cité d'où je viens ça pu la merde, n'importe qu'elle mangole est content d'être un chaud de la street, parcequ'au moins il se sent qu'il exister car si tu veux qu'on t'entendent,il te faut du fric, les vrais puissants eux nous terrorisent par leurs armes à grande amplitude !

Je sentis qu'il faisait un effort surdimensionné pour s'exprimer.

- Sage comme des orages, ils tuent des rêves et nous prend nos vœux, j'ai vu plus de mort qu'une pompe funèbre.
De là ou je viens, tout le monde s'en fout que tu saches te défendre ; faut dormir un œil endormi et l'autre ouvert en prenant au serieux les menaces de nos amis, aujourd'hui ils te sourient,demain ils te foutent une balle ; le bruit des cartouches est une autre mélodie quotidiennne... et malgré tout ça...c'est vrai que physiquement je suis toujours debout ; mais au fond je suis complètement parano.....

- Mais... Je...

- Laisse moi continuer stp... Toi tu vois les choses en couleurs alors que moi j'vois les choses en tout noir... je pense au jour le jour que je ne suis pas digne de toi..de ton amitié et ce serait peut être mieux que tu l'offre à un autre tout ça parce que j'crois qu'j'suis mauvais ..

Il marqua une courte pose...puis reprit d'un ton posé mais tremblant

- Aujourd'hui grâce à Debhra, je suis bercé par les lumières du bon côté de la vie ,souvent à mon tour je cogite sur ma vie en me demandant si vraiment je suis loin de cette cité, à tout bout de champs je pense que je pourrais me réveiller et me retrouver là-bas..

-Je suis désolé...je ne savais pas que..tu

- Moi je suis du genre si tu me regardes dans les yeux, quand tu me serres la main, faut faire pareil avec mon pote parceque peut-être il mérite plus ton respect que moi, ou peu importe qu'il soit riche ou pas, qu'il soit misérable ou pas ! Alors que toi jamais tu ne tiendrais jamais la main des gars comme moi, et bien sûr je ne te juge pas... mais tout ça me rappelle nos différences...c'est pourquoi que j'ai mis autant de distance..

J'avais pris le soin d'écouter attentivement chaque mots de ses aveux douloureux. Inconsciemment, je lui avais fais du mal... Dans mon cerveau, mes mots étaient parfaitement placés par ordre méthodologique, il ne me restait plus qu'a ouvrir la bouche pour qu'ils traversent mes lèvres mais à la dernière secondes, ils furent bloqués dans ma gorge, ce que mon cerveau ordonnait n'était pas ce que mes cordes vocales diffusaient à l'autre bout du fil et incapable de répéter ce que me dictait ma conscience... ça se passait ainsi au fond de moi..

...Et moi je pense au temps qui passe à converser à toi ..alors que toi en me parlant tu revis tes nuits, la lune, le feu, les balles, la mort, l'orage, l'amertune, la peur et la haine... que t'a connu dans les rues sombres de ta cité..

Alors que ma voix résonnait ceci au bout du combiné

- Je te comprends parfaitement... Stephan..et je suis désolé..

- Non c'est moi qui le suis... Je t'ai collé une étiquette par peur que tu m'humilies...tu...tu... enfin je m'excuse sincèrement Putain...

.....J'aimerais baisser tes yeux douteux et chasser cette nostalgie qui te ronge
Relever ta tête, en te disant sois courageux À deux, on est plus forts que tout ça.......

- Et si dans ta tête on effaçait tout ça mes fautes, ta rage.on continuerait à nous parler et on se rejoindrais à la sonnerie crier l'espoir, les bons moments, la nostalgie. Proposai-je bêtement.

- Ouais ça me plairait..

...Embrasser la solitude ,avec toi seulement, Paradoxe et plénitude doucement avec toi, Parcourir la ville ,dans la nuit, le vent ,sous la pluie, Allongés, immobiles, goûter à tes lèvres ! Combattre le temps, Grimper, courir, fuir partout avec toi, sauter, danser, pleurer et rire... fuir le mal et l'ennui juste un instant ..juste toi et moi....

Je me mordillai la lèvre, apparement vidéo club savait ce que je ressentais, il n'y avait que leurs paroles de chansons qui me trotinnait la tête. Les mots que je voudrais qui sortent restèrent coincés au fond de mon gosier et je déballais que des trucs débiles..

- Et surtout n'aies pas peur de m'en parler ..de te vider..je veux tout connaître ton passé et ton présent ..tu comptes pour moi Stephan. Mélodia ma voix sincèrement

- Ah oui ?

- Oui..

- Tu veux savoir quoi sur moi ? Me demanda-t-il.

Mon coeur bâttait la chamade.

- Euh eben je ne veux pas te poser des questions qui pourraient te rendre mal à l'aise. Dis-je gênée

- Tranquille ! Vas-y..

....Est-ce que je te plais ... ? Criais cette question la dans ma tête, mon coeur, mes lèvres mais traverssa ceci.

- T'as déjà tenu une arme ?

Quelle question bête. Argumenta ma conscience

- Oui... mais juste comme porteur.. quands ils s'affrontent entre eux, il en faut pour pratiquer l'échange si jamais celui dont il s'en sert n'aurait plus de munition... fallait être là pour changer l'arme.

...Quand les gens te lassent,et que ces images te reviennent à l'esprit ; je sais que tout devient gris,je voudrais à ce moment sécher ces larmes invisibles qui te tracassent...

- Ta copine, elle à vécu tout ça elle aussi ?

- Non je ...elle n'a pas été élevé dans la cité..ça ne fait que quatre mois qu'on sort ensemble...

Ça faisait mal d'accepter qu'il avait une copine..

- Ah je vois..donc avant tu euh...

- baisais ? Pourquoi t'as du mal à le dire. M'interrogea-t-il

- Désolé...je ne suis pas trop à mon aise pour parler de ça. Dis-je honteuse

- T'es encore un ange ? Demanda-t-il

- Bah oui.... et toi je suppose que t'en à baise une ou...

- Des tonnes ...certaines avaient mon âge,d'autre pas, des ados, des femmes mûres,des immondices...tu vois Sory nos mondes sont trop différents..

Je roulai un peu des yeux...

...Et alors...ne vois tu pas que je ne fais que du cinéma ,je me fous que tu sois de la rue, de la ville, de la campagne ou des eaux...Pourquoi tu ne fais pas silence sur cette difference dont j'oublie constemment l'existence...Je veux que tu me devines, que tu meure de moi... viens dans ma tête ...je veux être ton paradis quand l'enfer est à tes trousses... chaque fois je suis seule c'est à toi que je pense ; j'y pense en boucle et je te veux... Regarde moi en oubliant le langage commun.. Aurais-je voulu lui dire, mais ne fusa que ces quatre petits mots.

- Ça me dérange pas...

-T'es sûr ?

- Oui. Affirmai-je librement

- Cool...amis alors ?

Je brûle tellement d'envie que tu me regarde et que tu m'embrasses..

- Oui amis. Repondis-je

Il expira profondément.

- Je ne veux pas te retenir plus longtemps..il est deux heures du mat... et ça se fait pas alors.. bonne nuit...je ...on se voit au festival de l'école.

- Oui...bonne nuit Stephan !

...je t'aime.... Souffla mon coeur

Je raccrochai et doucement me laisser emporter par les mélodies que diffusaient mon haut-parleur en souriant..Il ne me manquait qu'un baiser Stéphanois...











.Ti Varye.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant