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Stephan

Des minutes plus tôt

Il insista d'avantage...

- Ti varye man ..kom ou pa vle vin pran yo ...map voye yo ba ou. [ Ti Varye mec, comme toi tu ne veux pas venir, je te les apportes!!]

- Yo non Ti Lapli... tanpri bay vag man..an ale... vini non. [ Non Ti Lapli man, je t'en prie laisse tomber et viens ]

- Non..fom fin pran... [Non faut que je les prennes mec ]

- Ti lapli men ...bay vag m diw !! Non!Lui suppliai-je [Ti Lapli man je t'ai dit de laissé tomber ! Reviens te mettre à l'abris !!]

Les tires redoublèrent, je me cambrai à nouveau près de ma cachette... Je sortis mon tel de ma poche et remarquai les nouveaux appels en absence de Debhra. Elle était ma seule issue ; je recomposai son numéro, elle décrocha l'air paniqué, à peine que je m'apprêtais à prononcer les mots qu'il fallait, le son d'une bastos perça mes tympans en un clic, je laissai glisser le portable dans ma poche puis me mis en reptation en sortant de mon abris. Brusquement, mon regard s'effara à la vision du corps de Ti lapli étalé au sol ! Ma voix fendu l'air...

- Ti lapli nonnnnnnnn...

Ce coup de cartouche que j'avais entendu lui était destiné ! Je me précipitai sur son corps en le suppliant silencieusement de revenir à la vie. Une chaleur suffocante eut raison de moi, mes larmes coulaient et ma détresse tranchait vivement chaque souvenirs qui repassaient en long métrage... Mes doigts tachetés de son sang, je pleurais sa mort... je n'ai même pas pu lui venir en aide... j'aurais du insister d'avantage pour qu'il abandonne les armes de Mechanste. La rage me monta, je me mis à tirer son corps léthal parmi les autres morts... j'étais affaiblis et je déployais un effort surhumain pour traîner son corps devenu raide...

- Allez putain...

Je le mis sur mon dos mais quelqu'un me tira par l'épaule. Effarouché, je me retournai par sursaut et fis face à un homme totalement cagoulé ! Je reculai d'un pas.

- kite kó a..ou paka fè anyen pou li ankó... [Laisse son corps, tu ne peux rien pour lui]

- M paka kite kol pou kochon manjel..fom anterel. M'epounnai-je. [ Je ne peux pas laisser son corp comme reste pour porc !! Faut que je l'enterre!! ]

- Kite kó a mwen diw tonnè! Pase nan twou koridó yo niggae... m'ap kouvriw... file pa vire gad deyè, fè sam pat gen kouraj fé a... pa jan'm tounen ankó ! [ Laisse son corps je t'ai dis merde!! Passe dans les corridors, je te couvre, ne regarde pas en arrière, fais ce que je n'ai pas eu le courage de faire et ne retourne plus jamais ici !!]

Sa voix me ramena sur terre, je reconnu le timbre de voix de Ti Richès, je l'observai un instant et si lui aussi il y passait? Il me bouscula pour m'encourager à quitter les lieux.

- ALE M DIW !! [ Va t'en je t'ai dit !!]

Avec regret je me ressaisis en abandonnant celui qui m'as toujours conseillé, et surtout le corps sans vie de celui qui à été mon meilleur allié. Je pris mes jambes à mon coup en traverssant les centaines de corps touchés pendant leur sommeil sans me retourner. Je descendis les marches par dix où quinze même, regimber les maisons en tôles criblés de balle m'importait guerre ! Malheureusement, je heurtai une vieille motocyclette et tombai à la renverse, ce bruit sourd attira l'attention des jeunes que j'avais croisé à l'entrée de la cité des heures plus tôt,qui eux armes à la main, semblaient être des espions de l'autre clan ! Dissimulé près des murs, ils semblaient jouer le rôle de sentinelles, l'un d'entre eux n'hésita pas à braquer son arme sur moi...

.Ti Varye.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant