Chapitre 3: Hansi et sa découverte

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Lorsque je vis le caporal, je me levai prestement.

"Caporal, je ne suis pas arrivée à ouvrir cette porte, et vu que je ne devais pas me faire voir avec votre veste, je-...

- Je vois, je vois."

Il sortit les clefs et ouvrit la porte. Il me fit signe d'entrer. Je vins déposer la veste tandis qu'il me dépassait pour chercher quelque chose dans le tiroir de son bureau. Il en sortit un petit trousseau de clefs qu'il me jeta, je réussis à l'attraper en vol.

"C'est le double de la plupart de mes clefs.

- Je ne comprends pas, pourquoi?

- Cela ne se reproduira plus.

- Mais pourquoi moi?

- Je devais les filer à quelqu'un, de toute façon.

- Ah, c'est... C'est par hasard?

- Oui."

Je ne savais pas pourquoi, mais entendre cela me faisait un peu mal au cœur.

"Je devais les filer à quelqu'un à qui je faisais suffisamment confiance, il était donc évident qu'elles ne pouvaient revenir à Quat'yeux qui a clairement une case de travers."

Me dit-il lorsque je m'apprêtais à sortir du bureau. Je me retournai vers lui et ne pu m'empêcher de lui sourire. Il me faisait un peu confiance. C'était peu, pourtant... Je m'en sentais heureuse.

"D'accord!"

Puis je sortis en trottinant.

~

Je suis resté un moment sans bouger, le sourire de Petra encore incrusté devant mes yeux. Le bureau s'était éclairé soudainement, comme si les nuages étaient partis et que le soleil avait illuminé la petite pièce aux murs de pierres. C'était... Étrange. Et déroutant.

"Levi, Levi!"

S'exclama Hansi, un sourire ravi jusqu'aux oreilles. Ses cheveux étaient encore plus en pétard que d'habitude.

"Putain, combien de fois t'ai-je dit de toquer, avant d'entrer?

- Oh ça va, hein? Ce n'est pas comme si t'étais avec une fille, non plus."

Bougonna Hansi, secouant d'un revers de la main mes reproches.

"Que veux-tu?"

Répondis-je, agacé par le comportement toujours bien trop familier d'Hansi.

"Tu vas me féliciter!"

Déclara Hansi, les bras levés. J'attendis d'en savoir plus, les bras croisés. Hansi s'avança et posa ses mains sur le bureau.

"Il faut que je te félicite!

-  Hein?

- C'est grâce à toi que le miracle est arrivé!

- Mais de quoi tu causes?

- Les expériences!"

Hansi sautilla sur place en applaudissant.

"Qu'ont-elles?

- Hihihi!"

Quat'yeux sauta au-dessus du bureau, m'attrapa les mains et planta son visage à quelques centimètres du mien. Petra passa devant, les bras chargés d'une caisse de sacs de poudre brune.

"Hansi, je vous amène votre..... Caisse."

Elle s'arrêta devant le bureau. Elle nous regarda tour à tour, Hansi et moi. Elle pencha tendrement la tête sur le côté et sourit. Elle posa la caisse par terre. Malgré son sourire, ses mains tremblaient.

"Désolée de vous déranger."

Chuchota-t-elle avant de refermer la porte silencieusement. Merde. Qu'avait-elle cru? Elle allait croire n'importe quoi. Je me défis rapidement de la prise d'Hansi.

"Tch, t'es-..."

Je voulus mettre une tarte à la personne qui se tenait devant moi avec un sourire patibulaire, mais je partis avant de terminer ma phrase. Petra avait déposé la caisse dans le couloir et avait disparu. Je parcourus le couloir à sa recherche. J'étais con, pourquoi voulais-je la rattraper? Au fond, on s'en fichait, non? Elle pouvait bien croire ce qu'elle croyait, mais... Quelque chose me dérangeait. Sans savoir pourquoi, je ne voulais pas qu'elle se fasse de fausses idées. C'était absurde. J'étais absurde. Je m'arrêtai dans le couloir du deuxième étage. Où pouvait-elle être? Je regardai par la fenêtre, agacé. Dans le jardin, le morveux commençait à ramasser des feuilles mortes. Pour pouvoir être avec Petra, il avait décidé de tout faire dans la journée, et alors? Pourquoi voulait-il absolument passer du temps avec elle? C'était agaçant. Elle sortit du château elle aussi, un autre balai à la main. Ils se parlèrent un court instant, je n'arrivais pas à entendre de quoi, mais ils souriaient. Ils commencèrent à balayer tous les deux. De temps en temps, ils reculaient l'un vers l'autre et se donnaient des coups de coude, provoquant d'étranges fous rires à observer. Elle ne riait jamais autant, avec moi. Elle paraissait très proche de ce morveux.

Et si y avait-il un espoir? (Romance Rivetra)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant