Chapitre 37: Le bonnet

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Il cachait quelque chose dans son dos d'une main et boitait en marchant avec une seule béquille.

"Sois raisonnable, Levi, tu vas retomber... Où l'as tu mise, cette fois?"

Lui demandai-je, fatiguée. Il s'approcha, posant sa béquille contre le mur. Je levai les yeux au ciel.

"Tu n'écoutes jamais rien, n'est-ce pas?"

Il ne répondait toujours pas. Il tendit les bras et m'enfonça un épais tissus de laine violette sur la tête.

"Hey! Qu'est-ce que-...

- Cela s'appelle un bonnet. Tu le mets lorsque tu sors et qu'il fait froid.

- Et comme cela mes oreilles ne tomberont pas, est-ce cela?

- C'était un vieux cadeau que l'on m'avait fait il y a plusieurs années, alors t'en prends soin et tu ne l'abîmes pas.

- De qui?

- De ma sœur. Isabel."

C'était sa sœur? Je posai les main sur la laine. Elle était chaude, douce. Et il avait un gros pompon au-dessus.

"Elle t'a offert cela?"

Je ne pu m'empêcher de sourire, imaginant le caporal avec un tel habit sur la tête. Il hocha la tête.

"Et... Vous l'avez porté?"

Il secoua la tête.

"Trop précieux."

Il partit, me laissant seule accompagnée de mes questions. C'était trop précieux pour qu'il le porte, pourtant il me l'offrait, comme cela? C'était impressionnant. Il tenait beaucoup à moi, alors. J'en étais très touchée. Et maintenant je savais qui était Isabel. Je ne savais pas qu'il avait une sœur. Elle était probablement décédée, comme tous ceux que Levi avait connus mais dont il ne parlait jamais. Et je savais à présent qu'il avait eu une sœur. Moi seule le savais. J'étais donc un peu privilégiée aux yeux de mon caporal, et ce n'était pas pour me déplaire. La nuit commençait à tomber. Je partis vite ranger ce bonnet dans ma chambre. Je jetai un coup d'œil au salon. Ah, ma sacoche. Je n'avais pas pensé à la remonter. Je la soulevai, mais la lettre de mon père en glissa. Pourtant je l'avais rangée tout au fond de mon sac la dernière fois, j'en étais certaine. Bon, j'avais dû me tromper. Tellement de choses s'étaient passées depuis que je l'avais écrite. Je remontai dans ma chambre, enfouissant ma sacoche dans un coin et mon bonnet dans ma penderie, avec mon manteau blanc et mon écharpe noire, laissant la longue robe blanche dans sa boîte au pied de la toute petite pièce. Je serai plus colorée, avec ce bonnet. Il était un peu grand, mais très confortable. Je redescendis, croisant Eren dans les escaliers.

"Oh, Eren! Tu montes?

- Je voulais te parler."

Il avait l'air très sérieux. Je hochai la tête et le suivis en bas.

Et si y avait-il un espoir? (Romance Rivetra)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant