Et si y avait-il un espoir? (Romance Rivetra)

Chapitre 15: L'espoir tant attendu

Elle réussit à reprendre son calme petit à petit. La façon dont ses nerfs avaient craqué était totalement normale. J'aurais pu aussi agir comme cela. Elle respirait lentement pour reprendre son souffle. Elle était de temps secouée de restes de ses sanglots.

"Excusez-moi caporal, je n'aurais pas dû réagir autant, c'était puéril..."

Je haussai les épaules pour lui montrer qu'au fond, je m'en fichais si, de temps en temps, cette personne-là avait un comportement autre que celui d'une subalterne. Parce que c'était elle. Après, avec quelqu'un d'autre, je n'aurais pas supporté, c'était sûr. Mais, avec elle... C'était différent. Elle me sourit et le soleil inonda la chambre, une fois de plus. Ahhh... Ce qu'elle pouvait être agaçante. Elle tourna la tête, les sourcils froncés un instant.

"Ah!"

Elle sembla se rendre compte de quelque chose, mais se tut rapidement. Elle rougit une fois de plus.

"Qu'y a-t-il?"

Demandai-je. Elle me regarda, les yeux écarquillés, puis sourit, crispée.

"Rien... Absolument rien du tout. "

Tenta-t-elle de me rassurer. Je haussai un sourcils.

"J'ai soif."

Dit-elle soudainement. Je me relevai.

"Une tisane, cela te va?"

Lui demandai-je. Elle hocha la tête.

"Je te l'amène, je vais en prendre aussi."

Rajoutai-je en quittant la chambre. Je fis quelques pas avant de l'entendre me rejoindre.

"Je vais y aller avec vous, sinon cela va paraître trop... Bref."

Nous descendîmes dans la cuisine en silence. Nous passâmes devant le salon où Erd et Gunther étaient encore en train de discuter dans le salon, mais ils ne nous entendirent pas passer. Une partie de moi ne voulait pas qu'ils viennent nous parler. Je fis chauffer de l'eau, puis nous buvâmes nos tisanes, adossés au plan de travail, en silence. Le seul bruit que j'entendis fut Erd et Gunther qui montaient se coucher. Une fois terminée, Petra posa sa tasse dans l'évier.

"Je ferai la vaisselle, tu peux y aller."

Et me sourit et me glissa un discret remerciement avant de me souhaiter la bonne nuit. Elle passa devant moi et sortait. Je la voyais s'éloigner lentement. J'étais con, pourquoi avais-je dit cela? Je voulais qu'on passe plus de temps, même sans parler, juste un peu plus de temps à voir son sourire et sentir son doux parfum. Il fallait que je dise quelque chose, sinon elle allait s'en aller. Lorsque j'ouvris la bouche pour improviser, elle se retourna brutalement en se grattant la joue du bout du doigt.

"Euh... En fait... Je ne pense pas réussir à dormir tout de suite..."

M'avoua-t-elle, gênée. Merci. Qu'importe ce qui l'avait faite se retourner, merci. Merci, Petra. Je voulus soupirer de soulagement, mais ne laissai rien paraître. En tout cas c'était ce que je pensais.

"Vous allez bien?"

Me demanda-t-elle en penchant la tête sur le côté.

"Oui."

Mentis-je. Elle dû s'en douter mais haussa les épaules et s'adossa de nouveau au plan de travail, juste à côté de moi.

"Je pense que j'ai encore du mal à y croire..."

Rit-elle doucement, étirant ses lèvres roses lentement. Je me demandais si elles étaient aussi douces qu'elle le paraissaient...

"Que ferez-vous?"

Hein? Elle me regardait, semblant attendre une réponse à la question qu'elle venait de me poser. Merde... Je n'avais rien écouté du tout.

"Ce que je ferai?

- Oui, si nous réussissons à exterminer les titans, que ferez-vous?"

Je restai un moment interdit. Je n'y avais jamais pensé. Mais, maintenant, je pouvais y penser, c'était vrai.

"Je n'en ai aucune idée, moi, en tout cas!"

S'exclama-t-elle, ravie. Et elle souriait, encore. Elle passait décidément son temps à sourire. Ce n'était peut-être pas si mal que le pensais, c'était juste... Assez frustrant.

"Je vous verrai bien en boulanger!"

Rit-elle. C'était une plaisanterie, évidemment. Je lui jetai un coup en haussant un sourcil. Avait-elle été sérieuse?

"Pffff..."

Elle pouffa devant mon incompréhension.

"Je sais bien que vous ne quitteriez jamais le bataillon. C'est toute votre vie."

Autant, moi, je ne comprenais pas, autant, elle, semblait avoir tout compris. Elle rit encore. Ce rire résonna un instant dans la cuisine. Nous discutèrent encore sur ce que feraient nos camarades lorsque tout serait terminé. Hansi deviendrait chimiste. Erwin deviendrait professeur. Erd serait homme au foyer. Gunther serait photographe. Auruo serait un homme politique, avait plaisanté Petra. Mike serait un créateur de parfums hors pair. Cela continua jusqu'au lever du soleil.

"Oh, regardez, caporal!"

Dit-elle en trottinant vers la fenêtre.

"Il n'y a pas de neige, mais pourtant on a l'impression que tout est blanc."

En effet, le ciel était recouvert de nuages blancs mais restait très lumineux. Cela ressemblait un grand coussin de coton. Je regardais par dessus l'épaule de Petra. Elle sentait... La réséda. Je connaissais, je m'étais déjà promené dans la forêt proche du château, j'en avais trouvé.

"Ouhlàlà, mais les autres vont se poser des questions, s'ils nous voient ensemble! Désolée caporal, je vais aller me changer. Et c'est promis, je n'en parlerais à personne."

Elle me fit un clin d'œil et je la vis s'éloigner à grands pas.