Et si y avait-il un espoir? (Romance Rivetra)

Chapitre 28: Parfaitement salé

J'avais demandé à Erwin quelques jours de permission à Eren pour qu'il puisse rester à la base voir ses amis. Erd avait demandé à pouvoir rester un peu en ville avec sa fiancée et Gunther et Auruo rentraient voir leur famille. Au lieu de retrouver mon père, je préférai rester avec mon caporal désormais en béquilles. Je lui avais vite improvisé une chambre et un bureau au rez-de-chaussée.

C'était le soir, nous mangions en silence. J'avais cuisiné, et cela se sentait. Rien à voir avec la cuisine de Levi, ma soupe était fade et trop salée.

"Il en reste?"

Demanda Levi, me tirant de ce potage qui me coupait l'appétit.

"Oui, malheureusement. J'ai hâte que Erd revienne, il est plus doué que moi pour cuisiner...

- Pourrais-je en avoir encore?"

Je le regardai un instant, sans comprendre.

"Ta soupe, pourrais-je en avoir de nouveau?

- Euh... Oui, bien sûr, je vais te resservir!"

Répondis-je maladroitement et me levant pour remplir son bol. Il devait avoir faim pour accepter de manger une telle soupe. Je la lui servis, le regardant manger. Il haussa les épaules, finissant vite son nouveau bol.

"Tu devrais cuisiner plus souvent."

J'en restai bouche bée.

"Tu aimes bien?"

Il haussa de nouveau les épaules.

"Il te manque juste de la pratique, c'est tout."

Après avoir terminé, il posa ses couverts.

"Vaisselle."

Il se leva, près à apporter les plats dans la cuisine. Petit problème: il devait prendre ses béquilles. Il les fixa, elles qui étaient sagement posées contre la table. Il avait la tête penchée et ses yeux étaient cachés derrière ses mèches d'ébène. Ses doigts étaient resserrés sur les bols.

"Levi, je vais faire la vaisselle, ce n'est pas grave..."

Lorsque j'allais attraper les bols, il les éloigna vivement, puis secoua la tête.

"Je n'ai pas besoin de ces trucs."

Maugréa-t-il avant de donner un coup de pied plâtré dans les béquilles qui tombèrent dans un bruit métallique sonore. Il partit en cachant le plus possible ses boitements. Je les ramassai. Dans son état, il allait forcément en avoir encore besoin. J'entendis un bruit sourd et de la vaisselle tomber par terre. Je courus dans la cuisine pour retrouver Levi, étalé par terre. Je me précipitai pour l'aider à se relever.

"Ne t'es-tu pas fait mal?"

Je m'agenouillai à côté de lui mais lorsqu'il se releva, son visage vint s'arrêter à quelques centimètres du mien. Quelques secondes immobiles, puis il détourna la tête. J'allais prendre son bras lorsqu'il me repoussa d'un geste nerveux de la main.

"Je ne suis pas ton gosse, laisse-moi tranquille."

Lâcha-t-il sans me regarder en se levant lentement et difficilement. Je me levai aussi, agacée par son comportement bipolaire.

"Tombe comme il te plaira, alors."

Lui répondis-je en levant le menton et en partant avec le peu de dignité que je cherchais encore à avoir. Cela faisait deux jours que je faisais tout pour lui et il s'en fichait. J'étais en colère, mais une boule s'était formée dans ma gorge. Je montai les escaliers, là où je pourrais rester seule.