Chapitre 23: Le début

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Nous étions tellement occupés que je n'eus pas le temps de parler au caporal. Eren n'apprenait pas vite, mais il faisait des efforts, et nous pouvions être dans les temps. Le reste de l'escouade charbonnait lui aussi, mais nous réussîmes à être prêts pour l'expédition. Le jour J, nous étions retournés à la base. Nous nous regroupâmes devant la porte du district de Karanes. C'était le moment. Le départ avait été tellement précipité que je n'avais pas eu le temps de m'y préparer mentalement. C'était prévu que nous dormions une nuit à l'extérieur, puis que nous revenions. Des charrettes dont la charge était inconnue des soldats faisaient partie de la formation. Avant d'avoir le temps de souffler, nous galopions dehors. Notre escouade était au point le plus protégé, un peu derrière le centre d'où Erwin donnait les ordres. Nous ne rencontrions pas beaucoup de titans au début, c'était plutôt calme. Ah, un signal. Vers le district de Shiganshina.

"Eren, comment vas-tu?"

Demandai-je à la recrue qui semblait assez impressionnée.

"Petra concentre-toi, si tu as fait ton boulot, il va parfaitement bien!"

Me lança le caporal avant qu'Eren n'ait le temps de me répondre.

"Je suis concentrée, caporal, je continue à faire mon boulot, c'est tout!"

Lui répondis-je, agacée. Les autres nous ignorèrent.

"Un autre signal!"

S'exclama Erd. Nous continuions à tourner vers Shiganshina, il n'y avait pas de détour, pour l'instant. Nous avançâmes tel quel tout au long de la journée épuisante. L'air était frais, mais la tension était insupportable. Tout le bataillon se posa dans les ruines qu'il avait sécurisées.

"Vous n'aurez pas de tour de garde cette nuit."

Nous indiqua Levi qui passait un rapide coup de mouchoir par terre pour s'y asseoir. Je m'appuyai contre mon sac, soufflant une fois pour toute.

"Je me demande si on s'y habitue un jour."

Demanda Eren à côté de moi, pensif. Je m'assis en tailleur.

"Cela dépend à quoi tu veux t'habituer."

Répondit Gunther.

"Il faut être un vrai pro pour s'habituer à tout, moi j'y suis déjà habitué, je sais tout ce qu'il va se passer deux minutes en avance."

Déclara Auruo, théâtralement ridicule.

"Oui, c'est cela, c'est cela..."

Lui répondis-je, fatiguée de son orgueil grandissant. Il croisa les bras.

"Tch, tu ne peux pas comprendre, Petra..."

Ses mimiques me disaient quelque chose, mais je n'arrivais pas à me rappeler qui.

"Bon, vous avez fini de plaisanter, vous êtes en mission et là il est l'heure de dormir."

Lança le caporal depuis sa couche improvisée et étrangement parfaitement débarrassée de toute poussière. Je me figeai. Auruo imitait le caporal? Je lui lançai un air de dégoût puis obéis, reposant ma tête sur mon sac. Une deuxième longue journée nous attendait, et vu le calme auquel ils avaient eu le droit, la tempête allait forcément se déclarer durant le retour qui n'allait pas être de tout repos.

Et si y avait-il un espoir? (Romance Rivetra)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant