Il avait commencé à pleuvoir et nous avions fini par rentrer, ne voulant pas tomber malade. Nous étions donc revenus au château, débarrassés de ces manteaux qui nous étouffaient tant. En bas des escaliers, il fallait à présent que nous nous souhaitions la bonne nuit avant de prendre chacun un chemin différent. Pourtant, nous nous regardions, sans parler, depuis trois bonnes minutes. L'un de nous allait bien finir par se tourner et partir, n'est-ce pas? Pourtant nous ne bougions pas. Nous ne voulions pas bouger. Les lourds tics tacs de l'horloge résonnaient entre les dalles de pierre, avant de sonner minuit.
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Petra, déçue, détourna finalement les yeux, avant de monter les premières marches. Non, pas encore. Je ne voulais pas qu'elle parte une nouvelle fois. Avant de m'en rendre compte, j'avais laissé tomber mes béquilles et lui avait attrapé le poignet lorsqu'elle était deux marches au-dessus de moi. Elle se tourna vers moi, la lumière de la lune éclairant son magnifique visage. Ses doux yeux dorés par la lune argentée me regardaient.
J'allais l'attirer vers moi lorsqu'elle descendit une marche et posa sa main sur ma joue. Sa peau était douce, mais provoquait en moi des frissons passionnants. Je me levai sur la pointe des pieds, pour approcher mon visage du sien. Elle me sourit, avant de glisser sa main derrière ma tête pour m'attirer vers elle. Je sentis son souffle sur mes lèvres. Elle lâcha un fin sourire. J'étais trop tenté, après tout j'allais bien craquer un jour au l'autre, non?
Je posai enfin mes lèvres sur les siennes, découvrant des lèvres sucrées et bien plus douces que tout ce que j'avais pu imaginer. Elle défit son poignet de ma prise et enroula ses bras autour de mes épaules et derrière ma tête. Mes mains ne tenaient plus rien? Je les posai sur son dos, sentant son cœur battant à toute allure, comme le mien. Un long baiser immobile s'en suivit, déclenchant un raz-de-marée parmi nos émotions qui frétillaient telles les flammes ardentes d'un feu de cheminée.
Nous éloignâmes finalement nos lèvres d'un ou de deux centimètres, le temps d'esquisser un sourire que je ne saurais dire s'il était d'elle ou de moi. Je voulais déjà revenir à ses lèvres, doux antidote à une maladie qui avait commencé à me ronger à l'instant où je l'avais rencontrée pour la toute première fois, elle, rêve de mes nuits et soleil de mes jours. Libéré de cette barrière qui me tourmentait sans me l'avouer, je la pressai davantage vers moi pour reprendre notre fabuleuse évasion. Elle descendit finalement la seule marche qui nous séparait. Plus rien n'était entre nous, à présent.
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Un baiser s'en suivit, puis deux, puis trois, nous passâmes probablement toute une heure à dévorer les lèvres de l'autre, entendant résonner nos pulsations cardiaques bien plus bruyamment que les secondes de l'horloge. Finalement nous avions abandonné l'idée de pouvoir rester loin de l'autre, nous acceptions de perdre la tête, s'enivrant dans la chaleur de ces baisers. C'était très simple: tout avait disparu hormis la fantastique personne dans mes bras. Pour moi il ne restait plus que lui, pour lui il ne restait plus que moi, et toute une nuit pour nous abandonner l'un à l'autre.
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FIN
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Et si y avait-il un espoir? (Romance Rivetra)
Fiksi PenggemarDepuis qu'elle était soldate, Petra avait toujours refusé de dépasser une certaine limite avec ses camarades, et surtout avec son supérieur, le caporal Levi. Consciente de sa vie effaçable d'un claquement de doigt titanesque, elle était restée droit...