Chapitre 16: Il l'avait attendue

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J'étais partie toute la journée à la base pour y amener des rapports à droite et à gauche. Je ne pouvais donc pas voir mon caporal. J'étais perdue dans mes pensées durant le déjeuner. J'avais trouvé plusieurs livres à la bibliothèque de la base, je les lisais tranquillement. Je n'avais pas faim de toute façon.

"Alors, ma petite Petra, comment va notre ami commun?"

Demanda Hansi qui se laissa bruyamment tomber sur le banc en face de moi, me tirant de mes réflexions.

"Ami commun?"

Répétai-je en quittant le livre des yeux. Hansi me fit un clin d'œil que je ne voulus pas comprendre. Hansi n'allait pas laisser tomber, je ne pouvais rien faire contre cet être continuellement curieux.

"... Il va bien.

- Alors, vous vous êtes réconciliés?"

Je la regardai, surprise. Comment... était-il possible que Hansi soit au courant? Et comment savoir que nous ne nous entendions pas? Il le lui avait raconté? Il n'était pas bavard, il n'aurait jamais parlé de quelque chose comme cela.

"Ah tu paniques, là, hein? Il ne m'a rien dit, je te rassure."

Je n'en restais pas moins surprise.

"Il suffisait de le voir il y a quelques jours et il y a plus d'un mois. La différence était bien visible."

Je me sentis frustrée. Déjà, je ne voyais pas où Hansi voulait en venir, et surtout: Je n'avais rien remarqué. Je ne le connaissais même pas un peu contrairement à Hansi qui était capable de voir le moindre changement en lui. C'était rageant. Très rageant.

"Et sinon rien d 'autre à m'apprendre?"

Répondis-je plus brutalement que j'aurais cru, et c'était peine perdue d'espérer que Hansi ne l'ait pas vu.

"Non, non, pas spécialement..."

Répondis Hansi, réfléchissant. Je me levai.

"Alors bonne journée, chef d'escouade Hansi.

- Attend, attend! Je sais qu'il évite toujours de parler de toi lorsqu'il fait des rapports sur son escouade."

Et Hansi partit, me laissant plongée dans mes réflexions perdue. Je me rassis et terminai mon livre, ayant besoin de me reconcentrer pour l'après-midi de travail. Le nombre de rapports était impressionnant, et je ne pus remonter à cheval pour rejoindre le château de mon escouade que tard après le coucher du soleil. Je rentrai Horus dans son box avant de lui souhaiter une bonne nuit et remonter rapidement au château. J'ouvris la porte, contente de voir que personne n'avait verrouillé la porte de l'intérieur. J'avançai lentement dans l'entrée, espérant ne déranger personne. Tout le monde devait être endormi.

"La prochaine fois, dors sur place au lieu de revenir en pleine nuit. "

Je sursautai en étouffant un cri. Levi se détacha de l'ombre en décroisant les bras. Il voulait me rendre folle, lui?!

"Que faites-vous ici?"

Il fronça quelques secondes les sourcils en plantant ses yeux dans les miens, puis soupira. J'étais censée le savoir, apparemment.

"Caporal, vous êtes gentil de m'avoir attendue."

Ses yeux étaient écarquillés et sa bouche entrouverte. C'était à lui d'être surpris, maintenant.

"Gentil?

- Héhé..."

Je ris, ne sachant quoi dire d'autre. Enfin... Si, j'avais beaucoup de choses à lui dire, plein de questions à lui poser, mais... Il m'avait déjà attendue, c'était déjà beaucoup.

"Merci, en tout cas.

- Il fallait bien que je vérifie qu'une soldate de mon escouade revienne, n'est-ce pas?"

Forcément, il fallait s'y attendre. C'était professionnel, à quoi fallait-il que je m'attende? Je sentis soudainement toute la fatigue que j'avais accumulée depuis la veille. Lorsque les murs commencèrent à tourner autour de moi, je décidai qu'il était temps de partir.

"Je... Je vais y aller, il vaut mieux que je dorme..."

Je fis quelques pas mais l'obscurité de la nuit engloutissait petit à petit mon champ de vision. Quelques secondes plus tard, je ne voyais plus rien. Il fallait que je reste calme. J'avais vu juste avant que les escaliers étaient face à moi, il suffisait que j'avance vers eux puis les monter à tâtons. C'était possible, je pouvais le faire facilement sans que mon caporal ne s'en doute. Je me remis à marcher avec le plus d'assurance possible. Je ne l'entendais pas bouger, c'était bon signe. En même temps... le bruit de mes propres pas était aussi étouffé que si je marchais sur un matelas. Je me pris la première marche dans les pieds et perdit l'équilibre. Je sentis ma tête se cogner violemment contre une autre dalle de pierre, puis plus rien.

Et si y avait-il un espoir? (Romance Rivetra)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant