Enfants, Zoe et Isaac étaient inséparables. Meilleurs amis passionnés de surf, rien n'aurait pu les séparer. Du moins, jusqu'à ce qu'un drame ne les éloigne.
Ils mènent une vie tranquille, en apparence. Derrière sa froideur, Zoe cache ses blessures...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Il n'y a pas pire jour que celui de la rentrée. Il me suffit d'un pied dans l'enceinte de ce lycée pour en être convaincu. Entre les élèves qui se retrouvent avec excitation et ceux qui marchent dans le couloir comme si cet établissement leur appartenait, je me sens de trop.
Arrivé dans cette ville il y a seulement quelques semaines, je n'ai pas un seul ami. J'aurais pu, mais je suis bien trop bête pour les garder. Londres me manque déjà. Là-bas, j'avais mon meilleur ami, au moins.
Je n'ai jamais cru au karma. Mais lorsque je vois que mon casier est juste en face de celui de Zoe, où elle discute en compagnie d'Holly, ça ne fait plus aucun doute. Non seulement le karma existe, mais le mien est hyper merdique.
— Que les choses soient claires : la rousse est à moi.
Je me tourne vers l'inconnu qui vient presque de m'agresser, ouvrant le casier à côté du mien tout en me dévisageant. Blond au look BCBG, il me rappelle Colin.
J'ai un pincement au cœur en pensant à mon meilleur ami. Il faudrait que je l'appelle, mais avec le décalage horaire il me faut choisir le bon moment. Peut-être à la pause déjeuner, il sera vingt heures en Angleterre.
— De quoi tu parles ? demandé-je, confus.
— Les deux filles que tu mates. J'ai repéré la rousse avant toi.
Du menton, il m'indique les filles devant les casiers face aux nôtres. Je roule des yeux.
— Tu parles d'Holly ?
— Holly ? répète-t-il, un sourire idiot lui mangeant le visage. Ça lui va bien. Comment tu connais son prénom ? Vous êtes amis ? Tu crois que tu pourrais m'arranger le coup ?
On dirait un gamin surexcité dès qu'on lui parle de son crush, ça me fait sourire. Colin a le même genre de réactions.
— Du calme, Don Juan ! rétorqué-je dans un sourire. Je la connais, mais je ne pourrai pas t'aider.
— Pourquoi ?
— C'est... compliqué.
— Ça tombe bien, j'ai tout mon temps, dit-il, amusé. Enfin, jusqu'à ce que ça sonne.
J'ouvre mon casier pour y ranger quelques affaires. Il me prend déjà la tête alors que l'on vient de se rencontrer. Et il n'est même pas huit heures. Pourquoi certaines personnes sont d'aussi bonne humeur dès leur réveil ?
— Au fait, je m'appelle Adam.
— Isaac, me présenté-je à mon tour. J'étais leur ami, avant.
— Au collège ?
Je secoue la tête. Repenser à ce passé est aussi douloureux qu'une morsure de chien au crocs aiguisés. J'étais heureux à cette époque, rien ne laissait présager la vie pourrie qui m'attendait.
