Enfants, Zoe et Isaac étaient inséparables. Meilleurs amis passionnés de surf, rien n'aurait pu les séparer. Du moins, jusqu'à ce qu'un drame ne les éloigne.
Ils mènent une vie tranquille, en apparence. Derrière sa froideur, Zoe cache ses blessures...
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Au regard de mon cousin, je vois bien que ma présence au cinéma le dérange. Il m'observe du coin de l'œil, finissant de fermer sa caisse alors que j'attends Zoe qui est allé récupérer sa paie dans le bureau de son patron.
— Tu comptes lui dire quand pour Londres ?
Je le fusille du regard. Joshua adore se mêler de la vie des autres, surtout de la mienne. Et il semblerait qu'il adorerait la rendre encore plus difficile.
— Ce ne sont pas tes affaires, grogné-je. Et tu n'as pas intérêt à l'ouvrir. S'il y a bien une chose que tu puisses faire pour moi, c'est celle-là.
J'ose espérer qu'il saura faire preuve d'un peu de bonté me concernant. Je n'ai pas encore trouvé le moment idéal pour parler de Londres à Zoe. Mais il va falloir que je le fasse bientôt, mon départ se rapproche.
— Si Zoe l'apprend par elle-même, ce sera pire, réplique-t-il en me dévisageant par-dessus sa caisse.
— Si j'apprends quoi ?
Je sursaute en entendant Zoe à quelques pas de nous, nous observant sous ses sourcils froncés. Pourquoi a-t-il fallu qu'elle nous entende ? Joshua a vraiment la langue trop pendue.
— Isaac ? De quoi vous parliez, tous les deux ?
Elle croise les bras, et à sa façon de me regarder avec détermination, je sais que je n'ai pas d'autre choix que de le lui dire. Alors que je n'y suis pas préparé. Mais je ne mentirai jamais à Zoe, je me le refuse.
— Je pars à Londres, après la remise des diplômes. Je vais étudier là-bas.
Zoe reste impassible. Pas de froncement de sourcils, ni de plissement d'yeux ou de bouche ouverte. Rien. Pourtant, je sais qu'elle m'en veut, elle veut juste ne rien laisser transparaître. Elle doit encore croire que garder ses sentiments pour soi est faire preuve de force.
— Tu le sais depuis quand ? me demande-t-elle en croisant les bras, la voix parfaitement posée.
— Février.
Je n'ai postulé que là-bas, au grand dam de la conseillère d'orientation du lycée qui craignait que je n'y sois pas admis. Ce n'est pas quelque chose qui risquait d'arriver. Mon grand-père a ses contacts, intégrer l'université la plus réputée de Londres était une certitude avant même que j'y postule.
— Pourquoi tu ne m'as rien dit ?
— Je ne savais pas comment aborder le sujet, dis-je en passant une main dans ma nuque tendue.
— Mais apparemment t'as su l'aborder avec Josh.
— Mon oncle lui a dit.
Et il faudra que je pense à lui en toucher deux mots. Il sait pourtant que son fils ne m'apprécie plus depuis que je suis venu vivre à Santa Cruz, que Joshua se fiche de me causer du tort désormais.
