Enfants, Zoe et Isaac étaient inséparables. Meilleurs amis passionnés de surf, rien n'aurait pu les séparer. Du moins, jusqu'à ce qu'un drame ne les éloigne.
Ils mènent une vie tranquille, en apparence. Derrière sa froideur, Zoe cache ses blessures...
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Me lever aux aurores est une habitude, mais être réveillée par les sanglots de Romy l'est un peu moins. D'ordinaire, papa s'en occupe et c'est à peine si j'entends pleurer ma sœur. Mais aujourd'hui, elle doit sangloter en continu depuis cinq minutes et personne ne semble être allé la voir.
Après une dizaine de minutes à la câliner et à la rassurer après son terrible cauchemar rempli de monstres, Romy finit par s'endormir. Je sors à pas-de-loup de sa chambre et rejoins mon lit, mais le sommeil m'a quitté pour de bon. Et il n'est que cinq heures.
J'adorais me lever tôt pour aller surfer. C'est à ce moment-là que les surfeurs affluent à la plage, lorsqu'il n'y a pas de baigneurs. J'ai envie de prendre ma planche et d'y aller, voir si j'en suis capable. Si je tombe, il y aura toujours quelqu'un aux alentours pour m'aider.
Je dois essayer. Ma mère ne peut pas continuer à avoir ce pouvoir sur moi, ça fait trop longtemps.
Je regarde les conditions météorologiques sur les plages de Santa Cruz, et les vagues à Cowell's me motivent.
Après avoir enfilé ma combinaison par-dessus mon maillot de bain et récupéré ma planche dans le garage, je suis prête à partir.
Dans la cuisine, j'écris un mot à l'intention de papa pour qu'il ne s'inquiète pas de me voir absente. Il sera sûrement heureux d'apprendre que j'ai pris mon courage à deux mains. Espérons que ma détermination ne se fera pas la malle d'ici à ce que j'arrive à la plage.
L'horizon commence à prendre sa couleur jaune-orangée que j'aime tant. Quelques surfeurs sont présents, éloignés de la rive. Ce n'est qu'une question de minutes avant que d'autres ne suivent.
En descendant l'escalier en bois pour rejoindre la plage, j'essaie d'oublier mon cœur qui martèle à cause de mon angoisse grandissante à l'idée de remonter sur ma planche après tout ce temps. Je me concentre sur le son rassurant des vagues s'échouant sur le sable, mais ça ne réussit pas à étouffer le bruit dans ma poitrine. Et plus j'approche de l'eau, plus il se fait entendre.
Jamais je n'ai eu peur de me noyer en surfant, jusqu'il y a trois ans. J'en voudrais toujours à ma mère de m'avoir enlevé mon courage. Rien ne me faisait peur alors que maintenant je crains tout.
Mes pieds me guident jusqu'à l'eau, se plantant dans le sable mouillé, et sentir cette légère brise se glisser dans mes cheveux et respirer cet air marin si particulier me fait sourire. J'aime l'océan, je ne peux pas le craindre. Je dois simplement rester courageuse, réapprendre à dompter les vagues comme lorsque j'étais petite.
Je peux le faire.
— Besoin d'un coup de main ?
Je sursaute, pourtant je connais cette voix à l'accent anglais par cœur. Et pour une fois, je suis heureuse de le voir. Même mon cœur, qui tressaute dans ma poitrine. Quoique, il le fait à chaque fois que je vois Isaac.
