Chapitre 15

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Depuis toujours, l'odeur de cannelle fait partie d'Isaac

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Depuis toujours, l'odeur de cannelle fait partie d'Isaac. J'ignore d'où elle provient, mais elle ne le quitte jamais. C'est de cette façon que je devine qu'il me suit alors que je me rends en cours.

—  Comment va ma brune préférée en ce premier jour de printemps ?

Isaac passe tranquillement son bras autour de mes épaules, mais je les secoue pour qu'il me lâche.

—  Enlève tes sales pattes de là, marmonné-je et il s'exécute dans un rire.

Je le déteste un peu moins depuis que j'ai pu compter sur lui, samedi soir, durant le rendez-vous en Enfer. Isaac a su me prouver que je pouvais encore lui faire confiance, et qu'il était là pour moi. Il me l'a même confirmé le soir-même dans un message. Cependant, ce n'est pas pour autant qu'il ne m'exaspère plus.

Je ne suis pas naïve, j'ai conscience que titiller mes nerfs l'amuse. Si bien qu'il n'a pu passer que deux jours sans m'agacer avant qu'il ne fasse son grand retour. Même durant nos cours en commun et nos pauses, il m'a laissé tranquille – si on oublie les regards qu'il me lançait à chaque fois, comme pour s'assurer que je ne m'effondrais pas. Qu'il se rassure, j'ai déjà craqué samedi en rentrant chez moi, ça n'arrivera plus.

—  Je dois reconnaître que tu ne lâches jamais l'affaire, mais ça n'en fait pas une qualité pour autant.

—  Une nouvelle saison commence, Zoe, il est temps que tu t'ouvres de nouveau au monde, dit-il en me lançant un clin d'œil lorsque j'ai le malheur de le regarder. Tu ne sens pas qu'avec le printemps arrive aussi la période du renouveau ?

Si je n'étais pas aussi sûre de moi qu'Isaac ne se drogue pas, j'aurais facilement pu le croire. Il a l'air complètement à l'ouest avec son sourire béat sur le visage, à me parler de printemps et de renouveau. C'est inhabituel.

—  Et toi, tu ne sens pas mon poing arriver sur ton nez que je rêve de casser ?

Aujourd'hui, je ne suis pas de bonne humeur. Pas plus qu'hier ou les jours précédents. J'aimais le répit qu'Isaac m'a offert, ces deux derniers jours. Je n'ai pas encore la force pour me disputer avec lui à coup de remarques cinglantes.

—  Tu es si agressive ! s'offusque-t-il en portant sa main sur son cœur. Et pourquoi donc mon nez ?

—  Parce que c'est la seule chose de bien chez toi.

Que l'on me décerne un Oscar ! Je le mérite après le jeu d'actrice que je viens d'offrir. Je mens tellement facilement, c'est une seconde nature chez moi.

—  Ça change des filles qui disent que mes yeux sont sublimes, dit-il en haussant les épaules.

Sans l'ombre d'un doute. Ses yeux sont deux océans dans lesquels je voudrais me perdre pour toujours. Mais je n'ai pas le droit de vouloir ce que je n'aurai jamais. C'est idiot de ma part. Une autre fille se perdra dans les yeux d'Isaac, pas moi.

Nos Imparfaits - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant