Enfants, Zoe et Isaac étaient inséparables. Meilleurs amis passionnés de surf, rien n'aurait pu les séparer. Du moins, jusqu'à ce qu'un drame ne les éloigne.
Ils mènent une vie tranquille, en apparence. Derrière sa froideur, Zoe cache ses blessures...
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D'aussi longtemps que je m'en souvienne, j'ai toujours aimé les surprises. Mes parents étaient les meilleurs pour ça. Pour mes cadeaux, ils visaient toujours juste.
Il faut dire que je ne suis pas très difficile à satisfaire. C'est bien pour cette raison que lorsque je vois Zoe dans le garage de mon oncle, je suis absolument ravi. Elle le semble un peu moins, à en voir l'air exaspéré sur son visage. Pourtant, elle sait très bien que j'habite ici. Elle ne devrait pas être étonnée de me voir.
— Tu n'es pas censé être à l'entraînement ? marmonne-t-elle tout en croisant les bras contre sa poitrine.
Elle détaille ma tenue, ses yeux s'attardant sur mon torse. Je suis loin d'être attirant avec ce tee-shirt et ce jean tâchés de cambouis.
— Mon oncle avait besoin de moi alors le coach m'a accordé mon aprèm, réponds-je en haussant les épaules, les mains glissées dans les poches de mon jean. Comment va ta tête, au fait ?
— Ça va, j'ai la tête dure.
Je suis loin de penser la même chose. Pour moi, Zoe est aussi fragile qu'une fleur, il faut en prendre grand soin.
— Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?
J'espère que Zoe ne peut pas entendre mon cœur qui bat diablement vite. Comme à chaque fois qu'elle me fait face. Sa beauté me trouble, depuis toujours.
— Notre voiture a un problème, les vitesses ont du mal à passer, rétorque-t-elle d'un ton détaché, sans me regarder dans les yeux. Drew a fixé un rendez-vous à seize heures avec ton oncle.
— Je m'en occupe, Alex est allé dépanner quelqu'un.
Elle acquiesce, pas vraiment ravie qu'il n'y ait que moi au garage, puis elle me fait signe de la suivre, son parfum entêtant à la pomme perturbant mes sens. Zoe a toujours eu le même parfum, et j'en étais déjà fou étant gosse. Certaines choses ne changent jamais.
Je monte dans la voiture qu'elle partage avec son frère pour faire quelques tests avec la boîte de vitesses, avant d'en ressortir. La tête sous le capot, j'essaie de trouver d'où vient le problème mais Zoe me déconcentre, observant mes moindres faits et gestes. J'essaie de garder mon calme, de ne pas faire attention à la façon dont son souffle effleure ma nuque tant elle est près de moi, mais c'est impossible. Je veux l'embrasser. Tellement.
Depuis notre baiser, il y a des années, je ne pense qu'à sentir ses lèvres de nouveau. Cependant, je sais que si je m'en approche, Zoe risque d'imprimer sa main sur ma joue.
Peut-être que je considérais Zoe comme ma meilleure amie afin de me voiler la face et cacher mes sentiments, mais j'ai toujours été amoureux d'elle.
Pendant nos six années d'amitié, je n'ai jamais osé l'approcher plus que ce qu'elle m'autorisait. J'avais l'impression qu'elle mettait une barrière entre nous, et j'ignorais si elle ne me voyait que comme un ami ou si j'avais une chance d'être bien plus. Puis le jour où je l'ai enfin embrassé après avoir pris mon courage à deux mains, j'ai senti qu'elle désirait ce baiser tout autant que moi. Sans doute depuis tout aussi longtemps. Mais quatre mois plus tard, ma vie a perdu tout son sens. Et j'ai mis un terme à notre relation, quelle qu'elle ait été.
