Enfants, Zoe et Isaac étaient inséparables. Meilleurs amis passionnés de surf, rien n'aurait pu les séparer. Du moins, jusqu'à ce qu'un drame ne les éloigne.
Ils mènent une vie tranquille, en apparence. Derrière sa froideur, Zoe cache ses blessures...
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Je ne suis pas surpris de voir un groupe de surfeurs réunis sur le rocher de Steamer Lane, prêts à sauter lorsque viendra leur tour. C'est le meilleur spot de Santa Cruz, surtout lorsque le vent est au rendez-vous. Les vagues y sont parfaites pour surfer.
Même si nous sommes mi-avril, il fait encore trop froid dans l'eau pour que j'abandonne ma combinaison en néoprène. C'est un investissement nécessaire si l'on veut surfer dans les eaux froides. Tout bon surfeur le sait.
Je ne tarde pas à reconnaître Adam non loin de là, auprès d'Holly. Avec les cheveux blond polaire de l'un et la chevelure rousse de l'autre, on ne peut que les remarquer.
Pourtant, c'est la brune juste à côté qui attire toute mon attention. Elle passe sans doute inaperçue aux yeux des autres, mais pas des miens. Mes yeux sont happés par cette fille dès qu'elle se trouve dans les parages.
Je m'approche d'eux, ma planche de surf sous le bras, ne détachant pas mes yeux de Zoe, vêtue de sa combinaison noire. Je vois son dos, et je repense à ce qu'elle cache sous sa combinaison. Aux cicatrices qu'elle m'a montrées en début de semaine.
Je ne supporte pas que Zoe ait pu souffrir de la sorte. Que je ne m'en sois jamais rendu compte alors que je me doutais que sa mère se montrait violente. J'aurais dû faire quelque chose, j'aurais dû lui faire part de mes doutes jusqu'à ce qu'elle se confie à moi pour la sortir de cette situation.
Je secoue la tête pour chasser ces images de ma tête. J'ai passé les heures qui ont suivis à y penser, à m'en vouloir et à haïr la mère de Zoe. Mais je ne peux plus rien y faire, Zoe est contrainte de vivre avec les cicatrices de la violence qu'elle a subi jusqu'à la fin de sa vie.
— On n'attendait plus que toi, déclare Adam lorsqu'il m'aperçoit.
Les filles se retournent, et lorsque les yeux de Zoe pétillent en me voyant, j'ai une envie soudaine de l'embrasser. Cela dit, elle n'aurait même pas besoin d'avoir l'air heureux de me voir pour que j'en ai envie. Je veux toujours l'embrasser.
— Désolé, j'aidais mon oncle au garage.
Il est débordé par son boulot, et comme je jongle entre le football et les cours de surf rémunérés avec Nick et Jeff, je ne peux pas toujours aider Alex au garage. J'ai besoin de gagner mon propre argent, et je ne demanderai jamais à mon oncle de me payer pour que je l'aide à soulager sa charge de travail.
— J'avais peur que tu ne viennes pas, réplique Zoe en s'approchant de moi pour planter un bref baiser sur mes lèvres.
— Rien ne pourra m'empêcher de te voir.
C'est Adam qui a proposé que l'on aille surfer avec les filles. Loin de moi l'idée de refuser une sortie qui implique la présence de Zoe, je ne me lasse pas d'elle.
En tout cas, je suis heureux de la voir sourire. Elle semble sereine, contente d'être ici. Sans doute parce que l'océan est l'endroit où elle se sent le mieux. C'est sa maison, alors que la mienne c'est elle. Mais ça ne me dérange pas, si Zoe est heureuse ça me suffit.
