Chapitre 31

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Longtemps j'ai espéré que Zoe se confie à moi

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Longtemps j'ai espéré que Zoe se confie à moi. Qu'elle me dévoile ses secrets inavouables, ceux qu'elle enferme à double-tour dans son cœur en espérant que personne ne se décide à y entrer par effraction. Sa relation avec sa mère est l'un d'eux. Elle a toujours été chaotique, Zoe n'aimait pas rester seule en sa compagnie.

Mon cœur tambourine alors que Zoe ouvre sa chemise, le regard perdu sur ses mains. Qu'est-ce que sa mère lui a fait pour qu'elle se voit comme un monstre ? Elle est magnifique, et son cœur est bon.

Elle pose sa chemise par terre, à portée de main, et lorsque je croise ses yeux rougis par les larmes, je décèle sa peur de me dévoiler son secret.

—  Tu n'es pas obligé de le faire, chuchoté-je en nettoyant une larme qui lui échappe. On a le temps. Fais-le seulement si tu te sens prête.

—  Je veux que tu le saches. Tu comprendras pourquoi me comparer à elle me fait si mal.

Je regrette ce que j'ai pu dire. J'étais en colère, et je sais que Zoe se sent vraiment mal pour les mots qui lui ont échappé. Elle ne voulait pas me blesser, mais il m'a fallu quelques jours pour que ma colère redescende. Pour que je m'en rende compte.

Samedi matin, avec la nuit affreuse que j'avais passé entre mes souvenirs avec ma famille et les mots de Zoe qui passaient en boucle dans ma tête, j'étais mal luné. Je n'aurais pas dû lui parler de cette façon, sur la plage. J'ai voulu la retenir lorsqu'elle est partie, mais elle m'en voulait trop pour m'écouter une seconde de plus.

Me voici dans sa chambre, pour m'excuser. Je ne veux pas que notre relation se termine, loin de là. Je l'ai trop attendue pour ne pas nous laisser de chance. Je l'aime trop pour tirer un trait sur elle.

J'observe Zoe ramener ses longs cheveux bruns sur une épaule avant de me tourner le dos. Mon cœur se comprime en le contemplant. Je n'imaginais pas une telle chose.

En silence, je sens les larmes couler le long de mes joues, sans retenue. Jamais je n'aurais deviné que sous ses hauts se cachait sa souffrance.

—  Tu vois, je ne suis pas aussi belle que tu le dis, déclare-t-elle dans un soupir.

—  Tu l'es bien plus encore, dis-je d'une voix tremblante, mes doigts frôlant les cicatrices sur son dos. Tu as une force et un courage en toi qui te rends encore plus belle que tu ne l'es. Est-ce que c'est elle qui...

Ma question est inutile, mais Zoe hoche tout de même la tête et je serre le poing. Comment peut-on la blesser ? Zoe est si délicate, une fleur qui ne s'est pas encore épanouie.

—  Ce sont les derniers coups que j'ai reçu de sa part, confie-t-elle à voix basse, le corps tremblant. Cinq coups de ceinture, cinq marques sur le dos. Voilà ce qu'elle m'a laissé avant de quitter la maison.

Ce que sa mère a fait, c'est de la barbarie. Ce doit être ce qui explique la séparation de ses parents.

Je comprends que Zoe m'en ait voulu de ne pas avoir été là pour elle, ces dernières années. Elle avait besoin de mon soutien. J'avais besoin d'elle. Pourquoi nous sommes-nous éloignés ? Pourquoi l'ai-je repoussé après le décès de ma famille alors que Zoe était l'unique personne dont j'avais besoin ?

Nos Imparfaits - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant