Enfants, Zoe et Isaac étaient inséparables. Meilleurs amis passionnés de surf, rien n'aurait pu les séparer. Du moins, jusqu'à ce qu'un drame ne les éloigne.
Ils mènent une vie tranquille, en apparence. Derrière sa froideur, Zoe cache ses blessures...
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Je ne suis pas une fan de vieux films, c'est plutôt le truc d'Holly. En noir et blanc, ça a tendance à m'endormir tant ça me semble manquer de vie. Alors lorsque l'écran géant devient noir, annonçant la fin du film, je ne peux contenir mon soulagement.
— Alors, ça t'a plu ? me demande Isaac en se levant.
La lueur espiègle dans ses yeux me confirme qu'il sait que je le contemplais en catimini. Je n'ai fait que ça durant le film.
— C'était pas mal, mens-je en acceptant la main qu'il me tend. Et toi, t'as bien aimé ?
— J'étais trop occupé à te regarder lorsque tu ne me matais pas pour m'intéresser à quoi que ce soit d'autre.
Je rougis, me maudissant que ça arrive trop souvent avec Isaac ces derniers temps. Depuis que j'ai décidé d'assumer mes sentiments pour lui, mes émotions deviennent de plus en plus transparentes. Je crois que j'aimais mieux lorsque je lui paraissais froide, si bien qu'il ignorait que j'en étais toujours amoureuse.
— Je te ramène ? me propose-t-il en ramassant la couverture de ma meilleure amie. Adam et Holly n'ont pas eu l'air de vouloir revenir, ils ont dû aller chez lui dès qu'ils nous ont laissé.
Les deux amoureux avaient dû prévoir leur coup. Holly veut que je fasse la paix avec Isaac alors elle doit tout mettre en œuvre pour nous laisser seuls avec l'aide d'Adam.
Une fois dans la Jeep d'Isaac, je ne peux m'empêcher de manger un bonbon. Il m'en reste encore quelques-uns, que j'ai fini par oublier à force de regarder Isaac.
— Tu peux m'en passer un, s'il te plaît ?
Sa question me prend de court. J'ai l'impression que c'est un message implicite pour me dire de ralentir sur ma consommation de bonbons.
Je lui tends un cœur, mais il ne le prend pas.
— Je suis en train de conduire, explique-t-il alors que je le dévisage. Mets-le dans ma bouche. Vaut mieux que je garde les mains sur le volant.
Je roule des yeux et approche mes doigts de ses lèvres en retenant mon souffle. Ce que je m'apprête à faire me semble encore plus intime qu'un baiser, ce qui est complètement ridicule. Mais je n'explique pas autrement ma peur d'approcher ma main de sa bouche.
Isaac attend le bonbon, la bouche ouverte, et lorsque je le lâche à l'intérieur, je respire enfin. Jusqu'à ce qu'il attrape ma main et la rapproche de ses lèvres, avant de sucer mon pouce. Mon cœur lâche aussitôt alors que je l'observe faire, interdite. J'ai une soudaine envie d'ouvrir la fenêtre pour prendre l'air, mais j'en suis incapable. Je n'arrive pas à faire le moindre mouvement.
— Je suis comme toi, dit-il en haussant les épaules lorsqu'il lâche ma main. J'adore le sucre et t'en avais sur le doigt.
