Chapitre 6

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La louve courrait à cracher ses poumons. Son corps lui faisait mal, sa tête tournait, ses dents claquaient, mais elle ne pouvait s'empêcher de courir. Elle sentait très distinctement chaque muscles de ses jambes se tendre sous chaque pas qui l'éloignait un peu plus de...Comment s'appelle ce bled? Elle n'était jamais venu ici. Et pourquoi faisait-il si froid tout à coup? Il avait pourtant l'air de faire beau quand elle s'était réveillée. Et cette douleur qui piquait au fond de sa poitrine, ce que ça pouvait être désagréable. Elle ne s'était pourtant jamais trouvé de problèmes cardiaques.

Elle courait si vite que les branches rebelles de cette maudite forêt lui fouettaient le visage, comme si celles-ci ne voulaient pas la voir fuir. Que fuyait-elle?

Cette blonde. Qui était cette blonde? Une Ficede, ça c'est sur. Personne d'autre n'aurait pu la toucher avec des mains si froides. Comment s'était-elle retrouvée dans la chambre d'une Ficede?

Hier, elle s'était endormie près d'un feu réconfortant, qu'elle avait fièrement réussit à allumer, pour la première fois, seule au centre de sa hutte. Avant d'aller se coucher, son père lui avait promit de l'emmener chasser le lendemain. Elle avait reçu l'invitation avec une joie démesurée, et avait même eut du mal à s'endormir, tant elle était impatiente de parcourir les plaines avec le loup blanc.

Sa frustration avait donc été de taille quand ce ne fut pas son père qu'il l'avait réveillée ce matin, mais cette étrange blonde. Une blonde qu'elle ne connaissait pas. Une blonde bien trop tactile à son goût. Heureusement qu'elle avait réussit à fuir assez vite avant que cette femme ne la glace sur place. Et en même temps, pourquoi ne l'avait-elle pas tout simplement tuée au lieu d'attendre calmement qu'elle se réveille? Elle était une Ficede, et les Ficede détestaient les loups, c'était bien connu. Celle-ci lui avait semblé quelque peu différente, ou alors complètement stupide. Mon amour...pourquoi l'avait-elle appelée comme cela? C'est moi avait-elle dit, Comme si je savais qui tu es, alors que c'est la première fois que je te vois. Je sais que je suis un loup avec un parfait instinct mais tout de même...c'est toi? Et alors, qu'est ce que tu veux que ça me fasse? Une Ficede? Tu ferais mieux de ne pas me dire que c'est toi!

Cette nana devait être suicidaire...

Mak écarquilla les yeux en voyant qu'après la forêt, une falaise creusait un vide qui donnait sur un lac ressemblant à un lagon. Mais la louve allait trop vite. Elle se laissa surprendre, et ne pouvant ralentir, finit par chuter, tête la première dans l'eau froide. La pauvre jeune femme, ne se rappelait tout simplement pas qu'elle était déjà passée par cette même falaise en compagnie de Briak pas plus tard que la veille.

Grognant de mécontentement, elle sortit la tête de l'eau, reprenant difficilement son souffle. Et toujours cette douleur dans sa poitrine qui ne voulait pas s'atténuer!

Elle nagea jusqu'à la berge, et s'allongea dans l'herbe, les yeux rivés vers le ciel. Son corps avait froid, elle était trempée jusqu'au os. Elle cria en exprimant son désaccord face à la situation. Crier, elle était une experte dans ce domaine dans lequel elle frôlait l'excellence. Aucuns loups ne savaient rugirent comme elle.

Elle voulait sa hutte. Elle voulait sa tribu, ses amis, son père, ses habitudes. Elle se sentait seule et abandonnée. Elle tapa du pied encore quelques secondes, puis se releva, et s'approcha de l'eau. Son reflet la percuta comme une claque en pleine gueule. Elle avait bien sentit que quelque chose était différent, mais ne s'y était pas attardée jusqu'à maintenant.

Ses cheveux...où étaient-ils? Qu'étaient devenue ses longues tresses qui savaient tomber sur ses épaules. Elle passa une main tremblante sur son crâne. Il ne lui restait qu'un maigre centimètre de crinière! Qui était donc le sale enfoiré qui lui avait coupé les cheveux? Savait-il seulement ce que ça pouvait représenter pour un loup! Mak rugit en envoyant un coup de poing rageur sur le sol, la colère traversant l'épiderme de son corps. C'était sans doute l'oeuvre de cette maudite Ficede. La louve se doutait bien qu'elle avait voulu faire d'elle son esclave. C'est ce que tout le monde veut quand il croise la belle gueule d'un loup. Mais elle s'était enfuit. Elle avait réussit. Elle ne serait jamais son esclave. Elle n'était l'esclave de personne.

Souvenirs Cristallisés (suite de Cristaux Ensanglantés)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant