Mak marchait tranquillement, après tout, son corps ne pouvait lui permettre autre chose. Depuis combien de temps marchait-elle ? Une heure, peut être deux. Ses pensées semblaient avoir décidé de la laisser en paix, au moins le temps de cette marche synonyme de liberté. Cette rencontre avec Olaf lui avait fait du bien, c'était une certitude. Olaf, c'est comme ça qu'il s'appelait, n'est-ce-pas ? Elle n'en était pas certaine, mais elle se souvenait vaguement qu'il le lui avait dit.
Elle frissonna, le soleil commençait à décliner. Elle avait peut-être marché plus que ce qu'elle croyait finalement. Le monde se peignait sous un soleil rouge, les tâches de sangs devenaient presque invisibles sous cette lumière, elle aimait ça. Sans but, elle arpentait plaines et forêts, passant par des chemins jusque là inexplorés. Elle apprécia cette solitude. Ici au moins, personne ne jurait savoir qui elle était, là où elle-même n'en avait aucune idée, c'était appréciable. Liv ne lui manquait pas. Alors que lui manquait-il? Elle n'avait toujours pas la réponse à cette question. Elle soupira. Elle était épuisée. Elle ne se rappelait pas de son dernier repas. Son ventre grondait, et lui faisait mal tant il avait faim. Sa main se colorait de bleu à vu d'oeil. Il faudrait sans doute qu'à un moment ou à un autre elle fasse quelque chose, elle ne pouvait pas laisser ça comme ça. Elle repensa un instant aux paroles étranges du petit bonhomme de neige. Croquer Elsa? En quoi ça consistait au juste? Elle avait plutôt l'impression que c'était la Ficede qui avait envie de la croquer, elle, plutôt que le contraire. Et puis, de toutes manières, elle ne voulait pas le savoir. Dans l'absolu, elle voulait juste un toit, et de quoi manger, un endroit où se reposer.
Au loin, des cris attirèrent son attention.Que des emmerdes...Pensa-t-elle en soupirant intérieurement. Sans réfléchir une seconde comme à son habitude, elle s'élança vers le son aussi vite qu'elle le put. Plusieurs voix lui parvinrent à l'oreille, essentiellement de femmes. Elle arriva bien vite en haut d'une falaise branlante. Et prit soin de se cacher dans des herbes hautes. Elle plissa les yeux en regardant la scène qui se déroulait devant ses yeux.
Un groupe de personnes s'entassait en gesticulant, se poussant, gémissant. Ils semblaient être de simples villageois, mais de part leur vêtements, il était évident qu'ils venaient de loin. Pour la plupart, ils portaient des tuniques de couleurs vives et de nombreux bijoux. Ils avaient tous les cheveux profondément noirs et tellement brillants. Leurs yeux, faisant contraste avec leur peau mate, étaient clairs, et jonglaient entre le bleu et le vert, comme s'ils n'avaient jamais su choisir. Ils portaient quelque chose de beau en eux qui éclata au visage de Mak. Elle se sentit proches d'eux. Ils paraissaient différents.
Autour d'eux, une trentaine d'hommes en cuir les encerclaient, les menaçant de plusieurs épées, cherchant à les faire entrer dans ce qui ressemblait à une roulotte. Des marchands d'esclaves...reconnut la louve. Elle en avait déjà vu des comme ça passer par son village. Les femmes suppliaient, les enfants pleuraient, les hommes essayaient désespéramment de se défendre, mais les tyrans étaient trop nombreux. Ils n'y arriveraient jamais seuls.
- Entre là-dedans, gitane!
Criaient les marchands en poussant les femmes à l'intérieur de la roulotte. Mak serra les poings en observant silencieusement. La louve fronça les sourcils, ne sachant quoi faire. Seule contre eux, elle n'avait aucune chance. D'autant plus qu'ils étaient armés, et qu'elle, elle n'avait que de malheureux coup de griffes à leur offrir.
Horrifiée, elle vit une jeune femme tomber à terre, aux pieds d'un des salopards, suppliant de l'épargner. Celui-ci ria à gorge d'éployée, et l'attrapa par la racine de ses cheveux. Sans douceur, de sa lame, il en coupa une mèche et demanda à l'un de ses compagnons en fermant la porte de la roulotte, à présent pleine, à l'aide d'une corde épaisse:
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Souvenirs Cristallisés (suite de Cristaux Ensanglantés)
RomanceElsa et Mak s'accordent dans un amour parfait. Trop parfait. Quelques souvenirs, ou, au contraire, un manque furieux de souvenir, vient assombrir la douceur de vivre à Arendelle... À lire après Cristaux Ensanglantés.