Chapitre 16

550 50 10
                                    

Liv laissa tomber Mak sur le sol sans douceur quand elle furent cachées par les grand arbres de la forêt d'Arendelle. La petite louve se traîna et se redressa difficilement, s'asseyant à même le sol. Pourquoi est-ce-que cette femme avait sourit en la voyant ? Pourquoi est-ce-que tout le monde semblait la connaître ? Et plus encore, pourquoi est-ce-que tout le monde semblait l'aimer? Ce garde avait dit qu'ils s'étaient inquiété? Pourquoi? Pour qui?

Cet endroit, ce palais ne pouvait pas être sa maison. Ça maison n'avait toujours été que son père. Cette cheminée, cette vitrine, cette porcelaine fendue... Pourquoi est-ce-que du sang devait être versé ? Elle ne comprenait plus rien. Tous ces gens avaient l'air simples et innocents. Pourquoi est-ce-qu'il avait fallu que ce massacre arrive? Elle n'avait pas voulu ce bain de sang. Pourquoi ce sentait-elle tellement mal ? Absolument rien n'avait de sens.

C'est à peine si elle se souvenait de son nom. Mak, qui était cette Mak que tout le monde semblait admirer? Elle n'était pas un brave loup, alors pourquoi tous ces gens croyaient le contraire? Une tristesse profonde lui perça la poitrine. Au fond, elle se haïssait. Elle se sentait seule et sale, tellement sale. Elle se pensait monstre. Elle devenait ce qu'elle détestait. Et sa main, sa main porteuse de sa colère qui la faisait souffrir, la rendant folle.

- Pourquoi les avoir tué ?

Murmura-t-elle en fixant le sol.

Liv s'étira comme si la scène précédente n'avait pas existé et déclara:

- Ils étaient avec la Ficede.

- Ils étaient innocents !

Cria Mak. Elle se releva et vint faire face à la louve blanche.

- Tu les as vu ? Ils n'étaient que des habitants du palais, ils n'avaient rien demandé.

- Nous sommes en guerre contre les Ficedes Makdellana, des gens meurt, c'est comme ça. Un de plus ne fera pas grande différence.

- Ce n'était pas une guerre, c'était un massacre !

Liv l'observa un instant, jugeant sa colère. Elle s'approcha d'un pas en souriant, et voulu poser une main sur la joue de la petite louve. Mak se surprit à reculer. Elle vit dans les yeux de Liv quelque chose qu'elle n'avait jamais perçu auparavant. Une tristesse, qui ne dura qu'une demi seconde, mais qu'elle capta tout de même. Bien vite, Liv effaça cette expression porteuse de faiblesse de son regard et sourit à nouveau.

- La prochaine fois, ne sois pas si sensible.

Murmura-t-elle avant de poser ses lèvres sur celles de Mak. La petite louve ne bougea pas d'un cil sous le baiser, et ne ferma même pas les yeux. Elle resta là, immobile, sans savoir quoi faire.

Les mains de Liv s'aventurèrent dans le creux de ses reins, puis cherchèrent à descendre plus bas tandis que ses lèvres embrassaient à présent le cou de Mak. Liv avança d'un pas sans arrêter ses caresses assassines, si bien que le dos de Mak cogna le tronc d'un arbre. Le corps de la petite louve se tendit instantanément, mais ne se défendit toujours pas. Figée, elle resta là, totalement dépourvue d'envie de se battre, sentant les mains de Liv chercher toujours plus de contact. À chaque mains posées, sa peau brûlait. Sa respiration s'accéléra, elle ne voulait pas de ça. Elle n'était pas prête. Elle ne voulait plus de ces baisers qui lui fendaient les lèvres, qui l'incendiaient de l'intérieur. Elle n'était qu'une enfant. Ses yeux se baissèrent sur sa chemise, et rencontrèrent les tâches de sang de la servante que Liv avait tuée. Ne pouvant supporter cette vision, ils se fermèrent, et ce fut le visage de la Ficede qui lui apparut.

Elle soupira. Elle voulait ce froid. Le même froid qu'elle avait rencontré cette nuit.

- Arrêtes.

Souvenirs Cristallisés (suite de Cristaux Ensanglantés)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant