Chapitre 25

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Sur le retour, une tension s'étaient installée entre elles. Elsa marchait silencieusement en osant à peine lever les yeux, de peur que Mak devine la simple esquisse de volonté d'un baiser. Mille questions tournaient dans la tête de la pauvre reine. Dans les yeux de Mak, qui n'étaient qu'une fenêtre qui donnait sur son âme, elle avait pu entrevoir que la louve avait voulu ce baiser autant qu'elle. Et en même temps, n'avait-elle pas rêver cette envie?

Aux dernières nouvelles, son loup la détestait et ne lui accordait que peu de confiance. Il était impensable qu'elle ai voulu l'embrasser après seulement quelques éclats de glace, et une patinoire de fortune. D'autant plus que, même si Elsa avait tendance à l'oublier, elle restait une enfant. Une enfant révoltée de quatorze-ans. Une enfant qui, elle le savait n'avait connu ni l'affection d'un père, ni l'amour d'une mère. Alors que connaissait-elle de tout ça? Absolument rien. Peut-être que la gosse s'était sentit seule une demi seconde, et que ses bras avaient réclamé une chaleur le temps d'une faiblesse. L'amour n'avait pas traversé cette patinoire. Il ne pouvait en être ainsi.

Elsa aurait bien aimé, aurait même tout donné pour que ça soit le cas, mais la reine savait, tentait de se persuader que Mak avait eu besoin de réconfort, et uniquement de réconfort. Elle avait été simplement là, au bon endroit, au bon moment, rien de plus. Et la pauvre reine désespérée qu'elle était avait bien faillit se faire avoir. Heureusement pour elle, et heureusement pour le cœur déglingué qui battait toujours difficilement au fond de sa poitrine, elle avait su ne pas fondre face au regard si intensément jaune dans l'instant de ce loup pour lequel, en temps normal, elle aurait tout sacrifié.

Mak fixait Elsa sans se rendre compte que la reine tentait par tous les moyens d'éviter son regard. La pauvre Elsa avait déjà eu assez de mal à refuser ce baiser, il ne fallait tout de même pas qu'elle se laisse tomber dans le piège adorablement assassin de ses yeux. La souveraine semblait si tendue, que le loup se demandait ce qu'il avait bien pu faire de mal pour la mettre dans un état pareil. Mak était seulement allé chasser un lapin qu'elle avait vu passer devant la caravane, pas de quoi en faire un drame, la belle Ficede exagérait. Elle savait qu'elle n'était pas un loup très obéissant, mais bon, elle se disait qu'elle épargnait tout de même pas mal la blonde, et que si elle se mettait à bouder pour une simple faute de chasse, elle était sacrément gonflée. D'autant plus que, sur la glace, elle ne paraissait pas si agacée que ça, et il avait semblé à la louve que la Ficede avait même apprécié ce moment.

Ce moment d'extrême raison ou d'extrême folie, elle n'en était pas certaine. Avait-elle rêvé ce moment? Peut-être l'avait-elle imaginé. Tout avait été magique et irréel. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Pourquoi s'était-elle sentit obligé de la regarder comme ça? En sa présence, ses yeux semblaient agir indépendamment de sa volonté. Ils la voulaient. À chaque fois, ils la dévoraient. Pourquoi? Son père lui avait pourtant si souvent dit que les Ficedes étaient des créatures sans âmes ni cœurs qui ne méritaient pas de vivre. Son père avait-il simplement déjà vu un Ficede une fois dans sa vie? Car Mak avait beau chercher, elle ne parvenait pas à voir Elsa comme une menace. Il est vrai que la souveraine, aussi étrange soit-elle quand elle racontait son beau discours sur sa perte de mémoire, l'avait déjà sauvé d'un ours et d'un alcoolique. Ce n'était pas négligeable, et ces actes héroïques lui avait fait gagner des points.

Elsa avait quelque chose d'héroïque qui avait plu à Mak bien plus que ce qu'elle ne voulait avouer. À présent, elle ne pouvait s'empêcher de la voir comme une étrangeté belle à en crever, et qui plus est, invincible. Une beauté mystique qui la rassurait et qui l'ébranlait en même temps, faisant se soulever ses émotions en un raz-de-marée dévastateur. Raz-de-marée qu'elle ne parvenait pas à comprendre, qu'elle subissait simplement, sans savoir si elle devait se jeter dedans ou pas. Ses pensées juvéniles divaguèrent un court instant vers Liv. Liv qui l'avait embrassée sans permission là où la Ficede s'était défilée, mais qui malgré tout, ne lui avait pas fait ressentir un semblant de ce qu'elle ressentait dans l'instant présent. Puis ce fut son père qui eu droit à la pensée suivante. Une question lui brûlait les lèvres. Pour avancer, il fallait qu'elle sache, quelle que soit la réponse, il fallait qu'elle en ai une. Il fallait qu'elle entende qu'Elsa n'était pas une meurtrière, et qu'elle, loup pommé, n'était pas folle de ressentir ces choses là à son égard.

Souvenirs Cristallisés (suite de Cristaux Ensanglantés)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant