8/ Trop d'un coup.

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[ Désolé, je ne savais pas comme te faire rester ]

Hanabi - Kuzu no Honkai

PDV Apolline.

Le réveil est dur quand la réalité t'arrive en pleine gueule. Phi était dans un lit avec une autre fille et j'ai embrassé Silas.

Plus rien ne va dans ma vie, qu'est-ce qui cloche chez moi ?

« Apo, on va y aller, sourit doucement Lucie.

— J'arrive,  dis-je d'un ton las. »

Je me lève sans entrain et m'habille de la tenue officielle du club. Puis, je quitte la chambre et me dirige vers le van qui m'attend dehors.

Une fois monté dedans, le chauffeur démarre et à peine quinze minutes plus tard, nous arrivons à l'arène. Mon ventre se noue déjà, je redoute de le revoir.

Phi et moi nous nous adressons pas la parole. Nous restons soigneusement loin l'un de l'autre. J'ai conscience du mal que je lui ai fait, mais il n'avait pas le droit d'aller voir ailleurs.

Pourtant tu ne t'es pas privée pour le faire, me rappelle ma conscience.

Je soupire, j'irais m'expliquer avec lui après. Pour l'instant il faut gagner ces matchs et arriver premier du classement.

Aujourd'hui nous affrontons les Russes, ils sont tous blonds aux yeux bleus, et se ressemblent comme cinq gouttes d'eau.

Il n'y a aucune fille dans leur équipe par contre, et quand Lucie et moi les voyons nous regarder avec un rictus moqueur, nous serrons les dents.

Ils nous sous-estiment clairement.

« Alors capitaine, qui va jouer ? m'interroge Lucie en fusillant les blonds du regard.

— Je ne sais pas, pour le duo je propose-

— Je fais le duo avec toi, m'interromps Phi.

— Si tu veux, Fubuki, Suoh, Lucie, vous passerez en combat individuel, toi aussi Phi.

— Tu ne veux pas jouer en solo ? s'étonne Sumie.

— Nan, pas trop, répondis-je en haussant les épaules.

— A vos ordres, capitaine ! sourit le blond. J'y vais en premier ! »

Sur ces mots, il enregistre son lanceur, nous fait un clin d'œil, et s'avance vers l'arène.

« Le premier à se lancer pour les français est Fubuki Sumie ! Le célèbre bleideur japonais qui a intégré le prestigieux Pole Espoir de France ! »

J'encourage Fubuki, il me sourit et lève son pouce en l'air.

J'aperçois Silas et son équipe dans les gradins. Il me sourit mais je n'arrive pas à lui son sourire, son visage porte encore des blessures me renvoyant ma propre inattention.

— Tout va bien ? me questionne Lucie en s'asseyant à mes côtés.

— Non, pas vraiment, soufflé-je.

— Pourquoi donc ? Tu devrais être contente d'avoir retrouvé Silas, même si tu sors avec Phi.

— Je ne sors pas avec Phi, soupiré-je. C'est plus compliqué que ça...

Elle reste muette quelques instants mais me serre dans ses bras.

— Ne t'en fais pas, tout va s'arranger.

— Fubuki Sumie remporte la victoire ! 1 à 0 pour la France, que les prochains concurrents entrent !

Phi entre majestueusement, il dégage une aura tellement terrifiante. Rien que sa présence dans l'arène fait hérisser tous les poils des spectateurs.

Je sens le regard de Silas sur moi, je n'ose pas croiser ses yeux, j'ai peur de ce que je peux y lire. J'ai peur de l'avoir déçu...

Je me sens pas bien, j'ai envie de vomir. Je quitte précipitamment l'arène et cours dans les couloirs du bâtiment en espérant trouver des toilettes.

J'ouvre la porte des toilettes des filles et vomis. Beurk, je me dégoûte moi même. Je me rince bien la bouche et repars.

— Tout va bien ? s'enquiert Silas.

Il est en plein milieu du couloir, je n'ai clairement pas envie de discuter avec lui.

— Va-t-en, sifflé-je. J'ai pas besoin d'aide des lâches.

— Doucement, je voulais juste voir comment tu allais.

— C'est fait, tu peux partir maintenant.

Je ne sais pas pourquoi je suis aussi énervée, mais la compétition, la coucherie de Phi, le baiser avec Silas, c'est juste trop pour moi.

J'ai des larmes de nerfs, tout me tombe dessus d'un coup, j'ai pas les épaules pour tout supporter.

Comment tout ça a pu dégénérer autant, bordel !

— Tu pleurs ?

— Non, je cueille des pâquerettes, ironisé-je en retournant dans l'arène.

Il essaie de me retenir mais je l'en dissuade du regard. J'ai besoin de temps pour tout encaisser.

— Tout va bien ?

— Oui, ne t'en fais pas, souris-je à ma coéquipière.

— C'est bientôt à toi, explose tout avec Phi !

Je monte devant le stadium, Phi est déjà prêt.

— On parlera après, souffle-t-il.

J'hoche la tête et prépare ma toupie.

— 3... 2... 1... Hyper Vitesse !

Les quatre toupies s'élancent dans l'arène. La mienne se place directement à l'extérieur tandis que celle de Phi tourne au centre.

J'oblige la toupie de mon adversaire à venir heurter la toupie de Phi au centre. Je réussi puisque la toupie du russe explose en rencontrant la rouge.

Plus que le dernier russe. Mais sans que je m'y attende, sa toupie accélère et oblige White Moon à se coller contre le bord. Ma toupie ne tarde pas à voler hors de l'arène.

Je la récupère et redescends vers mon équipe.

— Elle est pas si forte que ça, la championne du monde ! sourit narquoisement le russe.

Je ne réponds rien mais à l'intérieur, ça me fait quelque chose.

— Laisse couler, chuchote Lucie. Il essaie de te provoquer !

— Je ne comprends pas pourquoi on fait un tournoi mondial pour les filles parce qu'elles sont nulles ! continue-t-il. 

Mes poings se serrent et je m'avance vers lui. Fubuki me retient par la taille parce que je suis à deux doigts de lui sauter au cou.

— Concentre toi sur ton match au lieu de parler ! siffle Suoh.

Tiens il est du côté de sa mauvaise personnalité.

— Pourquoi ? Je sais que je vais perdre, alors autant faire enrager votre petite capitaine inutile et qui se fait sauter par tout le monde.

— Lâche moi, putain ! grogné-je à Fubuki. J'vais lui faire manger ces putains de cheveux blonds. 

La toupie du russe explose en l'air, mais Phi ne se contente pas de ça. Il écrase de son pied la toupie de son adversaire, elle est maintenant irréparable.

— Ne t'avise plus jamais de dire du mal de ma capitaine, souffle Phi avec un mauvais sourire aux lèvres.

— Tu n'avais pas besoin de faire ça, lui dis-je quand il revient vers nous.

— Je voulais lui faire passer le message, sourit-il. Je pense que tu as beaucoup de choses à me dire...

— Toi aussi, soufflé-je.

— Faisons un petit tour dans la ville avant de rentrer à l'hôtel, propose-t-il.

Je lui emboite le pas et nous sortons de l'arène.

sσ ƒαr αωαy | s.k [ Tome I & II ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant