Seul

~VIII~

Je la regarde, ébahi. Des cours de soutiens ?! Sérieux ? Je la regarde quelques instants, sans vraiment comprendre.

« – Euh... »

C'est la seule chose que j'ai pu dire, encore un peu étonné par cette déclaration. Des cours de soutiens... Cela signifie qu'en plus des cours normaux où je me fais sacrément chier, je vais devoir travailler le soir et le week-end ?! La professeures me sourit et ajoute :

« – Je comprends, Aaron, que tu sois un peu ennuyé mais ce serait vraiment bien... »

Je sens la colère s'installer en moi et enfler. Vraiment bien ?! C'est tout ce qu'elle a à me dire ? Mais je n'ai pas que ça à foutre, moi, de faire ses putains de cours de soutiens.

« – Pour qui ? Pour vous ?! Ou pour moi !?, craché-je. »

L'instit semble un peu désorientée face à mon énervement. Elle ne dit rien pendant une dizaine de seconde puis se reprend.

« – Écoute, le bac est dans cinq mois et tu es à moins de trois de moyenne générale. Alors en tant que professeure principale, je me dois de te faire remonter ta moyenne ! »

C'est comme une douche froide. Je me calme immédiatement et réalise que ce qu'elle vient de dire est seulement la vérité. L'indéniable vérité. Cinq mois... Cinq mois pour passer de trois de moyenne à au moins dix pour avoir une chance de passer le bac. Cinq mois. C'est si peu. Je n'y arriverai jamais. Je baisse la tête, ferme les yeux et soupire. Je dois accepter.

« – D'accord et... Qui me donnera les cours ? »

La femme ouvre la bouche mais avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, une voix la coupe.

« – Moi, j'peux l'faire si vous voulez. »

Je fais volte face et tombe nez-à-nez avec Jules. Mes joues s'enflamment d'un seul coup et je remarque que le jeune homme est un peu dans la même situation. Il détourne les yeux et baisse légèrement la tête.

« – Enfin... Je... Si vous avez personne, je... Veux bien le faire, bégaye-t-il. »

Je me tourne vers la prof et elle acquiesce. Elle nous explique ensuite ce que je dois revoir et quels cours Jules doit-il me réexpliquer. Je soupire plusieurs fois d'ennui et n'écoute pas très attentivement ce qu'elle dit. En sortant, je trace vers la sortie du lycée mais Jules me rattrape. Je me tourne vers lui, un peu embêté.

« – Quoi ?; lancé-je exaspéré. »

Il fait la moue et réplique :

« – T'as pas écouté la prof ou quoi ? Elle a dit qu'il fallait qu'on commence le plus tôt possible pour que t'aie une chance d'avoir le bac. »

Je soupire et le regarde. Il est parfaitement sérieux. Je lève les yeux au ciel.

« – Ok s'tu veux, suis moi... »

Je l'attrape par la main, pressé de sortir de l'établissement et l'emmène vers la forêt qui borde le parc.