Seul

~XXIII~

Un mois plus tard

~Aaron~

Cela fait maintenant un mois que Jules et moi nous sommes pas adressés la parole. Ce petit pincement au cœur que je ressens lorsque je le vois me rappelle qu'il me manque. Il ne s'est pas passé tant de choses en un mois. Lucie s'est trouvée un petit ami. Je suis toujours célibataire. Pourtant j'ai essayé de me mettre en couple mais toutes les filles qui m'intéressaient quelque peu étaient au final bien moins intéressantes que je ne le pensais. J'ai d'ailleurs appris que Jules a une petite amie. Mais il n'y a pas plus hypocrite comme relation que la leur. Tandis que Camille (j'ai appris son prénom par Lucie) est complètement amoureuse de lui, il semble complètement désintéressé par sa personne.

Voilà ce qu'il s'est passé en un mois. Un mois qui m'a semblé très long ; je ne sais pas si c'est à cause de Jules ou le fait que j'ai arrêté de me droguer. Je ne me sens pas vraiment mieux sans les antidouleurs, peut-être même moins bien, mais le piano m'aide et Lucie est là pour me réconforter.

Alors que je m'entraîne à apprendre par cœur une partition, j'entends la sonnette retentir. Je ne bouge pas, toujours à plat ventre à pianoter sur mon lit. J'entends de nouveau la sonnette et la personne frappe de son poing, la porte. Je souffle, me lève de mon lit et me dirige vers la porte d'entrée. Lorsque je l'ouvre, je vois Jules, les joues inondées de larmes, les cheveux en bataille. Je fronce les sourcils et m'avance un peu. Il tremble de tout son corps et semble totalement déboussolé ou apeuré, je ne sais pas.

« – J'ai besoin de toi là... balbutie le garçon. »

Mon cœur se serre en l'entendant. Sans poser plus de question, je le prends dans mes bras et lui caresse les cheveux. Il est un peu plus petit que moi. Sa tête vient se loger dans mon cou et il se remet à pleurer en me serrant à son tour. Ses mains s'agrippent à mon t-shirt et le jeune homme se colle un peu plus à moi.

« – Calme toi... murmuré-je, explique moi... »

Il relève des yeux rouges vers moi. Je prends son visage dans mes mains et essuie de mes pouces ses larmes. Je regarde ses yeux perdus et je sens mon ventre se torde de douleur.

« – Ma sœur s'est suicidée..."