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« – Aaron ? Qu'es-c'que tu fous la ? »

Je lève la tête et vois Lucie. Elle me tend la main et m'aide à me lever. Je lui souris puis attrape mon sac.

« – Alors ? Encore une couille avec Jules ?

– Je... il... »

Ma gorge se noue et je baisse la tête.

« – Viens on peut parler.

– Il est tard, je fais remarquer. »

Lucie lève les yeux au ciel et sourit.

« – Il est 18h30, c'est pas si tard qu'ça... »

J'acquiesce et la suit. Nous marchons côte à côte sans rien dire puis Lucie engage la conversation :

« – J'tai vu. »

Je me tourne vers elle, interloqué.

« – Avec les antidouleurs là. J'tai vu en prendre. »

Je m'arrête.

« – Steuplé dis rien à personne, dis-je en l'implorant.

– A condition que t'arrête.

– Quoi ?, m'étouffe-je presque. Non c'pas possible. »

Elle se tourne vers moi et me regarde avec sérieux.

« – Man, moi j'pensais que t'étais juste un mec type badboy qui s'la jouait mais non t'es un putain de drogué. »

Je suis paralysé. Un drogué ? Moi...

« – Je... J'ai commencé après l'accident de mon frère... Je savais pas quoi faire. J'ai volé les ordonnances des méd'cins... J'étais perdu. »

Lucie me regarde. Une larme roule sur ma joue, encore.

« – J'étais seul... »

S'ensuit un lourd silence et Lucie me force à la regarder dans les yeux.

« – Sauf qu'aujourd'hui t'es plus seul. Il y a ta mère, moi et, le plus important, il y a Jules. »

Ses yeux me disent qu'elle croit en moi. J'essuie de mon revers de main mes joues et souris. Lucie et moi faisons ensuite un morceau de chemin ensemble puis elle regagne son chez elle. Je me dirige rapidement vers ma maison et rentre. Je vais directement dans ma chambre et ouvre mon sac. Je sors la boite d'Oxy et la jette dans la poubelle. Je pose ensuite mon sac dans un coin de la pièce et m'assois sur mon lit. Mais je ne suis toujours pas satisfait. J'attrape le sac poubelle et le referme. Je sors de ma maison et c'est en chaussettes que je vais jeter le sac dans la benne à ordure. Cette fois-ci je suis satisfait.

Lorsque je revient dans ma chambre, après avoir verrouillé la porte d'entrée, je remarque que j'ai reçu un message. Mon cœur bat la chamade alors que je me jette sur mon portable.

De Jules à Aaron, reçu il y a 1 minute :

« Salut, on pourrait se retrouver à la cabane demain après les cours ? »

SeulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant