~XI~

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« – Hum, hum...toussoté-je »

Il ne se réveille pas. J'entre complètement dans sa chambre et referme sa porte derrière moi. Je vais poser mon sac près de son bureau quand je vois des photos de lui accrochées au mur. Il est plus jeune, il est âgé de quinze ans mais certaines sont un peu plus vieilles. Je me déplace et les observe toutes. Sur quelques unes il figure aux côtés d'un autre garçon. Je détaille chaque image avec intérêt. Soudain, je vois un cadre posé sur le rebord de son bureau où il n'a que huit ans tout au plus. Il est accompagné de sa mère, d'un homme qui doit être son père et d'un autre garçon plus âgé. J'attrape le cadre à la vitre cassé et regarde plus précisément la famille.

« – J'peux t'aider ? »

Je sursaute et fais volte-face. Aaron s'est réveillé et est maintenant assis sur son lit. Ses cheveux en bataille retombent sur son visage et il passe alors la main dedans. Je souris et repose précipitamment le cadre. Aaron se lève et vient vers moi. Il est tout proche. Je rougis violemment.

« – Tu touches encore une fois à cette putain d'photo, t'es mort. »

Je déglutis et hoche la tête. Il me regarde toujours avec son air menaçant puis demande :

« – Pourquoi t'es là ?

– Euh... Je... viens t'apporter les devoirs et...

– Ouais je sais les cours de soutien... »

Il se retourne et va s'asseoir sur son lit.

« – Cours de soutien à la con, murmure-t-il. »

Je m'approche et m'installe sur son lit. Je lève timidement les yeux vers lui, et remarque qu'il me fixe.


~Aaron~

Ses yeux verts m'envoûtent une fois de plus sans que je ne puisse rien faire. Je suis paralysé face à lui et mon cœur commence à battre plus vite. Je me rapproche tout doucement de lui et il fait de même. La tension monte un peu plus et je rougis. Nos lèvres ne sont plus qu'à une dizaine de centimètres lorsque soudain, ma porte s'ouvre. Je fais un bond en arrière et Jules fait de même mais tombe du lit.

« – Je sors faire quelques courses, explique ma mère. »

Puis elle ressort de la chambre. Jules et moi, nous fixons sans ne plus pouvoir bouger

« – Bon on s'y met ?, interrogé-je coupant ce silence gênant. »

Il se rassoit et ouvre son livre de maths. Mais malgré mes efforts, je n'arrive pas à me concentrer. Je relève la tête vers Jules. Il me regarde et fronce légèrement les sourcils.

« – On peux... commencé-je peu sûr de moi.

– Oublier ce qu'il vient de se passer ? Ouais. »

Et nous terminons l'après-midi en révisant des mathématiques.

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