Seul

~IX~

Alors que nous venons de traverser le parc et que nous nous apprêtons à entrer dans le bois, Jules m'arrête et me demande :

« – Euh... Attend mec, on va où là ? »

Je stoppe à mon tour et le regarde.

« – Fais-moi confiance... »

Il me regarde, dubitatif.

« – Steuplé, supplié-je. »

Il acquiesce et nous repartons. Je cours dans les bois, tenant toujours Jules par la main. Après quelques instants, nous arrivons devant ma cabane. Je me tourne vers mon ami qui semble un peu perplexe. Puis nous remarquons qu'on se tient encore la main alors d'un geste brusque, nous les séparons. Je sens mon visage virer au rouge pivoine et je vois que Jules est également très gêné.

Nous n'osons plus nous regarder pendant un court moment qui me parait durer des heures. Je brise ce silence en entrant dans ma cachette et je m'installe sur les couvertures sales, contre un mur. Le jeune homme me suit et m'imite. Je sors de mon sac quelques affaires de cours et Jules commence à me réexpliquer certains cours.

2 heures plus tard

Je baille pour la troisième fois et cligne des yeux. Ces révisions m'ennuient très fortement et j'ai beaucoup de mal à me concentrer. Jules continue de me parler de choses que je ne comprends qu'à moitié et je décroche complètement. Mon ami s'en rend compte.

« – Hey, Aaron tu m'écoutes oui ou non ? »

Je sursaute et me redresse légèrement.

« – Heu... Je... o-oui... Bien sûr, répondis-je, en souriant et en fermant les yeux. »

Jules me fixe et je plonge mon regard dans le sien. Pendant de longues minutes nous continuons de nous observer jusqu'à ce que je baisse la tête, rouge comme une pivoine. Puis relève les yeux, hésitant. L'étudiant me regarde toujours et son regard passe de mes yeux à... Mes lèvres ?! Il s'approche doucement de moi, et plante ses yeux sapin dans les miens.

Mais avant que ses lèvres touchent les miennes, je le repousse lentement.

« – Euh... Je... On a fini ? »

Jules se rassoit. Il est extrêmement gêné mais ne dit rien et ramasse ses affaires sans mot dire. Je le regarde faire, incapable d'esquisser le moindre geste. Il se lève, et franchi le seuil de l'habitacle. Je ne fais toujours rien, trop sonné par ce qu'il vient de se passer.

A-t-il vraiment essayer de m'embrasser ? Jules serait-il amoureux de moi ? Et qu'en est-il de mes sentiments ? Est-ce que je ressens de l'amour envers lui ?

Je secoue la tête, peu sûr de moi. Puis rentre à la maison en traînant des pieds ; mes pensées sont complètement embrouillées.